MONT NE - LAC BAREILLES
Mardi 18/07/2023
Mont-Né (2147m) puis le Lac de Bordères-Bareilles (1760m)
en boucle depuis le Port de Balès (1755m)
Dénivelé : 650 m en cumul, 12,36 km de marche pour
une durée approximative de 4h50 effective.
Devises du jour : « Haute-Garonne et Hautes-Pyrénées, soleil, vent, crêtes, chaleur, eau du lac et deux chevaux… »
-12 randonneurs (dont deux invités de Brigitte) partent à 8h du Parking Pegot sous un magnifique ciel céruléen puis deviennent 14 marcheurs au Port de Balès, le col célèbre et ses douces pentes de prairies d’estives où se rassasient bovins (plus haut) et ovins (plus bas). Il s’agit de concrétiser le projet du jour depuis Balès, ce col bien dépourvu d’arbrisseaux où subsistent encore les traces des trois mâts du brandon national de vendredi dernier FeteNat puis d’aller contempler les eaux vertes et bleutées du Lac de Bordères-Bareilles surmonté de ses forêts et prairies aux nuances « émeraude » plus soutenues.
-Cette variante via le « Mont-Né » est bien différente de la randonnée de 2020 en période COVID, le trajet est en effet prévu en boucle montante et descendante en crête du Mont-Né en passant au Port de Pierrefitte, puis a comme but principal de déjeuner au Lac de Bordères atteint en aller-retour par la sente escarpée depuis Pierrefitte.
Une belle idée de Alain Sahi annoncée au Moncorbison est ainsi mise en musique par nos 14 vaillantes et vaillants randonneurs (la parité de genre est parfaite en cette journée estivale) qui se préparent sous le même ciel azuré qui se voilera au fur et à mesure de la journée. La caractéristique météorologique majeure de ce 18 juillet 2023 en Pyrénées centrales est un vent puissant de sud-ouest qui atténue avec bonheur le ressenti de température lors de la montée…27°C au départ et 29°C à l’arrivée avec probablement une pointe au-dessus de 30°C vers 14h. Au rayon des températures aquatiques, Luc mesurera un 24°C en rive du lac et 19°C plus au large dans un clapotis saisissant, prodige éolien.
-La journée a été annoncée caniculaire, de facto bien moins importante sur les Pyrénées qui s’avèrent un peu préservées de ces épisodes violents de chaleur depuis trois mois, les reliefs retenant des nuages souvent salvateurs et synonymes de bons orages et arrosages!
La troupe se met en branle vers 9h30, alerte et guillerette, menée par l’Alain du jour qui s’élance d’un pas sûr et cadencé.
Deux randonneurs qui nous suivent depuis Balès vont nous permettre de prendre le cliché de groupe, sans retardateur et travail préparatoire « Moniqual », au sommet du Mont-Né, 2147m, sommet atteint vers 11h (400m de dénivelé positif depuis le col), avec son point géodésique presque enfoui sous le cairn sommital de plus en plus garni. Delphine… de Claire, pardon résidente de la Haute-Loire, se charge gentiment de cette photographie des 14 impétrants, elle est accompagnée du regard par Hugo son neveu tarnais. Les voyant hésitants à poursuivre la course, nous les encourageons à nous emboiter le pas jusqu’au Lac en contrebas immédiat (relatif…). Un superbe panorama nous environne, avec le Pic du Midi de Bigorre, l’Arbizon, le Massif de Néouvielle, la Maladeta, et même nos divers Cagire et Gar à l’extrème-Est.
Nous passons le Port de Pierrefitte et son cromlech, où un trio d’employés départementaux, le moteur de leur « pick up » crachant son gaz carbonique une bonne demi-heure durant (Nobody is perfect…), fixe une nouvelle et solide rose d’orientation des diverses sentes, pistes et chemins qui rejoignent ce port ou col emblématique des Pyrénées haut-garonnaises qui sépare les départements de Haute-Garonne et Haute-Pyrénées.
Le Groupe 2 de Saint-Gaudens Accueil n’est guère loin de nous car ils ont choisi pour randonnée le Pic de Montious depuis Bareilles.
-Nous parvenons au Lac de Bareilles avec ses pentes boisées et verdoyantes (Bareilles « au même » dixit Hans-Peter notre doyen) et le choix de notre aire de pique-nique fait l’objet d’hésitations, nous envisageons de nous rendre plus à l’ouest au pied du Pic de Montious au sommet duquel se trouvent nos amis qui peuvent nous contempler mais ne descendront pas au Lac. Francis (Poulenc de la journée) donne finalement le « La » du Lac et nous entraine vers un petit rivage un peu escarpé qui devrait permettre à nos adeptes de la natation en haute montagne de pouvoir s’élancer dans les eaux du lac glaciaire.
