LAC DE BASSA d’ARRES
Mardi 16 avril 2024 : Bassa d’Arres (1560m), en
boucle au départ du village de Vilamos (1253 m).
Dénivelé : 790 m ; 11.2 Km ; 4 h 50 de marche.
11 participants sont au rendez-vous, direction l’Espagne, après passage à Bossost et Es Bordes, parking à l’entrée du village de Vilamos le long de la route, à gauche près du terrain de Basket-Ball. Des travaux de goudronnage sont en cours au village, nous nous assurons que les véhicules seront sécurisés... Paulo nous a précédé et a garé son char un plus haut. Nous sommes donc 12 !
Pensées et réminiscences pour nos deux dernières incursions en ces terres aranaises ; le 24 avril 2018 et le 28 mars 2023 (pique-nique annuel). Cette fois nous allons descendre et passer aux Mines de Victoria avant de déjeuner au Lac de Bassa d’Arres.
Le chemin puis le GR nous mènent de Vilamos (1225m) à Arres de Sus (1267m) en montée régulière au milieu des pins, terriblement attaqués par les chenilles processionnaires. Le ciel est changeant, parfois plus ou moins nuageux, et la température fraiche du matin 5°C s’améliore au fur et à mesure de la journée, sans cependant dépasser les 15°C.
De la place d’Arrès de Sus, (cf sentier balisé au pied d’une maison) nous entamons une montée raide vers de larges prairies vert-tendre printanier avec des merisiers magnifiquement blancs, un troupeau de belles « rousses » croise notre itinéraire, nous les reverrons au retour.
Un chemin bordé de murets en pierres mène vers la lisière de la forêt et une bifurcation à droite indique notre destination finale qui est toute proche, à gauche c’est l’indication des Mines Victoria, pronostiquées à 20 minutes, nous obliquons donc et descendons vers la forêt de sapins qui y mène, somptueuse futaie au sol garni de mousses et sphaignes qui en estompent les reliefs.
L’ensemble minier est en bas et en vue, avec des bâtiments abandonnés. Les galeries qui y furent creusées à la dynamite, aux pics et vers la fin au marteau pneumatique témoignent des conditions difficiles des mineurs aranais à l’époque des travaux d’extraction. Nous passons devant la Casa deth Capatas, la galerie Sipeyre et arrivons devant la Salle des Machines ou trois wagonnets placés sur leurs rails témoignent de ce passé industriel dont voici l’histoire et l’objet :
Les sites de plomb-zinc de Victoria ont été exploités de 1907 à 1953 avec entre 100 et 150 employés, conduisant à l’extraction maximale de 80 tonnes de minerai brut par jour. Le minerai filonien se compose de blende (zinc, sphalérite) et de galène (plomb). Etant, pour les Pyrénées, une exploitation de moyenne altitude, elle fut active quelle que soit la saison contrairement par exemple à Bentaillou (cf Pic de l’Har).
L’exploitation initiée au 17ème siècle passa au stade industriel au début du 20ème sous l’impulsion de plusieurs sociétés, les Mines de zinc de Bossost, Mines Nouvelles du Val d’Aran avec des investisseurs français. La création de la « Société des Mines Victoria » en 1910 fit émerger le site, avec un pic de production de 80 tonnes par jour de minerai. Elle fut remplacée après-guerre N°1 par la « Société Vieille-Montagne ». Le minerai était transporté à dos de mulets puis par un câble de transport de godets qui fut remplacé en 1912 par un téléphérique de 2600 m de long (10 tonnes par heure) vers la laverie de traitement minier de la vallée (sise à Bossost), pour exportation vers la France.
Les changements fréquents d’exploitants montrent bien que plomb et zinc étaient des minerais soumis à de forts aléas de prix et à une concurrence mondiale en augmentation…L’exploitation fut stoppée pendant la Guerre d’Espagne et ne reprit qu’en 1949 après modernisation. Comme beaucoup d’autres mines en raison du marché très concurrentiel d’après-guerre, des cours déclinants et donc, faute de rentabilité et parait-il de personnel, il fut décidé de fermer l’exploitation. Penaroya tenta une reprise, sans succès et les galeries furent condamnées en 1959.
Il y a une visite possible les mois d’été avec un guide, la « salle des machines » sert de centre d’accueil avant d’explorer la galerie Sacosta de 200 m, celle-ci est à une température de 9°C.
https://visitmuseum.gencat.cat/fr/mina-victoria
Nous poursuivons cette boucle minière, bien commentée par des panneaux explicites, sur la droite par un sentier escarpé aménagé avec des marches et rampes en bois. D’autres entrées de galeries (Sacosta, Filon nord-est, Desaux puis les galeries 7 et 8) jalonnent le parcours (au total 8). Ces galeries communiquent pour partie et sont reliées par des puits horizontaux et verticaux qui servaient à évacuer le minerai.
Nous arrivons après cette bonne montée en petits lacets au niveau du lac (le terme d’étang est plus adéquat) accessible aussi en voiture, ce qui fut fait en 2023 lors de notre pique-nique de grillades annuel ? C’est l’endroit parfait pour déjeuner au pied de la Montagne d’Uishéra, avec des tables et des bancs de béton…
Une première escouade du Groupe 2 de Saint-Gaudens Accueil nous attend là, alors que le reste de leur troupe est passé aux mines, ce sont donc des embrassades, accolades, et des échanges de friandises ! Il est 12h30.
Sans se concerter et, comme en 2018, alors que la météo très fluctuante est une noble inconnue, les animateurs des deux groupes ont jugé « l’Aran sauf » !
Que grâce leur soit rendue pour cette journée sèche et parfois ensoleillée, passée loin des bourrasques commingeoises !
La redescente est entamée vers 14h après les traditionnelles agapes dont la poire dîte de Gégé mais sans les gâteaux de MP, outre atlantique où elle fêtera ses 65 ans le 24 avril comme lors de la randonnée avec bal improvisé de 2018. Suivis par nos compères du groupe 2 et, après une photo qui réunit les 29 personnes présentes, nous regagnons par le même chemin qu’à l’aller le village d’Arres de Sus, puis nous laissons partir le groupe 2 qui reprend le chemin classique, car nous optons pour un circuit par le bas du village via Arres de Jos et son église romane San Fabian. La partie arrière du chœur offre un magnifique petit tour de pierres sculptées.
Nous parvenons au fond de la vallée à 1085m en suivant le GR 211 bien balisé. Une dernière montée, qui améliore le cumul de dénivelé (pas loin de 800 m), nous est offerte pour regagner Vilamos et le point de départ.
Le pot final est ensuite pris à Es Bordes dans un café-restaurant que nous avions fréquenté au retour d’Artigua de Lin en 2023 lors de la randonnée « Trou Deth Oro ».
Alors que l’estaminet est fermé, l’employée de service nous propose gentiment de nous installer en terrasse malgré la fraicheur ambiante et nous sert donc cervoises, chocolats et aguas tonicas.
Retour à Saint-Gaudens vers 17h30 avec pour certains un passage en quête de désherbants non prohibés côté ibérique !