DE GALAN AU LAC PUYDARRIEUX
Mardi 06/02/2024
Circuit des coteaux de Galan dans les Hautes Pyrénées et lac de Puydarrieux.
Dénivelé : 362M ; 14KM ; 3H33 de marche.
Une première en Magnoac au nord du plateau de Lannemezan, un circuit découverte de l’Office du Tourisme du Dpt 65 entre champs et collines, une randonnée d’avant spectacle prévu en fin de journée sur les bords du lac de Puydarrieux.
Bientôt, les dernières représentations, la scène se vide à la mi-février, il faut se hâter et emporter des jumelles.
La pièce s’observe à distance, quelques 5000 actrices toutes semblables, robe grise cendrée se retrouvent avant le coucher du soleil pour une nuit en « dortoir » bien serrées les unes contre les autres.
En espérant que ces belles emplumées, genre « Grus » ne nous fassent pas faux bond, nous sommes 7 sur le parking Pégot à 10H.
Direction Lannemezan, entrée de la ville, à droite, la D939 vers Mirande et Trïe/Baïse pour se garer vers 11H sur la place de Galan avant la Mairie.
Belle bastide au patrimoine médiéval, une halle du XIVème ; le circuit démarre à droite, face à la mairie, rejoint le cimetière, un bois et une aire de pique-nique.
Traversée de départementale et montée vers Sabarros en suivant un sentier bien « baïsé » en jaune (notre fécond en jeu de mots), normal au pays de la « Baïse et Baïsole ».
Une journée sous la grisaille mais plus de bruine, nous ne verrons pas la chaîne pyrénéenne, juste une esquisse en fin de journée.
Une aire de pique-nique nous offre une table à l’heure du déjeuner ; drôle de coin avec cet arbre géant et sa longue corde pendue proche du panneau « Vieuzos ».
Une incitation à la pendaison pour agriculteurs désespérés ?
Pas de quoi entamer la bonne humeur de la bande des 7 « vieux os », vin chaud, froid et eau parfumée à la prune (mais pas que !) maintiennent le moral à niveau !
Direction le chemin du château, de fermes en fermes très espacées, de champs cultivés en traversées de bois, de prairies, de sommet de coteaux en chemin de crête, du village de Sabarros à Recurt, le balisage nous ramène à Galan.
Petit cafouillage après une palombière, il faut aller droit dans le pré au lieu de virer à droite dans le bois.
Peu de monde sur le parcours ; un paysan dans son champ d’oignons de Trébons en agriculture raisonnée, une cane en balade dans une cour de ferme et ses rejetons, des curieux venus à notre rencontre.
16H15 sur la place de Galan, une boulangerie multiservices propose un petit coin café et des tourtes maison aux myrtilles pour tenter quelques gourmands.
Départ de Galan pour le lac de Puydarrieux, pas de rendez-vous « galant » mais une rencontre magique avec des milliers de « dames grises », un spectacle époustouflant.
Arrêt sur un poste d’observation déjà occupé par deux ornithologues du conseil départemental, deux énormes longue-vue sur pied braquées sur le lac de barrage, d’irrigation, créé en 1987 sur un couloir migratoire transpyrénéen.
Ils observent et comptent de magnifiques grues cendrées déjà posées au bord de l’eau en attendant d’autres arrivées.
C’est l’heure propice pour le grand rassemblement du soir, ces grands échassiers, 2m d’envergure ailes déployées, une taille de 1m à 1,20m hivernent ici depuis novembre et se préparent à rejoindre l’Est de l’Europe, Allemagne, Scandinavie vers la mi- février.
Gîte et couvert dans le S/O, c’est le choix de ces migrantes pour passer l’hiver ; levées aux premières lueurs de l’aube, elles passent la journée à chercher la nourriture dans les champs et se retrouvent le soir les pattes dans l’eau.
Le temps d’ajuster nos jumelles et même de jeter un œil dans l’objectif de pro, le spectacle visuel et sonore peut commencer.
Au fond du lac, à droite, à gauche, au-dessus de nos têtes, elles arrivent en bandes, élégantes mais pas discrètes, ça caquette dur dans le rang, un cri rauque et puissant, un festival « groooh, groooh ».
Cou et pattes tendus, à bonne vitesse, elles dessinent un grand V avec relai de la meneuse pour éviter la fatigue.
Un ballet fascinant dans le ciel, l’espèce protégée est en expansion, difficile de l’approcher, très craintive, elle s’envole rapidement.
La lumière décline, le ciel s’embrasse à l’ouest, bonne nuit les filles, bon voyage vers les pays de l’Est et peut-être à l’année prochaine.
Une journée grise mais un final passionnant.
Monique