TUC DE TUCOL ET HAURADES

Mardi 22 mars 2022

Tuc de Tucol 1579m ou Tuc de Haurades 1554m par la cabane de Roque Pi

Dénivelé +470 ou 370m, sur 7,8 ou 6,5km

                En route pour Herran-Labaderque, au dessus d’Arbas, et départ à 9h40 du parking de la Fontaine de L’Ours, 1194m, tout au bout d’une route forestière en cul-de-sac.

                               Trois quarts d'heure  de montée douce  en forêt et voilà  une  vaste prairie à l'entrée des  Estives de Paloumère, où subsistent encore quelques plaques de neige dans les pelouses roussies. Une quinzaine de minutes encore et nous voilà à 10h30 tous ensemble à la cabane de Roque Pi, 1394m. Pause conséquente car l’endroit est bien agréable. C’est une belle cabane double, une moitié ouverte aux randonneurs, l’autre réservée au berger qui passe l’été ici avec ses bêtes et des patous qui vous repèrent de loin ! Inquiétants quand ils déboulent sur les randonneurs à deux ou trois…« Je suis un Montagne Pyrénées, un patou. Mon rôle est de repousser toute présence étrangère aux bêtes que je protège. » lit-on sur  les panneaux de mise en garde... Un randonneur averti en vaut deux  !

                                La crête dite de Cournudère (du nom du pic situé à l'extrême est de cette crête) se dessine au sud devant nous : droit devant donc dans l’herbe rase. A mi-pente, un panneau : la crête tout droit et  le col des Passagers en voie directe à droite. Là-haut, un large col herbeux, "le col de Saraoute", 1502m. Et voilà que jaillissent soudain les sommets ariégeois enneigés qui s’étirent d’est en ouest. Superbe et inattendu, ce vaste  panorama !

 

                Nos sentiers se séparent ici : cap à droite pour les uns  vers le pic de Haurades, 1554m, à gauche pour les autres vers le tuc de Tucol, 1579m, guère plus haut mais situé plus loin et agrémenté d'un cumul de dénivelé sur la crête qui mamelonne.

                Le Haurades est vite atteint par une solide mais courte grimpette et c’est un belvédère magnifique et facile sur les sommets du Couserans et du Comminges, où pointe même le Pic du Midi. Un bel endroit où mener vos petits-enfants ! Pique-nique donc pour les uns près du cairn  à 11h40. Il y a une boucle agréable à faire pour revenir  à la cabane de Roque Pi par le col des Passagers, ainsi nommé en souvenir de ceux qui l’ont franchi autrefois pour fuir la botte nazie, dans l’angoisse et la peur : des passeurs les ont  guidés vers l’Espagne sur les Chemins  de la Liberté, comme le rappelle la stèle érigée au col de Portet d’Aspet… Mais la sente doit  disparaître aujourd'hui sous la neige par endroits... Ce sera donc un aller/retour pour ce groupe.

                Les autres gravissent la croupe du Cap des Tèches, 1576m. Impressionnante vue du col de Saraoute, mais plus douce qu'il n'y paraît, puisqu'on arrive au cairn en une bonne vingtaine de minutes. La crête s'étire ensuite doucement avant de plonger raide sur le col étroit du Pas de L'Âne, 1509m, pour remonter au tuc de Tucol.  Parés pour le pique-nique près du cairn à 12h35. Retour direct et pentu  sur le parking dans une belle forêt, feuilles mortes et sol sec  aujourd'hui.

                Retrouvailles pour partager le pot au parking autour de 15h, à un quart d'heure près pour les deux groupes. Bonne synchronisation !

                Quelques mots pour finir sur le village de Herran-Labaderque. En octobre 1943, de jeunes réfractaires au STO, le Service du Travail Obligatoire, ont établi un maquis à Campels sur les hauteurs du col des Ares, entre Arbon et Cazaunous ; il est attaqué le 18 juillet 1944 par les Allemands, deux fermes sont brûlées mais les maquisards ont le temps de se replier sur Herran-Labaderque, où ils sont attaqués le 11 août : plus d'un millier d'Allemands face à  une centaine de maquisards à peine... On se bat toute la journée, les résistants comptent  quatre morts, les Allemands peut-être une soixantaine. Ils se déchaînent alors contre le village, incendient et pillent  Herran, Labaderque et Arbas mais les villageois se sont heureusement cachés dans la montagne… Les 28 habitants massacrés à Marsoulas  par la division SS Das Reich n’ont pas eu cette chance…

 

IMOHTEP, le scribe de mardis de L’Accueil.

Date de dernière mise à jour : 26/03/2022