CAGIRE

Mardi 31/05/2022

Cagire (1912m) en boucle par Escalette (1856m) et refuge de Larreix au départ du col de Menté (1349m).

DEN : 850 M ; 12 Km.

 

10 au départ du col de Menté pour la conquête de notre « toit du monde » Commingeois, le mythique Cagire, sa croix qui protège nos villages, ses légendes.

Plusieurs façons de l’aborder ; choix de la crête par Escalette pour le garder longtemps en point de mire, pas la plus courte manière ni la plus facile.

9H05, quelques brumes en fond de vallée mais sommets dégagés en prenant à gauche du col la large piste forestière en direction des cabanes d’Escalette. Ombre et soleil, fraîcheur matinale, pente progressive, le top pour un démarrage en douceur jusqu’au plateau en balcon.

Sous bonne garde avec deux patous, des centaines de moutons aux marques de chaque éleveur ont envahi l’espace. Vue sur la chaîne déjà remarquable avant de poursuivre l’itinéraire plein Nord vers le pic d’Escalette. Fini l’échauffement de la piste, une sente en dévers, terreuse, raide et glissante file à travers l’herbe rase ; l’orage de la veille a bien ramolli le sol qui colle aux chaussures.

Arrivée au col, à droite et à deux pas, le piton rocheux d’Escalette, à gauche l’accès à la crête et face à nous au loin, en bout de chaîne, notre objectif du jour.

C’est parti pour les montagnes russes sur une large croupe qui se rétrécit à l’approche du sommet des Parets à 1869m. La descente jusqu’au Pas de l’Ane exige toute notre attention, quelques passages exposés et des couloirs étroits dans la roche rendue glissante. La petite colonne avance sans précipitation en assurant chaque pas, on pose les mains et aussi les fesses si la marche est trop haute.

Petites pauses pour admirer les falaises vertigineuses du Gar et plonger le regard en contre-bas, toute petite et esseulée la cabane d’Arguenos sur le chemin de Caube. Arrivée au col du Pas de l’Ane, plus de grosses difficultés, le sentier jaune et rouge monte raide vers le sommet de Pique Poque et son panneau solaire tout en le contournant sur la gauche jusqu’au col entre les deux pointes vers 1847m.

Encore un petit effort et nous touchons le cairn de Cagire vers 12H45, ombre et soleil mais vue toujours aussi remarquable du Valier à l’Aneto jusqu’au Pic du Midi. Superbe belvédère sur la plaine Saint-Gaudinoise, le Clot de Thou au premier plan et les villages à ses pieds, Moncaup, Arguenos et Cazaunous.

Zoom sur Pomarède et la maison de notre camarade bien noyée dans son écrin de verdure. Echec de la mission « contact par envoi de signaux lumineux » ; le jeu de miroirs est sans effets, sommet à l’ombre et terrasse invisible.

Installation pour le pique-nique avec vue en demi- teinte sur l’autre célébrité locale ; le Gar a décidé de se voiler la face le temps du déjeuner. Quel accrocheur de nuages ce piémont !

Retour vers 13H45 vers le col après salutations à la Vierge dans sa niche rocheuse et après un coup d’œil prudent dans le gouffre moyennement protégé. Au col, basculement raide versant sud en suivant le balisage jaune puis virage à gauche (E) en direction du col de Coume Ossan en visant un bouquet d’arbres isolés. Virage à droite dans un petit cirque dans les pelouses de Terres Neres en cherchant les rares balises jaunes sur les arbres mais le refuge de Larreix est en vue et s’active, des bruits de tronçonneuses accompagnent le chant des oiseaux.

On rejoint rapidement le GR montant au pas de l’Ane avant de continuer la descente vers le refuge de Larreix tout proche. Sympathique étape pour se désaltérer à sa fontaine et profiter de sa table de pique-nique.

Surprise au balcon de la cabane, une tête connue d’Arguenos vient se mêler au groupe. Avec son collègue, employé municipal à la mairie de Sengouagnet, ils préparent le séjour du berger en lui coupant du bois. C’est transhumance le WE prochain pour Pentecôte et 1200 moutons vont occuper l’estive municipale. Si le berger a des problèmes d’insomnie, sûr qu’il trouve le sommeil avant la fin du comptage !

Jour de fête aussi pour les plantigrades qui commencent à se lécher les babines ; ils seraient deux à rôder dans le secteur. Ils ont peut- être même commencé leur festin avec quelques mises en bouche de l’année dernière.

Des brebis fugueuses en rupture avec leur société ont refusé le retour au bercail l’automne dernier ; à l’état sauvage, elles font quelques apparitions et disparaissent.

Finalement, pas tous de Panurge, les moutons !

Il est temps de continuer notre balade sur l’interminable route forestière en légère montée jusqu’au col de Menté. Drôle de feuilles des hêtres garnies de petits boutons, une maladie ? de l’acné ? normal pour des « êtres » vivants ! (paroles de JP).

Bar fermé pour le pot final mais deux tables en bois sont à notre disposition, activation du plan B grâce à Alain. Levons nos verres de cidre bien frais à cette incontournable et variée randonnée, de la roche, de la pelouse, des passages sportifs en crête, une palette de vert en forêt, un superbe panorama .

Monique