GOUFFRE DE LESPUGUE ET LABAT
Mardi 17 octobre 2023 : Boucle depuis Mont
en passant par le Gouffre de Lespugues et Labat
14 randonneurs se retrouvent le 17 octobre à 8h au Parking Pegot sous une ciel légèrement nuageux et sont rejoints au Bazert par les dames de Montrejeau et de Pointis. Premier arrêt au Parking des ruines romaines et puis concertation et direction la cité gallo-romaine des Convènes et le village du Mont pour les 16 vaillants. Le berger du jour est Paul, pour une randonnée peu commune et pourtant si proche de nos terres saint-gaudinoises.
-Paramètres
Il s’agit d’une boucle boisée et en l’occurrence automnale depuis le village de Le Mont en passant par le Mail de Hard puis par le Gouffre de Lespugues, avec un dénivelé relatif de 481m, un dénivelé cumulé de 600 m, pour une distance de 9.62 km pour une durée approximative de 4h00 de marche effective. Nuages et soleil, température de 23°C zenithale au moment du déjeuner.
-Devise possible du jour
S’engouffrer et s’encorder !
Piémont quand tu nous tiens, montées collinaires et descentes de rus…
-Déroulement
-Le Départ
Rassemblement vers 9h après avoir garé les automobiles dans un virage en contrebas du hameau dît Le Mont. Il y a de la place pour parquer 4 à 5 véhicules sans difficultés.
Les forêts de feuillus autour de Saint-Bertrand de Comminges sont sillonnées de nombreux sentiers voire de beaux et majestueux chemins ancestraux dont on se prend, en les parcourant comme ce matin, à imaginer le travail des anciens pour les aménager et pour les entretenir.
-Le Mail de Hard
Nous atteignons après une montée forestière régulière et pentée, le sommet principal de la boucle, le Mail de Hard, une avancée en promontoire de strates calcaires, culminant à 819m et qui donne accès à une vue sur la chaîne, au loin à gauche, notre Pic du Midi d’il y a une semaine a une mine sombre aujourd’hui et plus près le nez de Napoléon et puis devant et à droite que les villages du piémont de collines boisées, au loin Valcabrère, Labroquère et son arc morainique qui dévie vers l’est le cours de la Garonne.
Dissertations sur les randonnées possibles alentour, sur l’origine du mot Mail de Hard, sans lien avec une traduction rosbif en « courriel X » qui serait bien incongrue dans ce contexte mais le relief ardent…peut-être un point connu dans l’antiquité où les anciens faisaient des feux pour se repérer ?
Nous observons au passage que les cervidés ont nettoyé il y a peu le chemin en se gavant de petit-houx et de diverses graminées.
Nous rebroussons chemin depuis le belvédère, repartons et entamons une bonne descente à travers la sylve hospitalière, sans champignons sauf quelques parasites de troncs d’arbres. Nous suivons les panneaux qui indiquent le Gouffre de Lespugues, à ne pas confondre avec la célèbre Venus de la Save en Petites Pyrénées bien plus au nord. Nous laissons à notre droite une palombière dont la fonction première va sous peu se raviver avec le passage des pigeons migrateurs. Nous atteignons un chemin vicinal qui nous permet de franchir le ruisseau de Rioutord. Nous remontons ensuite en forêt après ce passage de prairies herbeuses et nous arrivons à l’objectif espuguien, nous descendons prudemment dans ce gouffre par des passages rocheux dont nous longeons la falaise sur une vire intérieure visiblement appréciée des ovins et divers caprins. Nous allons en ordre dispersé observer la partie la plus profonde dont le flanc vertical est devenu un mur d’escalade pour les amateurs concernés. Une petite caverne se situe tout en bas et on y distingue une corde, c’est le signal du danger à s’approcher de l’Espuguette qui se caractérise ensuite par un étroit (70cm ?) boyau karstique vertical de 90 mètres.
Le gouffre de l’Espugue, (un pléonasme en quelque sorte, l’espugue signifiant caverne en occitan) se développe en une cavité de 70 mètres de diamètre, nichée et cachée au cœur de la forêt. Il appartient à un réseau karstique profond et constitue une doline d’effondrement aux grandes proportions par rapport à ce qu’on observe par exemple dans les Causses. En effet le plafond de l’ancienne caverne, formée par dissolution des calcaires mésozoïques formant relief suivant l’orogénése pyrénéenne, s’est effondré en une doline calcaire au fond de laquelle il reste le passage au boyau de l’Espuguette. La tradition orale indique en une excellente symbolique qu’on pourrait y faire tenir entièrement « sans gouffre férir » la Cathédrale Sainte-Marie, Notre-Dame de Saint-Bertrand-de-Comminges.
-Le déjeuner
Aussitôt « dégouffrés » et remontés un par un avec l’aide facultative de cordes fixes nous regagnons la lèvre orientale du gouffre et nous nous arrêtons pour le déjeuner là où des rochers et des troncs d’arbre offrent l’assise à nos valeureux et augustes postérieurs. Cependant gare aux tiques sans karst qui se promènent…
Les apéritifs sont rapidement extraits des sacs ainsi que des gâteaux confectionnés pour le dessert.
-La redescente
Après quelques siestes réparatrices pour certains, nous reprenons notre route en boucle vers le village de Labat en suivant le GR 78 : nous repassons par un joli petit pont le ruisseau de Rioutord cette fois-ci plus en aval et sur le bitume qui s’étale en lacets montants puis nous traversons Labat, en constatant les ravages récents de la Pyrale du buis revenue en force cette année ! Nous voici sur le GR 78 qui porte le doux nom de chemin d’Escalron et conduit vers Saint-Bertrand. Nous gagnons par ce sentier le point de départ an ayant laissé à gauche une ferme d’escargots qui propose gentiment des stolons de fraisiers à qui veut bien les prendre.
-Le final
Difficile de trouver un estaminet ouvert à Lugdunum Convenarum le nom latin de Saint-Bertrand de Comminges où nous errons après avoir garé les véhicules. L’achat de jus de pommes est décidé par une investisseuse qui les revend illico et fort à propos alors que nous observons que l’Hôtel-Restaurant du Comminges (autrefois fréquenté par Jean d’Ormesson…) nous ouvre sa terrasse ensoleillée.
Pôt convivial, dissertation sur le permis de conduire et son passage au petit format. O tempora O mores et qu’est ce qu’on fait la semaine prochaine : le Signal de Bassia, repli possible en Barousse pour la chasse aux noix... ?
Une bien agréable petite randonnée qui gagne à être connue en été indien commingeois.
Merci à Paul pour nous l’avoir proposée et pour sa reconnaissance et son balisage du WE.
Jean-Jacques, par délégation explicite de Monique, pour le Groupe 1 de Saint-Gaudens Accueil.
Crédits photographiques de Franck, Jean-Jacques, Monique et Philippe.