BOUCLE DE BELBEZE EN COMMINGES
Mardi 07/02/2023 : Boucle au départ de Belbèze (387m) avec panorama au point haut (551m).
DEN : de 600m ; 17km.
Un mardi sans pluie mais annoncé couvert, nous irons à 15 découvrir les collines au-dessus de Belbèze en Comminges, sa table d’orientation, ses anciennes carrières, son panorama sur la chaîne pyrénéenne et ses villages aux belles maisons de pierres.
Une balade reconnue par notre camarade Y et son GPS bien utile sur ces chemins de campagne aux multiples croisements et balisage peu marqué.
9H25, départ E du parking sur la place en face la mairie, au carrefour avec une croix, direction O sur la route puis N en suivant un sentier.
Le circuit choisi est à l’envers du topo guide afin d’explorer dès le départ d’immenses cavités dans le calcaire, témoins d’anciennes carrières exploitées déjà à l’époque gallo-romaine.
Profitons de l’enseignement de notre spécialiste géologue : « Improprement appelés marbres (roches métamorphiques) ces calcaires (non métamorphiques) sont datés du début du Tertiaire (Thanétien) et furent exploités comme pierres de construction de l’Antiquité au début du XXème.
A Ausseing il y a un temple gallo-romain… En PJ l’extrait de la carte géol de 1913, une relique. En bas on peut lire Belbèze… il parait que le gardien de cette carrière il y a 1900 ans était le célèbre « Palus Maximus », chasseur d’intrus égaré sur ses terres ! »
D’après une rumeur, une de ses descendantes « gardienne de blanches brebis siffle là-haut sur la colline et attend le passant près d’un laurier avec un petit bouquet d’églantines »
Avec un peu de chance, on peut rencontrer cette grande séductrice et se laisser envoûter par son chant mélodieux !
Pour l’heure, après une courte et raide descente dans les ronces pour accéder à l’entrée des carrières de Pedegas-Belbèze, nous continuons vers la table d’orientation construite en 1966, le regard balaie un immense panorama des sommets ariégeois aux bigourdans en passant par l’avant chaîne avec Cagire et Gar.
Dommage, les lointains sont nébuleux pour reconnaitre toute la chaîne.
Retour au carrefour des sentiers au milieu d’une végétation très méditerranéenne, quel agréable parfum dans nos mains cette lavande sauvage !
Nous traversons des forêts de chênes sur « l’anticlinal de Plagne », le ruisseau de Courneillac ; de chemins bitumés en chemins ruraux, de traversées de hameaux (Ausseing, Pentecôte, Très Peyros), nous arrivons en Ariège.
Terre courage et jalouse de ses trésors ; juste après le panneau de Région, le petit carton rouge « interdiction de cueillir les champignons » !
Une cloche sonne les 12 coups de midi, nous sommes mi-parcours et au pied de la colline, il reste une demi-heure de grimpette pour arriver sur une large plate-forme pacagée par les moutons.
Une étrange construction en pierres trône au milieu de l’estive ; trop exposée au petit air glacial, nous installons le pique-nique plus bas.
Après un délicieux far aux pruneaux, un cake maison, le topo guide signale de faire demi-tour.
Un intuitif très inspiré suggère de continuer vers une maison suivant la logique, une habitation, une route sans envisager l’exception qui confirme la règle.
A travers roches et arbustes, nous longeons le côté d’une belle maison entourée de prairies.
Mais où est donc cette fichue route ?
Les renseignements ne tardent pas à nous parvenir à un niveau sonore parfaitement compréhensible au plus sourd d’entre nous !
L’équipe de tête se prend de plein fouet une furie et son chien ; elle ne siffle pas la bienvenue, elle aboie pour deux dans un silence religieux, même le chien est sidéré !
F s’improvise « Kofi Annan », tentative de dialogue vaine ; la « soprano » monte dans les aigus, tient la note et impossible de faire baisser les décibels.
« Tous les jours les gens se perdent dans sa propriété, ras le bol de la mairie et de ces gens qui ne pensent qu’à se balader avec tout le boulot d’entretien qu’elle doit assurer seule, elle n’a pas d’eau, pas de route ! »
Elle veut même nous trouver du travail mais comment lui dire qu’elle n’a pas les bonnes manières pour se faire des amis.
On veut juste sortir de cette souricière mais pas question d’emprunter son chemin privé.
Il ne faut pas non plus la prendre pour « une quiche », non, plutôt sorcière avec ses babouches éculées, son cheveu mi-long et plat sur son visage courroucé.
Carabosse nous chasse « paluche » militari à travers prés en direction d’un bois, belle variante de 2 km en plus pour la punition.
Retour animé à rejouer la scène, rires, bons mots, réflexions sur la nature humaine, ses oreilles ont dû siffler !
Un accueil bien chaleureux nous attend à la ferme de Cassagne où une famille fabrique du fromage de brebis et vend d’autres produits locaux, on reviendra.
Après cette leçon de convivialité, nous retournerons avec plaisir dans nos montagnes, la liberté, pas d’espaces privés, peu de risque de mauvaises rencontres, plutôt rare l’ours et encore plus rarissime le mal léché !
Monique.