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TOUR DU VALLON DU SERRIS
Le tour du vallon du Serris, au départ de Beaudéan.
Point haut 971m. Dénivelé +350m. / 9 km A/R
Présence d'un "anticyclone d'hiver" sur les Pyrénées : grisaille en plaine mais ciel bleu en montagne. Le soleil étant bien moins puissant qu'en été, les couches les plus basses de l'atmosphère ne sont pas assez réchauffées pour permettre une dissipation rapide de l'humidité, qui va se matérialiser par une couche tenace de nuages bas plaqués au sol, alors qu'en altitude le ciel est d'une grande pureté et la température plus élevée qu'en plaine. L'important étant bien sûr de se trouver au dessus et non pas dans cette mer de nuages...
Brume donc dans la vallée de Campan, qui laisse heureusement très vite place au soleil peu après le départ de Beaudéan 624m, à 9h15. C'est un joli petit village au confluent des vallées de Campan et de Lesponne. Une charretière bordée de noisetiers s'en va par le flanc faire le tour du vallon de Serris, et pour éviter dès le départ une rude montée de lacets bien sentis, prenons le flanc sud. Le Serris, c'est un hameau de Beaudéan, éparpillé au dessus du ruisseau du même nom, un petit affluent de l'Adour, la rivière formée par la réunion de trois torrents, l'Adour du Tourmalet, l'Adour de Payolle et l'Adour de Lesponne, qui filera vers Bayonne après 308 km de cours.
C'est une très belle randonnée ensoleillée de bout en bout qui vous attend. Bordée de noisetiers dépourvus de feuilles, une charretière balisée de jaune monte en douceur surplomber le vallon de Serris que domine le Monné de Bagnères et tout au long se succèdent de belles granges rénovées, murs de pierres, toits d'ardoises et jardinet clos, parsemées dans des prairies bien entretenues par les troupeaux. Il est rare que l'on en rencontre en si grand nombre, et c'est l'un des charmes indéniables de la journée !
Une grimpette au bout et vous voilà à 970m vers 11h 15 au bout du vallon sur une pelouse panoramique : au sud le Pic du Midi, au nord le Monné, à l'ouest le tuc de Las Aygues qui domine, souvenez-vous, la croix de Beliou, à l'est la vallée de Campan barrée à l'horizon par le Plo del Naou, à nos pieds le vallon de Serris et ses prairies émaillées de granges, où s'étirent encore quelques écharpes de brouillars.
Entamez un peu le chemin du retour sur le flanc du Monné : deux ou trois lacets à descendre avant de retrouver une autre charretière et vous voilà vers midi à l'endroit idéal pour un pique-nique en belvédère sur le vallon, face au Pic du Midi. Un habitant qui travaille à restaurer une grange a même installé des bancs pour le repos des randonneurs et projette d'y bâtir un abri !
Remise en route à 13h10 sur la charretière qui descend à peine, remonte un peu ça et là et nous réserve de bien jolies choses : de belles granges encore, une sculpture de mouton sur un terre-plein herbeux, en fait le toit végétalisé d'une petite grange en contrebas, un bel abreuvoir encadré de deux leytés... Et soudain, la charretière devient sente qui plonge hardiment en lacets serrés pour rejoindre le village à 14h30.
Une très belle randonnée de moyenne saison !
Une pause à l'église Saint-Martin, une église classée du XVIème siècle avec un énorme clocher rectangulaire coiffé d’une flèche et de quatre clochetons, bâtie sur une ancienne chapelle romane. Fermée bien sûr car elle abrite un splendide retable baroque... Pas très loin, le château des seigneurs du lieu. Le village voisin d'Asté a été pendant un siècle et demi le centre artistique du Baroque dans les Pyrénées occidentales et centrales grâce à une dynastie de sculpteurs, la famille Ferrère. De 1647 jusque vers 1800, quatre générations se sont succédé dans un atelier prospère et leurs oeuvres attirent aujourd'hui de nombreux visiteurs dans les églises pyrénéennes. Retables et tabernacles des Ferrère forment un riche patrimoine religieux dans 59 églises, Tarbes, Esparros, Ibos, Bourisp, Campan, Vielle-Adour, Guchen, Bordères-Louron, Ancizan, Beaudéan pour ne citer qu'elles...
A Beaudéan, est né en 1766 Dominique-Jean Larrey, fils d'un cordonnier du village, médecin et chirurgien militaire, fondateur de la médecine d'urgence, dont la maison natale dans la rue principale est devenue un musée, fermé aussi en cette saison. Orphelin recueilli par son oncle Alexis Larrey, directeur de l'école de médecine et fondateur de l'hôpital militaire de Toulouse en 1793, il suit les cours de l'école de chirurgie. Il participe à toutes les campagnes de Napoléon Ier, devient chirurgien en chef de la Grande Armée, un précurseur en matière de secours aux blessés sur les champs de bataille, pratiquant les soins sur le terrain le plus tôt possible grâce à des ambulances chirurgicales mobiles. En témoignage de reconnaissance, l'Empereur fera de lui un baron d'Empire : « Si jamais l'Armée élève un monument, c'est à Larrey qu'elle doit le consacrer, l’homme le plus vertueux que je connaisse ». Ce fut fait à Paris à l'hôpital du Val de Grâce en 1850, ailleurs en France et notamment en 1864 à Tarbes.
IMOHTEP, le scribe des mardis de L'ACCUEIL.
Date de dernière mise à jour : 26/12/2023