CASQUE DE LHERIS EN BOUCLE PAR LE COURTAOU
Mardi 20/12/2022 : Casque du Lhéris (1595m) en boucle par le courtaou du Teilhet au départ de Campan (650m).
DEN : 1133m ; 3H30 de montée+2H45 de descente ; 15Km de marche.
9 randonneurs ; direction la Bigorre par La- Barthe -de –Neste, Mauvezin, Bagnères de Bigorre. Une magnifique lumière mordorée inonde les Baronnies et sublime le roux de la forêt. Après 1H10 de voiture, parking à Campan au bord de l’Adour en prenant la rue à gauche en entrant dans le village.
9H30, traversée du pont des Cagots et de suite à gauche, il faut suivre le panneau « impasse Pleu de la Bereu ».
Les Cagots, une population maudite d’origine mystérieuse depuis le moyen âge jusqu’au XIXème vit en ghetto, reléguée en marge des villages, souvent séparée des autres par une rivière et privée de droits.
Pas d’étoile jaune sur leur vêtement mais une « patte d’oie » doit signaler ces parias assimilés à des lépreux , cantonnés à des métiers du bois comme charpentiers, bûcherons.
Tolérés à l’église, ils ont une entrée spéciale, un bénitier dédié, le pain bénit n’est pas offert mais jeté ! drôle de charité chrétienne !
Une route forestière après une barrière métallique file vers le nord puis l’est, balisage jaune vers le « Teilhet », passage à découvert avec vue sur la vallée de Campan dominée par le Pic de Midi et le Montaigu, montée soutenue en forêt avant de surplomber la cabane et le courtaou de Theilhet à 1205m.
Le sentier descend vers les estives et suit à flanc ; face à nous et encore loin, l’éperon rocheux bien caractéristique, notre objectif du jour.
Il faut traverser la clairière, S/E dans le talweg et viser la forêt, cheminement à plat dans un épais tapis de feuilles mortes.
Sortie du bois, descente à gauche vers le ruisseau du Lhéris en passant devant une vieille cabane en pierres, traversée du ruisseau et remontée du talus pentu à la recherche du sentier balisé.
Demain, c’est l’hiver, sans doute une blague du calendrier, toutes nos pelures sont dans le sac à dos, il fait chaud et on transpire ; même les fleurs n’y croient pas.
De nombreuses touches de bleu soutenu dans la rocaille, des gentianes de Koch et des petites printanières défient la saison.
Dernier effort à l’assaut du « Casque à pointe » calcaire bigourdan en suivant la sente bien tracée ; une autre voie, sud, au pied de la falaise ne tente personne ; pas de Père Noël dans le groupe pour grimper dans la cheminée.
13H au sommet déjà occupé, le site est connu et couru ; superbe panorama sur la plaine de Bagnères, Tarbes, Lannemezan, Cagire, l’Ariège, le signal de Bassia à peine saupoudré de blanc, le Luchonnais, le Pic du Midi, Montaigu, le Monné de Bigorre.
Un petit coin dans la rocaille pour le pique-nique au son de l’harmonica, on fête l’anniversaire d’une « jeunette » du groupe (ne pas confondre avec la genette, endémique aussi des Pyrénées mais plus sauvage et randonneuse nocturne !).
14H, retour en sens inverse jusqu’à la cabane de Teilhet ; un squelette d’ovin dans une ruine fait le bonheur d’un papi, un peu de papier coloré, un joli ruban doré, voilà un insolite cadeau de Noël pour un petit fils visant Médecine !
Il étudiera la tête, la colonne vertébrale trop encombrante dans le sac à dos est laissée au gypaète, ce magnifique mangeur d’os.
Descente raide dans les buis sous la cabane en suivant la direction Campan, un passage très caillouteux met nos pieds et genoux à l’épreuve.
Un chemin plus confortable vire à droite et descend en balcon sur la vallée de Campan, traversée de l’Adour, passage devant un vieux moulin, des leytés sont visibles sous la place.
Proche du parking et en bordure de l’Adour, une petite épicerie –bar accepte de nous recevoir pour le pot final mais le patron se ravise aussitôt en scrutant le paquet de gâteaux dans les mains d’un camarade.
D’accord, il vend des sucreries, nous attendrons le retour aux voitures pour la dégustation.
Il n’y croit pas une seconde, nous allons faire des miettes et nous conseille clairement d’aller voir ailleurs !
Trop surpris pour répliquer et penauds, demi- tour vers la porte, « l’objet du délit » entre les mains !
Etonnant sens du commerce et de l’accueil bigourdan ; même pas un descendant des « Cagots », ces gens discriminés étaient braves et travailleurs.
Plutôt un émigré anglais, le mal luné; 1 à 2 au mondial, il n’a pas dû digérer la défaite de son équipe !
Allez les bleus et ce maniaque de la balayette ne sabotera pas le bénéfice de cette belle randonnée.
Monique