SEILHAN - CROIX DU PICON OU BORD DE GARONNE
Mardi 4 avril 2023 : deux options avant grillades à St-Go
Boucle Seilhan - croix du Picon, 635m, dénivelé 250m /6km
Boucle sur les bords de Garonne, dénivelé insignifiant / 5km
37 convives inscrits, neige à 1400m, ciel bleu mais température probablement frisquette en montagne où aucune cabane, si grande soit-elle, ne pourra nous recevoir tous... Décision donc de marcher le matin seulement et de revenir à Saint-Gaudens pour les grillades, à la salle des fêtes de la Serre de Cazaux.
Départ du village de Seilhan, près du Bazert. Construite en 1848 avec l'aide du Baron de Lassus, l’église présente un clocher-tour semi-octogonal avec toit en terrasse, très rare dans la région. Un vitrail qui proviendrait peut-être de l’ancienne chapelle du Bazert porte l'inscription Fayre pla et layssa dire/ Bien faire et laisser dire. Une saine devise ! Deux boucles de 2h environ au choix : montée au Picon ou bords de Garonne.
La croix du Picon, c'est un bien joli belvédère. Un large sentier encadré de buis s’élève doucement sur le flanc puis une sente attaque résolument la croupe pentue, caillouteuse et aride, où s’accroche une végétation méditerranéenne. La vue embrasse Montréjeau et son lac, Gourdan-Polignan et l'ensemble de la plaine, Cagire, Gar Luchonnais, Arbizon et Pic du Midi sur l'horizon...
Les bords de Garonne, c'est une agréable déambulation au ras de l'eau. Une belle eau claire et peu profonde sur les galets car la neige des ces deux derniers jours n'a pas encore fondu en montagne... Des parterres d'anémones des bois fleurissent avant que les arbres ne développent le feuillage qui va les priver de lumière...
Et un peu d'Histoire pour finir, avant d'aller déguster vers midi sangria, pizza, saucisse grillée, fromage et tarte aux pommes !
La croix de pierre du Picon a été érigée en 1881 à la demande de Jean Cistac, homme de lettres natif de la région, secrétaire particulier du président de la République Jules Grévy entre 1879 et 1887, qui a subventionné par ailleurs l'aménagement de l’Observatoire du Pic du Midi et recevait en échange chaque jour le bulletin météo du Pic, qu’il affichait sur sa porte à Montréjeau afin que chacun en dispose ! Jusqu'en 1914, un pèlerinage était organisé à la croix du le 1er dimanche de mai. On y déjeunait et redescendait la nuit tombée à la lueur de flambeaux. Et Il y a un bon demi-siècle, les élèves du lycée technique de Polignan collés le jeudi en faisaient le tour, ou le double tour selon la faute, en guise de punition afin d'intégrer les notions d‘obéissance, d’effort et de travail…
A nos pieds, Gourdan-Polignan, qui doit sans doute son nom à deux Romains propriétaires terriens, Gordius et Paulinius ; un joli château Renaissance construit par la famille De Mauléon ; au dessus du lac, la colline du Bouchet où se trouve une grotte préhistorique dite grotte de l’Éléphant, classée monument historique en 1956 ] ; le carrefour du Bazert, du nom de Baeserte, un dieu gallo-romain à tête de sanglier.
Et on ne quitte pas Seilhan sans évoquer deux figures qui ont marqué le village.
Le pèlerin Benoît-Joseph Labre tout d’abord, qui passe ici en 1773, sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Dans un bois, il porte secours à un homme blessé mais deux gens d’armes le prennent pour l’agresseur et le conduisent à Saint Bertrand de Comminges, ainsi que la victime. Il est jeté en prison, mais le blessé reprend ses esprits et l’innocente. Libéré aussitôt et vivement remercié, il séjourne quelque temps à Saint-Bertrand, où il se distingue par sa piété et par les soins donnés aux malades. Près de l’une des portes du rempart, une plaque évoque le souvenir du "vagabond de Dieu", proclamé Saint par l'Eglise en 188 ; une statue le représente dans la cathédrale, et l'association Benoît Labre a aménagé un espace de recueillement près de la source où il prit de l’eau pour laver les plaies du blessé, sur la petite route de Labroquère.
Au cimetière de Seilhan repose par ailleurs un enfant de famille très modeste, Gilles Bouhours, né en 1944 et décédé en 1960. A peine âgé de cinq ans, il fur reçu en audience privée par le pape Pie XII, à qui il disait devoir confier un secret à la demande de la Vierge qui lui était apparue : "La Sainte Vierge n'est pas morte, Elle est montée au Ciel en corps et en âme". Quelques mois après, le 1er novembre 1950, le pape proclamait le dogme de l’Assomption de la Vierge. L'Eglise n'a reconnu ni apparitions ni miracles à propos de cet enfant. Mais nul n'a pu empêcher les gens, venus parfois en pèlerinage par bus entiers, de se recueillir devant la maison familiale de Seilhan... Tout comme devant la statue de Notre-Dame de Picheloup à Arnaud-Guilhem, où la Vierge serait apparue à quatre fillettes en 1859, un an après Bernadette Soubirous à Lourdes, sans que l'Eglise authentifie jamais les apparitions à Seilhan ou à Picheloup...
IMOHTEP, le scribe des mardis de L’ACCUEIL.