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PIC DE LA QUERE ET COL DE CATCHAUDEGUE
Mardi 26 avril 2022
2 boucles ariégeoises au choix
Pic de la Quère, 1136m - D+500 - 10km
ou Col de Catchaudégué 893m - D+200 - 8km
Une belle journée de printemps
Grand soleil et douceur à 9h45 peu après le hameau de Rogalle, perché au dessus de Soueix : dans le virage du Puech 675m pour les uns, à Sarnech 849m pour les autres. Deux randonnées distinctes mais retrouvailles programmées pour un retour commun jusqu'au parking du bas.
Deux itinéraires en soulane, pistes et sentes, hameaux accrochés aux pentes, belles granges restaurées ici et là, prairies d'estives d'un vert intense piquetées de fleurs et de papillons pour le bonheur de Williams... En point de mire s'étire le Cap de Bouirex, une autre belle randonnée en Couserans, le Mont Vallier et les sommets frontaliers enneigés sur l'horizon...
Pique-nique vers midi pour tous, les uns au pic de la Quère, 1138m, après une rude grimpette finale, les autres à la table d'interprétation du Tuc de la Perdrix, 951m, en surplomb du col de Catchaudégué (un drôle de nom d'origine occitane, cachau signifiant dent...)
Liaison téléphonique pour synchroniser la remise en route en vue de la jonction au croisement de pistes du col de l'Artigue. Et opération réussie ! A un quart d'heure près, 14h et 14h15, la troupe est réunie au col de l’Artigue pour parcourir ensemble les trois derniers km de retour et partager le pot une heure et demi après.
Près du col de l’Artigue justement, une stèle attire le regard : elle a été élevée en 2002 afin de perpétuer la mémoire de Louis Barrau, un jeune Passeur de 19 ans abattu là le 12 septembre 1943.
Avec son père et son oncle (qui moururent en déportation) et son frère Paul (qui put s'enfuir et intégrer les FFI d'Afrique du Nord), ce jeune garçon fit passer en Espagne plusieurs dizaines de fugitifs. Dénoncé aux Allemands, il s’était caché dans une cabane près du col. Les Allemands enflammèrent le toit de chaume, il tenta de courir jusqu'à la lisière du bois tout proche mais fut fauché par une rafale de mitraillette. Ce fut le premier passeur abattu par les Allemands dans les Pyrénées ariégeoises.
Le Chemin de la Liberté tracé entre Saint-Girons et Esterri d'Àneu en Espagne a été balisé en 1994 ; trois stèles et treize plaques témoignent des actions passées et assurent le souvenir des Évadés de France et des Passeurs, d'humbles villageois le plus souvent, qui guidèrent dans la montagne tous ceux que le réseau "Françoise" de Toulouse confiait à leur courage.
Une pensée pour Marie-Louise Dissard, alias «Françoise», qui repose au cimetière de Terre Cabade à Toulouse que nous avons visité en 2017 ; modeste couturière née en 1881 à Cahors, entrée dans la Résistance dès 1940, devenue chef du secteur de Toulouse et de sa région pour la ligne d'évasion, elle a pris en charge plus de 700 personnes, surtout des aviateurs alliés abattus sur le sol français. C'est la femme la plus décorée par les Alliés à la fin de la guerre, l'une des rares à avoir dirigé un réseau de résistance qui a compté jusqu'à 200 membres et ce, jusqu’à la libération de Toulouse le 19 août 1944.
D'un caractère indépendant, elle avait dans sa jeunesse ouvert une boutique rue de la Pomme à Toulouse, « Frivolités Féminines » et créé des vêtements dont la renommée lui avait valu de fournir les costumes du Théâtre du Capitole. Après la guerre, elle créa un centre d’apprentissage pour jeunes filles route d’Espagne à Toulouse en 1956, qui deviendra le Lycée Françoise, en partie détruit par l’explosion de l’usine AZF en 2001 et maintenant situé à Tournefeuille.
Marie Louise DISSARD alias « Françoise » décède en 1957 seule et infirme.
De Toulouse à l'Espagne, Louis Barrau était l'un des maillons de cette chaîne humaine...
Imohtep, le scribe des mardis de L'Accueil
Date de dernière mise à jour : 30/04/2022