PIC D'ESTARAGNE
Mardi 1er août 2023 : Pic de l’Estaragne (3006m) depuis la D929 en bas des lacets qui mènent au Barrage de Cap-de-Long (au voisinage du pont dit Pont d’Estaragne, à 2080m et à 1km du barrage-voute le plus haut des Pyrénées). Voie normale, l’autre voie étant celle démarrant par le barrage de Cap-de-long. DEN : 980 m, longueur aller-retour de 9,7km pour une durée approximative de 8h00 de marche effective.
Devises du jour : « les sept mercenaires et l’Estaragne », « les cirques glaciaires deviennent des cirques torrentiels : érosion tu nous gagnes ! »)
6 randonneurs se retrouvent au Parking Pegot à 7h30 puis deviennent 7 marcheurs (3 femmes et 4 hommes) au départ de cette belle course pour randonneurs solides ; soyons francs (Franck pardon est l’honoré du jour car c’est son anniversaire).
C’est l’étiage en ce début août en termes de participation car ce sont des temps bénis de chicouffades et il est certain que les paramètres de la randonnée ont fait reculer quelques membres du club, c’est pourtant le jour de la fête nationale suisse, car désormais nous avons une suissesse dans le groupe qui va nous montrer de très bonnes capacités alpines en son jour de référence !
Nous démarrons à 9h15 au lieu de stationnement du départ (Pont d’Estaragne, véhicules garés du côté gauche de la D929).
Nous commençons à traverser tranquillement le vallon d’Estaragne en suivant en rive gauche le ruisseau éponyme, le paysage sous le soleil est splendide, à gauche le Pic de Bugatet, le Pic Méchant, au centre l’objectif du jour et ses schistes rougeâtres qui surplombe deux niveaux intermédiaires et à droite le Cylindre d’Estaragne.
Notre berger donne ses consignes et programme trois regroupements des troupes pour la montée.
Phase 1
Nous parvenons à des cônes de déjections constitués de granite (Massif de Neouvielle) sur la portion de droite du vallon avec de gros blocs dont les marmottes bien acclimatées ont fait leur territoire ! Ce qui frappe ce sont les blocs de taille variable et chaotiques et aussi beaucoup de pins crochets arrachés, squelettes épars, victimes récentes d’intempéries visiblement violentes, ça ravine sec...
A la jonction de deux ruisseaux (2195m), dont nous apercevons au loin des cascades d’alimentation amont, nous entamons au SW la montée en lacets le long d’une paroi rocheuse qui se termine par un replat, où nous opérons le premier regroupement programmé. C’est l’entrée dans le parc national des Pyrénées ornée d’une pancarte bien visible et son symbole simple et de bon goût de la marmotte (2407m).
Phase 2
Nous poursuivons la montée sur une sente assez raide qui tournicote sur un cône de granite gris, quelques passages demandent de s’aider des paluches (réminiscence d’une randonnée… avec maison comme repère…). Second regroupement au replat, là où le sentier devient terreux et plus facile (2610m).
Nous attaquons les dernières pentes avec un regroupement annoncé sous la falaise à 2710m qui est dominée par le Pic d’Estaragne notre objectif du jour.
Phase 3
Le sentier a été emporté par les ravinements et deux voies sont possibles selon qu’on franchit ou non le nouveau canyon frais mais escarpé. Nos vaillants guerriers se répartissent au gré des sensations et se font pieds et mains sur ces variantes.
Sommet
La dernière partie est traversée dans les schistes rouilles (ferrugineux comme dirait Bourvil) et mène en lacets à un col échancré d’où on aperçoit Piau-Engaly puis nous conduit au sommet caractérisé par ses strates schisteuses et faillées (rubanées) à pendage nord, la face sud se révèle vertigineuse, le redressement et l’érosion différentielle des couches sont spectaculaires.
Nous sommes tous arrivés à 3006m, il est 13h15, nous avons mis 4h, plus que les temps annoncés. Nous croisons deux charmantes fillettes de moins de 10 ans que nous félicitons et qui resplendissent de fierté devant leur petit exploit.
Le panorama à 360° est superbe : sur le massif du Néouvielle et ses granites et pins crochets caractéristiques au NW, le lac d’Oredon au centre, en face de nous. Au premier plan à l’ouest nous avons le Cylindre d’Estaragne appelé aussi Grand pic des Alharisses.
A l’Est le Pic Méchant nous contemple de sa verticalité inquiétante et nous distinguons sa voie tranchée au couteau que commente notre bon berger Francis qui l’a fait une paire de fois pour aller chercher du génépi. En plus lointaine au NE nous apercevons la station de Saint-Lary et ses pistes de ski bien visibles, verrues et blessures de Pyrène.
Au sud c’est la station de Piau-Engaly et complètement au SW les pics de Campbiel et de Lentilla que nous pourrions gagner par les crêtes dans une autre vie…
Les nuages commencent à monter sur les sommets environnants et surprise délaissent l’Estaragne cotoyée par des vautours fauves. Quelques âmes farouches sentent des gouttes bruineuses, le vent est là mais tolérable car nous sommes assis légèrement en flanc nord du pic (le flanc sud signifierait la chute sans répit…). C‘est la période transitoire du déjeuner au Champagne, dis Franck elle est belle la montagne !
14h00, c’est le moment de la redescente prudente car les sentes difficiles et pierreuses à l’aller sont toujours pierreuses et piégeuses au retour, concentration à son comble. C’est ainsi que nous allons mettre pratiquement 4 heures comme à l’aller en reprenant une variante cette fois commune de la phase 3. Le trajet est bien long et notre directeur de conscience nous alerte de ne pas nous déconcentrer ce qui n’évite pas quelques petites glissades-chutes dont une génuflexion du meneur, hommage au Bugatet sans doute, légères et toutes bénignes !
Arrivée au pont vers 18h et une pierre instable joue un mauvais tour à qui voulait la dompter pour installer son postérieur dessus, encore sans gravité. Nous reprenons la route et le pôt a lieu chez le « breton », Bar- Boulangerie-PMU à Guchen, à la santé au propre comme au figuré de la Suisse, merci Rita qui va bientôt fêter son anniversaire.
Arrivée à Saint-Gaudens pour les deux automobiles à 20h15, presque 13h depuis le départ.
Magnifique et longue journée, bonne ambiance de camaraderie et grasses marmottes !
Jean-Jacques, par délégation implicite de Monique, absente, pour le Groupe 1 de Saint-Gaudens Accueil. Crédits photographiques de Franck, Guy, Jean-Jacques.
NB : les CR des randonnées précédentes sur ce circuit estaragnien ne semblent pas avoir existé sauf ceux de notre bon Joseph, dans des temps quasiment immémoriaux !