LE PLO DEL NAOU

Mardi 21 juin 2022

Le PLO DEL NAOU 1754m.

Dénivelé + cumulé 420m/340m ad libitum.

6,5km A/R.

10h au col d’Aspin, 1489m, entre vallées d'Aure et de Campan, au départ de la crête qui file au sud vers le Plo Del Naou, le plateau de la neige en occitan. Et, une fois n'est pas coutume, les limites intercommunales entre les villages de ces deux vallées ne suivent pas la crête ! 

A l'origine, une vieille querelle de droits de pacage. Pour éviter les bagarres incessantes, un combat aurait été organisé entre deux champions, représentant chacun les communes impliquées. Il aurait eu lieu près du lac de Payolle au lieu-dit Camp-Bataillé et le bois voisin s'appelle d'ailleurs le Bois du Différend. C'est le champion d'Aure qui l'aurait emporté, tirant son infortuné adversaire par les pieds jusqu'au village de Payolle pour le ramener énergiquement chez lui et lui enfoncer les limites de pacage dans le crâne...

Voilà pourquoi aujourd'hui le territoire des communes de la vallée d'Aure, Arreau et les villages voisins, franchit allègrement la crête et s'étend jusqu'au lac en vallée de Campan, la vallée de Payolle appartenant administrativement à trois communes, Campan, Arreau et Ancizan ! 

​​​​​​​Ciel bleu ce matin au col d'Aspin, voilé de bancs de brume qui montent des vallées. Elle va se dissiper avec la chaleur du soleil, pense-t-on, et une légère fraîcheur est appréciable car la piste de terre monte plutôt rudement dans la forêt pendant une vingtaine de minutes avant de s'aplanir jusqu'à un abreuvoir, la Hount de les Saliès. Tiens, en bas à droite, la vallée de Campan et son lac restent dans le brouillard...

Juste avant l'abreuvoir, mieux vaut quitter la piste balisée qui va cheminer à plat sous les arbres et grimper à gauche pour gagner la crête de Bidour, 1641m, car elle offre un très beau panorama :  à l’ouest, le lac de Payolle, la vallée de Campan et le Pic du Midi ; à l’est, les lacets du col d’Aspin,  la vallée d’Aure et ses sommets ; au sud, droit devant, le Plo del Naou au pied de L’Arbizon. Le tout barré de nappes de brouillard d'où émargent à peine les cimes. Il va bien finir par se dissoudre !

Il ne reste plus qu'à redescendre vers la piste qui s'achève peu après. C'est maintenant une sente tranquille qui surplombe la vallée d'Aure en lisière de forêt. Quelques instants à peine pour papoter un peu et voici que soudain, droit devant, plus un arbre : on tombe nez à nez avec un ressaut à la mine patibulaire…

C’est l’assaut final ! Abrupte, la sente se faufile entre les buissons de genévriers, suspendue entre vallées d’Aure et de Campan Et au moment où l’on se croit au bout, la voilà qui grimpe encore, avant de s’assagir enfin sur l'arête résolument embrumée jusqu’à la borne dite sommitale, 1754m, mais gravée du nombre 1949, probablement l’année de sa mise en place.

Il est 11h40. Ce fichu brouillard s'en va et revient aussitôt, dévoilant à peine le temps d'une photo l'Arbizon et le col de la Hourquette d'Ancizan à ses pieds. Adieu le point de vue à 360° sur les vallées et leurs écrins de sommets ! Il ne se dissipera pas et c'est tristounet pour le pique-nique....

Autant redescendre un peu la croupe dans l'espoir de lui échapper. Et effectivement, un quart d'heure plus bas, nous revoilà au soleil, face à la crête de Bidour, le lac de Payolle faisant même une courte apparition malgré les nappes de brume qui persistent plus bas... Pique-nique "pentu" entre les genévriers, mais on s'estime contents car on n'en espérait pas tant !

Retour à 13h 40 en suivant la crête de Bidour jusqu'au bout cette fois, et elle présente de bonnes petites grimpettes (qui augmentent donc le cumul de dénivelé positif). Parking à 15h, toujours embrumé ça et là, où Christian ouvre son bar mobile apprécié de tous.

Imohtep, le scribe des mardis de L’ACCUEIL.