PIC DE PIBESTE
Mardi 18/04/2023 : Pic du Pibeste (1348m) par Ouzous (567m).
Dénivelé : 855m ; 13km.
Une randonnée bien appréciée dans le passé, envisagée, reportée et enfin au programme du jour ; de la route (96km) mais 1H15 de trajet.
Le Lavedan, région aux 7 vallées au carrefour du bassin d’Argelès-gazost, vaste bassin de 70.000 ans formé par un glacier.
Le Pibeste, modeste sommet à l’ouest d’Argelès mais quel belvédère ! lointain mais attirant pour les 20 participants en direction de Tarbes, même un « grand » revenant, le N°2 dans le prénom favori des Comtes de Toulouse.
Regroupement à la sortie de Tarbes Ouest, traversée de Lourdes, d’Argelès, Agos-Vidalos et parking aménagé à gauche à l’entrée du charmant village perché d’Ouzous dans la petite vallée du Bergons.
9H30 sur le parking avant le départ ; 2 camarades au sol improvisent quelques postures, salutation au soleil ? prière matinale ?
Fesses tournées vers la « Mecque » locale...Lourdes ! les chances de guérison miraculeuse du mal de dos sont infimes.
L’itinéraire bien balisé en jaune traverse la rue principale, passe devant l’église, traverse un ruisseau et grimpe en douceur jusqu’à la table d’orientation sur un promontoire, une pensée du célèbre gascon Nadau accompagne le nom des sommets.
« En haut de la montagne, il y a la lumière
Il faut y garder les yeux dessus.
Peut-être qu’on ne verra jamais la fin.
La liberté, c’est le chemin. »
Panorama grandiose, très ouvert sur les cimes enneigées et le bassin d’Argelès.
En soulane et en balcon, le sentier découverte monte progressivement dans un site très varié classé Réserve Naturelle Régionale, ambiance méditerranéenne dans les estives, des falaises sèches et arides abritent des vautours.
Asphodèles, violettes, jonquilles, tapis blancs de potentilles jonchent ce massif calcaire parsemé de « blocs erratiques », blocs de granite, vestiges de l’érosion glaciaire.
De nombreux lacets montent vers le col des Portes, entrée de la forêt à 1229m, petit air de N/O un peu frais après la suée dans l’enchaînement des virages en épingle.
Ce col correspond aussi au passage d’une « faille transverse » et non à une « doline », nous marchons sans le savoir sur des calcaires argileux, roche mère du gisement de Lacq (renseignements a postériori du distributeur de sucettes ! ).
Nous marchons en parfaits ignorants sur une faille chevauchante, limite entre plaque ibérique et européenne.
Grosse frayeur rétrospective surtout après le séisme de 4,4 de la veille (lundi à 15H28) dans le secteur de Luz avec dommages jusqu’au collège de Montréjeau.
Un vrai désastre si des tremblements avaient renversé le verre de Sauternes à l’apéro !
Après le col des Portes, traversée du joli plateau herbeux d’Ayzi avec sa cabane de berger un peu à l’écart.
A l’est, se profile un étrange bâtiment à plusieurs niveaux, un château de conte de fées ?
Non, les vestiges d’une gare d’arrivée de téléphérique en fonction de 1934 à 1969, un projet de financement participatif est en cours pour la création d’un refuge et restaurant d’altitude.
Après le plateau, le sentier se faufile à travers une haie de buis, traverse un bois à jonquilles avant de rejoindre la terrasse inférieure du téléphérique.
Vue impressionnante sur la chaîne, pic d’Ardiden, Mont Perdu, cylindre du Marboré, le Vignemale, Balaïtous, Cabizos, le Viscos, le Cabaliros...etc.
Encore quelques marches pour arriver à la plate-forme supérieure avec l’antenne relais de TV et au sommet du Pibeste.
Vue plongeante sur la plaine de Lourdes, le pic du Jer et son funiculaire.
Une étrange voûte bien blanche en contre-bas domine Lourdes (flanc calcaire du pli redressé à retrouver sur la coupe géologique jointe réalisée par un géologue d’Elf Aquitaine connu de JJ).
Nous envahissons un chaos de blocs pour installer notre pique-nique, les places sont chères, nous ne sommes pas seuls.
Apéro royal pour un anniversaire avec un jour d’avance, terrines de foie gras excellentes sur canapés frais, un Sauternes 2012 à déguster, on apprécie jusqu’au délicieux gâteau, café et pousse café.
Redescente par le même chemin, une possibilité de boucle en crête semble hasardeuse et peu marquée et une boucle par Ost est jugée trop longue.
Arrivée aux voitures avant 16H ; pas besoin de chercher un bar, RV est pris depuis déjà un an chez « Yka et Sébastien ».
Ne cherchez pas le dernier établissement branché d’Argelès, même le guide du Routard ne connaît pas !
Seule la maman du propriétaire, tête de cortège peut faire GPS pour les voitures suiveuses.
Après Salles, Gez, petits villages du Bergons, on suit la route du col de Spandelles puis une piste pour découvrir une vaste prairie.
Un tapis vert tondu de frais et déroulé pour nous conduit à une belle grange restaurée au bord d’un ruisseau, une maison du bout du monde.
Tour du propriétaire avec une Yka enthousiaste qui semble nous reconnaître, ici un potager avec de beaux poireaux, là un poulailler vide, l’espérance de vie d’une poule est très limitée !
Pas de ligne électrique mais des panneaux solaires et l’eau fraîche de la rivière pour rafraîchir les boissons.
Un bel espace de vie au sol sans cloisons, autant à l’étage avec une charpente bois toute neuve, l’endroit est chaleureux et le poêle à bois dans l’ancienne cheminée de la bergerie est bien efficace.
De larges ouvertures ont été creusées dans les épais murs de pierres, des tableaux paysagers aux couleurs changeantes suivant les saisons.
Des jumelles sur le rebord de la fenêtre ne servent pas à épier le voisin, il n’y en a pas mais observer le massif boisé et ses occupants de passage.
Un travail incroyable, la satisfaction de construire de ses mains, le jeune homme est bien sympathique.
Un projet gonflé, loin des standards, un mode de vie choisi qui peut interroger mais c’est comment le modèle de vie idéal ?
On lui souhaite une existence heureuse et du courage pour continuer à réaliser son rêve.
Une belle journée pour nous au pays des gaves et une originalité dans ce parcours effectué du sud au nord quand la majorité de nos vallées pyrénéennes sont orientées nord/sud (remarque de notre spécialiste géologue).
Monique.