PIC DU PICHALEY

Mardi 05/09/2023 : Pic de Pichaley (2626m) en boucle
au départ du col de Portet (2215m).

Dénivelé : 658m ; 11,50 km ; 5H40 de marche.

Une vague de chaleur gagne le pays, la température en altitude sera plus supportable et l’accès au col de Portet n’est plus règlementé depuis le 27 Août.

7H30 à Pégot, 10 randonneurs après passage à Montréjeau sont au rendez-vous pour cette première de septembre dont un photographe lourdement équipé.

L’heure de la rentrée pour les uns, la période migratoire pour d’autres partis faire la réserve d’iode au large de nos côtes et plus, Oléron, Groix, la Crête et autres lieux.

Direction Saint-Lary-Soulan avec regroupement fixé à l’entrée de Vielle Aure ; deux accès différents et on se perd de vue.

Les téléphones chauffent avec plus ou moins de succès, le cortège se reforme enfin à Vignec pour avaler les 17km et 1400m de dénivelé jusqu’au col de Portet via le joli village de Soulan.

Après le tunnel et le passage canadien, une petite frimousse émerge du bord de route.

Bien quillée derrière le talus, dame marmotte observe la circulation avant de traverser et se désole… « pas bientôt fini ce trafic routier ! ».

9H45 au départ sur le GR10 qui descend S/O dans le domaine skiable d’Espiaube/Pla d’Adet, un circuit dans le sens des aiguilles d’une montre et à l’envers de la sortie de fin août 2020.

Du vent et le grand jaune de la carte météo a viré au voile grisâtre ; le soleil a une allure de lune derrière un rideau de poussière.

C’est la faute à l’Afrique et son Sahara qui met encore « son grain de sable » dans notre ciel de France et brouille l’horizon !

Pas besoin d’effets spéciaux pour les photos, le flou est naturel.

Echauffement en douceur à contourner à flanc la montagne d’Arrouye et de Bastanet, le sentier part plein nord sous la crête de Graoulès Blanques et surplombe une étrange vallée asséchée au sol blanchâtre.

Les vestiges d’une ancienne cité ? Désespérément à sec, le lac de l’Oule offre une drôle de vision.

En fait, des travaux d’étanchéité du barrage sont en cours et pas de souci pour les poissons envoyés frétiller plus haut dans le lac d’Orédon.

Le vent nous pousse gentiment vers les jolis lacs « inférieur et du milieu » avant d’atteindre sans difficultés le refuge du Bastan et sa grande tente annexe.

Le GR se dirige vers le lac supérieur juste au-dessus du refuge ; au carrefour des sentiers, nous laissons tout droit et plein nord l’accès au col du Bastanet et Pic Bastan pour suivre à droite (N/E) vers le col de Bastan.

Début réel du dénivelé ; montée raide et soutenue, des petits virages sur plus de 200m jusqu’au col dominé par la masse sombre du Bastan d’Aulon.

Au col, vue plongeante sur les estives d’Aulon et les granges de Lurgues par la cabane d’Auloueilh.

A droite, plein sud, la partie « corsée » du circuit sur 145m ; notre objectif se dresse bien fièrement, bien raide, bien rocheux et plutôt exposé, de l’adrénaline pour vertigineux !

Bâtons pliés, les mains libres pour s’appuyer, se hisser, de la concentration en assurant les pas sur le cailloutis, de la vigilance et tout le monde grimpe à son rythme derrière l’isard qui ouvre la voie.

Une première réussie sur ce type de terrain pour notre chasseur d’images ; confession faite à l’arrivée.

Le sol est sec et ne glisse pas, plus impressionnant que difficile, le Pichaley nous réserve une salle à manger panoramique de toute beauté.

13H15, installation à l’abri de l’air face à l’imposant Néouvielle, des lacs à perte de vue, Campbieil, muraille de Barroude, Mont Perdu, cylindre du Marboré, Bastan, le site est remarquable.

14H15, après deux gâteaux délicieux, retour par les crêtes S/E, un sentier bien marqué au-dessus de l’arrivée d’un télésiège rejoint le col de Jétas.

Spectacle impressionnant sous le col ; réunion de vautours dans l’escarpement rocheux autour d’un cadavre.

Un gypaète, nettoyeur des alpages guette la fin du festin pour se nourrir d’os et de moelle.