CAP DE LA PENE

mardi 25 juillet 2023

Croix du Char, Petite Pène et Cap de la Pène, les Trois Pics de Moulis  en boucle

avec extension à la cabane des chasseurs de Montfaucon d'en haut

 Point haut 917m. Dénivelé cumulé 660m / 16km

Météo mitigée aujourd'hui : pas de pluie mais entre nuages et soleil, qui prendra l'avantage ???  Disons-le tout de suite, ce sera une grisaille brouillardeuse qui ne laisse place à aucun point de vue !

Départ 9h15 à l'église de Moulis, 430m pour les uns et pour les autres, à Monfaucon d’en-bas, 620m, un hameau de Moulis. Direction la crête, chacun de son côté, l’enfilade de trois falaises en à-pic qui dominent Moulis. Un beau belvédère mais tout de gris bouché !... Elle est pourtant si belle à arpenter, cette sente qui suit l'arête de pic en pic, entre la plaine au nord et les sommets ariégeois au sud !

Aucune envie donc de pique-niquer là haut dans la brume près de la vieille table d’orientation, hélas effacée, qui  détaillait le panorama qui s’offre sur 360° : Saint-Girons et Saint-Lizier dans la plaine, massif des Trois Seigneurs, pics frontaliers de l’Andorre,  Valier, sommets du Couserans, Maubermé, Crabère  et notre Cagire bien sûr ! On redescend tous sur Montfaucon où Mme Galey, chez qui nous avons laissé une voiture, nous propose la clé de la cabane des chasseurs, 750m, située à Montfaucon d'en-haut, au bout de cette petite route en cul de sac, 2 bons km plus loin. Pas de regrets, la crête reste encapuchonnée de brouillard ! Il est midi et quart, il ne reste plus qu'à prendre son pied la route, comme on dit en Afrique !

Pique-nique donc à 13h 10 dans une cabane bien aménagée (cheminée, téléviseur, congélateur rempli de gibier...) comme savent le faire les chasseurs, amateurs de bonne chère ! Et retour une bonne heure après. Un grand merci à Mme Galey, une bien accueillante dame contente d'avoir eu de la visite , et en route, à pied pour la plupart, jusqu'au parking de l'église de Moulis.   

Et cap sur Le Moulin Gourmand à Engomer pour y boire un pot et faire provision de fromage, brousse, millas, magrets, raviolis de canard gras, une spécialité appréciée de tous....  

            Et un peu d'Histoire pour finir !

            Autrefois tout d'abord : dans cette vallée se déroula au XIX°s  la Guerre des Demoiselles. Des bandes de paysans armés de faux, bâtons, haches et quelques pétoires, le visage noirci, une peau de mouton ou un tissu sur la tête pour ne pas être reconnus, de bien "rustiques" demoiselles donc, tendent la nuit des embuscades aux représentants de la Loi, gardes, gendarmes et charbonniers  qui les empêchent de jouir librement des forêts : le nouveau code forestier de 1827  limite en effet ramassage du bois, coupes,  droits de pâture, chasse, pêche et cueillette. La révolte embrase vite le Castillonnais, gagne tout le sud de l’Ariège et s’étend dès janvier 1830 jusqu’à Aspet et Saint Béat : les Demoiselles font la loi dans les campagnes ! Si bien qu’en 1831, une ordonnance supprime pour l’Ariège toutes les dispositions qui avaient enflammé la région, une amnistie générale est signée, les condamnés libérés, les poursuites judiciaires stoppées.  Mais durant une trentaine d’années encore, quelques irréductibles Demoiselles vont lancer des attaques ici et là, les Ariégeois ayant le sang chaud et le cœur rétif à toute autorité…  Cette révolte paysanne ne fit en fait que deux morts, une Demoiselle et un garde !

            Et aujourd'hui : en 1948, le CNRS a créé à Moulis  un laboratoire consacré à l'étude du milieu souterrain car il y a près de 250 cavités naturelles dans un rayon de 25 km ; c'est  le plus important laboratoire de ce type au monde ! On y étudie notamment les protées, des fossiles vivants, une espèce de salamandre aquatique dépigmentée qui n’a pas évolué depuis l’ère secondaire, et le desman des Pyrénées, un cousin semi-aquatique de la taupe, aux mœurs nocturnes, surnommé rat-trompette à cause de son nez… en trompe d’éléphant.

Le CNRS de Moulis s'est aussi doté en 2007 d'un instrument unique au monde, installé sur la commune de Caumont près de Saint-Girons : c'est le Métatron, un simulateur de réchauffement du climat : 48 cages de 100 m² chacune reliées entre elles, conçues pour étudier la réponse des espèces animales terrestres au changement climatique. Température, hygrométrie et rayonnement solaire, le climat de chaque cage est commandé à distance. Le bâtiment, terminé, accueille désormais des bureaux ainsi qu’une partie technique. S'y est ajouté dix ans après (sur le site de Moulis) Le métatron aquatique, composé 144 bacs alimentés par l'eau du Lez. Ce laboratoires accueille de nombreux chercheurs et étudiants du monde entier mais s'ouvre hélas rarement au public...                                                                                      

IMOHTEP, le scribe des mardis de L’ACCUEIL.

Date de dernière mise à jour : 30/07/2023