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SAUVETERRE DE COMMINGES
Mardi 1er février 2022
Hameaux de Sauveterre en boucle
8,5km / dénivelé +200m
Météo ambiguë : soleil le matin très probable, mais quid de l'après-midi ?... Restons donc en piémont, direction Sauveterre-de-Comminges, un village de 700 âmes dispersées en 11 hameaux, Garnère, Lôo, Barry, Bruncan, Reston, Bagen, Ilhan, Gège, Gesset, Lezan et Boucou, chacun avec son église ou sa chapelle, répartis autour de la colline centrale du Barry, 567m. Avec table d'orientation, tables, tour et chapelle, Barry est un site agréable pour le pique-nique. Au cas où la météo se détériorerait sérieusement, vos Gentils Organisateurs ont prévu un retour rapide aux voitures depuis cette colline, un seul petit kilomètre, l'essentiel de la boucle étant bouclé le matin...
Et surprise au parking Pégot, alors que cette sortie n'a rien de vraiment exceptionnel, nous sommes 32 randonneurs ! Sans doute parce que nous apprécions tous la convivialité des mardis de L'Accueil...
10h10 : voilà donc le bataillon en ordre de marche à Garnère, direction Loo, Barry et Bruncan. Grand ciel bleu effectivement toute la matinée sur un paysage champêtre, prairies et sous-bois, vaches et chevaux. Pause une heure après à un oratoire à l'entrée de Loo où se déroule une jolie petite rencontre, la seule de la journée d'ailleurs, les petiots de la crèche du village en goguette dans des poussettes multiplaces ! Une heure encore et voici l'entrée du Barry au pied de sa colline. Courte mais rude grimpette jusqu'au sommet et nous voilà en place pour le pique-nique à 12h25. Le Pic du Gar se détache toujours, mais sur un ciel tout gris et il fait soudain frisquet... Sac au dos donc dès 13h15 et fin de la boucle puisqu'il ne pleut pas, descente sur Bruncan et remontée à Garnère, où Christian ouvre les thermos de café et de chocolat chaud au pied du monument aux morts. Merci à lui.
Et un peu d'histoire pour finir !
Le nom de Sauveterre dérive [de sauveté, salvetat en occitan : au Moyen Âge, dans le sud de la France, c’était une zone d'extraterritorialité, protégée par l'Église, balisée de croix dressées sur des bornes, périmètre dans lequel il était interdit de poursuivre les fugitifs, qui y étaient donc « sauvés ». Ces bourgades créées entre 1050 et 1200 (40 fondations entre 1100 et 1200 dans le Comminges) avaient pour but d'attirer et de fixer des populations errantes, afin de mettre en valeur des terres peu habitées. Protégés des guerres féodales par la paix de Dieu et le droit d'asile, les habitants recevaient un casal (lot à bâtir et à cultiver), avaient droit de propriété et les redevances étaient codifiées et non soumises à l’arbitraire du seigneur. A la fin du XI°s, le mouvement des fondations s’essouffle mais il reprendra sous une autre forme au XIII°s avec les bastides (Montréjeau, Villeneuve de rivière, Valentine).
Sur la colline de Barry, naturellement, avait été construit au XII°s un grand château féodal, dit de Gaston Phébus, dont il ne reste que le donjon carré, restauré en 1902 (il possédait une porte en hauteur que l’on ne pouvait atteindre que par une échelle escamotable) et une chapelle, Notre-Dame, restaurée en 1982, l’ensemble étant protégé par un mur d’enceinte. Un belvédère sur Cagire, Gar et Pic du Midi, aménagé aujourd’hui en aire de pique-nique. Chaque année se déroule ici pour la Saint-Hubert la bénédiction des meutes qui participent à une chasse à courre. En contrebas, dans un cercle de pierres, une plaque émaillée (mais abîmée...) témoigne d'un événement qui a dû marquer les annales du village : en 1997, le foyer rural a invité une tribu indienne et lui a donné en signe de fraternité cette petite parcelle de terrain où l'on fuma le calumet de la paix...
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Et quelques mots pour finir sur le château du hameau de Bagen, bâti en 1632 par Roger de Brouils et vendu vers 1660 à Don Miquel de Sainte-Gême, un seigneur originaire du Val d’Aran. Cette famille régna débonnairement sur Sauveterre jusqu’à la Révolution et paya sa fidélité à la couronne d’un exil qui ne cessa qu’en 1818 à la faveur de la Restauration. Le baron Henri de Sainte-Gême, né en 1767 dans ce château, officier en Louisiane, propriétaire de plantations, bailleur de fonds des flibustiers français Pierre et Jean Lafitte dans les années 1800 aux Caraïbes, revint en son château de Bagen en 1818 avec son épouse créole, grâce aux liens qui l’unissaient au comte d'Artois, le futur roi Charles X dont il avait été auparavant l’aide de camp. Vers la fin du XIX°s, un baron de Sainte-Gême épousa Mme Stoepel Kexel, d’origine allemande, et céda ensuite le château à la famille de la dame ; la baronne Josefine Von Kraus Kexel en fut propriétaire jusqu’à la fin du XX°s. C’est aujourd’hui une somptueuse maison d’hôtes, dont les cinq chambres portent le nom de cinq compositeurs, en hommage au compositeur irlandais William Vincent Wallace, beau-frère du baron de Sainte-Gême, décédé au château le 12 octobre 1865. Une chambre lui est dédiée ; deux à Rossini et Berlioz, ses amis qui venaient le retrouver à Bagen ; les deux dernières à Mozart et Beethoven, en hommage à l’épouse de Wallace, Hélène Stoepel, sœur de l’épouse du baron de Sainte-Gême, une excellente pianiste concertiste allemande.
Imohtep, le scribe des mardis de L'ACCUEIL
Date de dernière mise à jour : 05/02/2022