Ce dernier qui s’étend sur une surface de 6.5 hectares a une morphologie trapézoïdale, il est bien rempli, retenu par sa moraine frontale qui filtre le surplus des eaux de fontes et surtout d’orages de ces derniers mois, l’exutoire naturel du lac est le ruisseau de Lastie, affluent de la Neste du Louron.
Ce lac est associé à une petite légende chrétienne : une bergère aperçut sur un sommet proche du lac, Jésus et Saint-Pierre au cours d’une apparition. Ils lui demandèrent de les rejoindre au Ciel pour prier avec eux, mais la jeune fille effrayée rentra au village raconter cette vision. Quand elle revint au pâturage le lendemain, un violent orage éclata et elle fut transformée en pierre dressée (« peyro hitto » en dialecte occitan) ainsi que son chien et son troupeau car « elle avait parlé au village ».
-Le déjeuner commence avec moultes breuvages sortis des sacs, notamment muscat, pastis…
Deux Naïades et un maitre-nageur ad-hoc s’élancent dans le lac, rejoignent les petits alevins de truite que nous apercevons dans les eaux limpides grisâtres puis turquoises. Le trio visiblement trouve l’eau à son goût.
Retour au repas puis rebelote de baignade…
Il n’y a pas aujourd’hui d’apparition du Christ et de son premier apôtre, ni « de feu au lac » mais c’est à ce moment que se produit le petit évènement du jour, deux chevaux, excités probablement par leur libido bien active mais d’une attirance non réciproque, galopent au bord du lac et interrompent le déjeuner avec de bonnes éclaboussures et des séquences de frayeurs-glissades pour certains alors que Francis le guide du tempo poursuit son repas, indifférent, stoïque au-devant de la faune équine.
Notre berger Joseph a tôt fait d’éloigner les deux chevaux (toujours des soucis avec Citroën, dixit Hans-Peter) et le calme revient…
Nous repartons tranquillement vers 14h, une fois bien repus et abreuvés, après avoir vérifié qu’un groupe qui nous avait fait des signes amicaux depuis l’autre rive n’est pas le groupe 2 qui serait en goguette lacustre, hypothèse un peu improbable cependant.
La remontée est plus facile et moins risquée en termes de glissades, il convient de se méfier, en l’occurrence des ravines érosives…Les rhododendrons sont déjà fanés alors que dans la montée de Moncorbison il y a une semaine ils étaient en début de floraison…Pierrette ose une jolie phrase ; « il faudrait emporter un morceau de la vue du lac de Bareilles dans nos cœurs pour se le remémorer lors des jours plus tristes… ».
Le retour est ensuite une navigation aisée entre les Ports de Pierrefitte, délaissé par ses baliseurs du matin, et Balès, par la piste, exutoire naturel mais dur aux pieds. Le passage au refuge du Mont-Né permet d’en apprécier la propreté et l’utilité des toilettes…
La brume de chaleur a envahi les vallées et masque les lointains, « les clichés les meilleurs sont bien sûr ceux du matin », proverbe que l’on rapporte de Nicéphore Niepce, repris fort justement par Luc…
Des diverticules de sentes bovines permettent de « shunter » avantageusement la piste en reprenant les courbes de niveau altimétrique mais finalement ne font guère gagner de temps, sachant que le troupeau et son taureau zélé freinent les ardeurs d’accélération de certains…
-Nous parvenons au parking de Balès vers 16h. Le petit bistrot d’altitude vient d’ouvrir ses volets avenants et pourrait nous accueillir mais le groupe préfère redescendre pour rechercher de concert un pot plus ombragé en vallée de Barousse sur la route du retour saint-Gaudinois.
Un essai de café à Mauléon-Barousse s’avère vain pour cause de siestes des aubergistes et la troupe tente finalement une Loures-Barousse en désordre et une voiture réussit une halte en dénichant le « Graff Pub » que ratent malencontreusement deux automobiles sur les quatre, leurs neuf occupants étant trop distraits ou fatigués.
Décidemment ces temps derniers nous manquons de pot pour les pots de fin (même après le clapot) ou tout simplement de nous suivre méthodiquement et de bien communiquer…
Dommage mais pas grave car la journée fut emplie de bonheur, belle et bien amicale !
Jean-Jacques, par délégation implicite de Monique, absente, pour le Groupe 1 de Saint-Gaudens Accueil.
Crédits photographiques d’Alain, Luc, Jean-Jacques, Philippe et Véronique.