LES CRÊTES DE COURNUDERES

Mardi 14/02/2023 
Crêtes de Cournudère (1579m) en boucle au
départ de la Fontaine de l’Ours (1194m).

Dénivelé : 574M ; 9,8Km ; 5H de marche.

Objectif du jour, la crête entre Garonne et Ariège par sa face sombre pour prendre la lumière en pleine face à la sortie du bois.

Direction Arbas, la route vers Herran, traversée de Labaderque et parking au terminus de la petite route sinueuse bordée de neige et ouverte, la Fontaine de l’Ours.

Jour de ST Valentin, à 7 contre 6, les « Valentines » dépassent d’une tête les « Valentins » et les 13 liés par l’amour de la montagne démarrent à 9H40 sur la « patinoire » de la Fontaine de l’Ours.

Avant sa réintroduction en 1996 sur ces terres, l’Ours « passe-montagne » fréquentait déjà ce passage entre Garonne et Couserans.

Pays de l’Ours mais aussi de transhumance, connu des spéléologues pour son sous-sol « gruyère » et terrain de jeu des parapentistes.

Suivant une source, notre camarade « volant » pourrait nous rejoindre par la voie des airs à l’heure de l’apéro !

Pour l’heure, gros dilemme au départ ; raquettes ou pas ?

Majorité en raquettes, deux en crampons de marche, d’autres sans, traversent le passage canadien. Sur un panneau, la photo d’un ancien du pays nous rappelle le rôle de l’humain dans cette estive de Paloumère.

Cette montagne est vivante, continue à être façonnée par l’homme et ses troupeaux et ces hommes ont un visage.

Rapidement à gauche, un sentier balisé en jaune monte raide dans la forêt, neige dure, les crampons s’accrochent, les raquettes aussi et les « sans rien » progressent à leur rythme.

Montée au nord, à l’ombre des hêtres dénudés sans les guirlandes magiques de la montée au Puech mais le spectacle est au bout à l’arrivée en crête.

Plaisir toujours renouvelé face aux pics enneigés sous le ciel azur, des lenticules évoluent au-dessus de nos têtes mais n’osent pas s’approcher de la chaîne.

A gauche le pic de Cournudère, le dernier de la crête vers l’est indiqué en 15mn.

Pas d’amateurs pour un aller-retour, après une pause photos, nous filons vers l’ouest pour un long parcours de bosses sur la crête blanche et parfois terreuse.

Panorama permanent, du sud à gauche jusqu’à l’ouest en face, les sommets ariégeois défilent jusqu’au Luchonnais et Pic du Midi à droite du Cagire ; au nord notre regard embrasse toute la plaine et ses villages commingeois.

Tuc de Tucol, cap de Mourens, Pas de l’Ane dans la rocaille et remontée au cap des Tèches au-dessus d’une belle corniche.

Midi au niveau du Tuc des Haurades, installation du campement en contre-bas à l’abri de l’air un peu vif ; face à la Calabasse, Cap de Gauch, Crabère, Serre Haute, Maubermé, Mail de Bulard, Valier, nous mesurons notre chance.

Du punch à l’apéro, un toast à l’amitié ; pour la paix dans le monde, c’est mal barré !

Retour sur la crête, descente du Tuc de Haurades dans la bonne humeur contrariée par une chute dans la pente caillouteuse ; un index en est tout retourné et en bleuit de peur!

On évite l’amputation, le premier remède est à disposition et en abondance, la glace et un foulard, le doigt supportera le retour.

La cabane de Roquépi versant nord est en vue dans l’estive au pied du Paloumère, un trio quitte la crête et opte pour l’accès direct par des parcs à bestiaux, les autres s’offrent la rallonge en continuant jusqu’au col des passagers.

Bascule vers le nord, descente dans le tapis blanc épais et ramolli de la combe, les pieds sur crampons mesurent la profondeur de neige !

Les raquettes sont mieux adaptées mais n’empêchent pas les chutes, sous des ponts de neige s’abritent des cours d’eaux.

La sérénité habite cet espace de liberté et de solitude, seules des empreintes témoignent d’une vie sauvage.

Peu de risque de mauvaise rencontre, l’ours dort et nous éviterons le domaine privé de quelque « Hada » malveillante en s’éloignant des entrées de grottes ou gouffres nombreux dans le secteur.

Encore un effort pour se hisser sur la butte et retrouver le trio en mode lézard sur la terrasse de la cabane-refuge de Roquépi.

Le PR longe à découvert la rive gauche d’un ruisseau avant de suivre la route forestière le long de la Coume de Hiouernède.

Pot à Arbas dans un sympathique bar épicerie, satisfaits de faire vivre le commerce local et heureux de cette belle journée ensemble.

Monique.