COL DE PIERREFITE REFUGE DU MONT-NE

Mardi 22 février 2022

Une ​​​​​​​boucle entre BOURG d’OUEIL 1320m, col de PIERREFITE 1857m et refuge du​​​​​​​ MONT NÉ 1855m

Dénivelé +549m / 8km

                                                Une journée superbe s'annonce à Bourg d'Oueil ce matin à 9h40. Aux alentours, de l'herbe roussie par le gel mais aussi de la neige, ce qui promet une randonnée un peu "sportive" sur les hauteurs...

                        C'est d'abord une large sente paisible qui s'élève au dessus du village et franchit le ruisseau de Colantigue en laissant à droite l'itinéraire de retour ; plus étroite maintenant, émaillée de noisetiers, elle s'en va remonter par le flanc  le vallon du ruisseau de  Hité à demi enfoui sous la neige. Une  montée soutenue qui s'achève assez  rudement dans les pelouses enneigées au col de Pierrefite, 1857m !

                        Il est 12h30, pique-nique sur une plaque herbeuse juste en dessous du col, marqué par un  cromlech de pierres dressées, d'où son nom  Pèira-Hita / pierre dressée. 

     Au centre, un menhir calcaire  qui, si on en juge sa nature géologique, provient des environs de Saint-Béat, donne l’heure solaire. Selon une légende, ce serait la représentation d'un berger entouré de ses moutons qui y aurait été pétrifié un jour, pour avoir refusé un bout de pain à un mendiant. Vaguement anthropomorphique, il  peut évoquer une silhouette revêtue d’une cape... 

     On dit aussi à Bourg d'Oueil que les fées et leurs enfants venaient la nuit danser autour de lui...  Et vers 1950 encore, les filles en quête d'un amoureux montaient l'embrasser en chantant une chanson leste que rapporte Isaure Gratacos, une historienne locale : "Peira Hita, bailha me 'ra pica hita" / pierre dressée, donne-moi une ... dressée". Les femmes mariées qui ne parvenaient pas à avoir d'enfant y venaient aussi supplier plus chrétiennement la statue : "Pèira-Hita, peira bendita, balha me un peiro aireter" / pierre dressée, pierre bénie, donne-moi un bel héritier"...

     Ce fut en tout cas très certainement un lieu où les seigneurs des vallées d’Oueil et d’Aure se réunissaient dès le Moyen Âge pour définir  de visu les droits et limites de pâture  de leurs troupeaux respectifs car la vue porte très loin...        

     Victime d'une pelleteuse de la DDE en 1982 pendant l'aménagement d'une aire  de parking, le menhir est resté à terre jusqu'à ce que les villageois de Bourg d'Oueil décident de le remettre eux-mêmes en place. Du bon travail car il est toujours debout !

                        Remise en route vers 13h30 pour rejoindre le refuge du Mont-Né, 1855m. Mieux vaut passer au dessus de la large piste carrossable qui y mène car elle est ensevelie sous une abondante coulée de neige !

                        Pause bien méritée au refuge à 14h30, face à un large panorama : en bas la vallée d’Oueil et à l'horizon un collier de sommets enneigés sur le bleu du ciel, Antenac, Cap de Salières, Crabère, Maladetta, Coume de Herrère,  Pic de Céciré,  sommets  du Luchonnais …

     Un  beau refuge reconstruit il y a quelques années  et doté de toilettes sèches ! En février 2014,  c’était  un spectacle de désolation : le solide refuge aux murs épais,  bâti en 1944 pour héberger un chantier de jeunesse, n’était plus que ruines. Quelles forces, une tempête violente combinée sans doute avec un amas de neige, ont dû se déchaîner ici cette année-là ?...         

                             Descente sur Bourg d'Oueil ensuite, entre neige et plaques  herbeuses, et parking à 16h30, après 6 heures d'une marche assez fatigante, mais dans la splendeur hivernale de la montagne...

                        Un grand merci à Thierry et Alain pour les paysages superbes de cette randonnée, à Daniel aussi, un ami montagnard de Cirès qui s'est joint au groupe  et lui a apporté toute sa gentillesse et sa connaissance du terrain, à Christian enfin  qui a apporté boissons  froides et chaudes, y compris chocolat liégeois !

Imohtep, le scribe des mardis de l’ACCUEIL.

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