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TUC DE LA COURADE OU COL DE BES
Mardi 12 décembre 2023 : ARIEGE
Col d'Ayens - tuc de la Courate, 1421m 10,5km A/R Dénivelé +600m.
ou
Col d'Ayens - Col de Bès, 965m - St Pierre Soulan 8km A/R Dénivelé +150m/-370m.
9h40 : ciel bleu mais voilé ce matin au col d'Ayens 954m, au dessus du village de St Pierre-Soulan, entre Saint-Girons et Massat. Ce grand replat, où convergent plusieurs pistes forestières, est déjà un beau belvédère sur les sommets ariégeois, que déroule une table d’orientation. Deux énormes blocs de pierre abandonnés là par un glacier se touchent presque. "Lorsque les roches se toucheront, les filles s'en iront embrasser les garçons", dit une antique tradition. La jeunesse venait donc ici faire la fête pour" vérifier" les pierres...
Ceux de Bès s'en vont à gauche sur le chemin des Sources, ceux de la Courate à droite sur la piste de Calamane, à flanc très doux. On la quitte 2km plus loin pour une piste de débardage plus pentue qui s’achève sur la crête. Un raidillon ensuite, bien senti, et vous voilà « pausés » une heure et demie après au pic de la Calamane, 1360m. De pic, il n’en a que le nom, car c’est une croupe plantée de hêtres, qui composent aujourd’hui un bien joli tableau : un tapis roux de feuilles et de fougères, les troncs gris pâle, parfois tortueux, le fin treillis des branches dénudées qui laissent entrevoir les pics enneigés au sud et la vallée de Rivèrenert au nord.
Et cette croupe redescend doucement en une trentaine de minutes sur le grand replat du col de Calamane, 1298m. D’où il reste à remonter, droit devant… Effet d’optique, la pente est moins rude qu’elle n’y paraît vue d'en bas ! Voilà la troupe réunie à 12h20 au pied d'un énorme tripode rouillé, tuc de la Courate, 1421m. Le large belvédère annoncé, enfin, de l’Andorre au Pic de Midi de Bigorre ! En fait le véritable sommet est à cinq minutes plus loin, sur une arête rocheuse marquée d'une croix, mais très peu de place pour y percher un groupe !
Pique-nique donc sous le tripode, face à la dentelle de sommets enneigés qui dominent les vallées ariégeoises. Cette grande carcasse de fer rouillé est en fait un repère géodésique, à l'aplomb d'une borne géodésique mise en place par l’Institut Géographique National, qui matérialise un point « géodésique », point scellé dans un élément solide et stable du paysage ( rocher, réservoir, église où sont gravées les coordonnées du point...) : sa position exacte sur la Terre a été déterminée par à l’aide d’un calcul mathématique, la triangulation, mesure effectuée aujourd’hui par GPS.
Vue panoramique d'est en ouest : St Barthélémy, Journalade, Trois Seigneurs, Mont Ceint, Montcalm, Certescans, Cuns d'Aula, Valier, Mailh de Bulard, Maubermé, Crabère, Calabasse, Maubermé, Cagire, Pic du Midi, Arbizon , Néouvielle et tant d'autres... En avant scène, plus modestes, l'altisurface de Joubac et le Cap de Bouirex.
Descente à 13h25 (entrecoupée par la remontée à la Calamane...), parking du col d'Ayens 2 h après et retrouvailles au village de St Pierre Soulan avec les copains de retour du col de Bès à 15h50. Bon timing, à 10 minutes près !
Du col d'Ayens, une piste forestière tranquille vous mène au col de Bès, et au relais TV tout proche, 991m ; un belvédère sur les sommets enneigés et la vallée où s'étire le gros village de Soueix. Vous entamez ensuite une longue et douce descente entrecoupée de cèpes et de belles granges jusqu'à St Pierre Soulan, 630m. En bas coule l'Arac, une petite rivière torrentueuse de 27km de cours née sur les pentes du Pic des Trois Seigneurs, qui vient confluer ici avec le Salat, au lieu-dit Kercabanac.
Cette vallée était autrefois connue pour ses colporteurs spécialisés en lunettes et pierres à faux extraites dans la carrière voisine d'Aleu, un passé dont témoigne le Musée des Colporteurs de Soueix tout proche. Visite recommandée ! C'est un magasin ancien tout de boiseries, à la fois épicerie, quincaillerie, droguerie, mercerie, bijouterie, lunetterie, objets de piété, très actif de 1822 à 1965, légué à la commune en bon état de conservation en 2005, locaux, stock, courriers et archives. Archives précieuses car elles montrent la vie des colporteurs, plus d’un millier, qui s’y approvisionnaient avant de partir sillonner la France, l’Espagne, l’Italie, l’Algérie et même les Amériques, munis de leurs "marmottes", les caisses de bois suspendues au cou, d’où leur nom de col-porteurs… La Maison Souquet de Soueix les réapprovisionnait au bout du monde à la réception de leurs courriers écrits à la vieille plume Sergent Major… Une époque disparue revit ici et vous plonge avec émotion dans les souvenirs d’enfance, amidon, dentelles, boutons, ventouses, lampes Pigeon, pâtes Rivoire et Carré, chocolat Suchard, breloques, missels, images pieuses...
IMOHTEP, le scribe des mardis de L’ACCUEIL.
Date de dernière mise à jour : 17/12/2023