LE MONNE PAR BEAUDEAN

Mardi 1° août 2023
Le Monné  1259m, et le Petit Monné de Bagnères 1172m, par Beaudéan 

Dénivelé +560m  11km A/R

                              Bon ensoleillement ce matin, comme prévu par la météo, en vallée de Campan. Départ "chez Daniel", un sympathique habitant du Serris (730m d'altitude), à Beaudéan, un joli village au confluent des vallées de Campan et de Lesponne.

               Le Serris, c'est un vaste hameau de Beaudéan, éparpillé dans le large vallon du Serris justement, un ruisseau de 4km de cours, qui se jette dans l'Adour (lui-même réunion  de trois torrents, l'Adour de Lesponne, l'Adour de Payolle et l'Adour de Gripp/Tourmalet) qui filera vers Bayonne après 308 km de cours).

               Une charretière balisée de jaune monte en douceur sur le flanc sud du vallon que dominent les deux Monné et tout au long se succèdent de belles granges rénovées, murs de pierres, toits d'ardoises et jardinet clos... Il est rare que l'on en rencontre en si grand nombre, et c'est l'un des charmes indéniables de la journée !

               Une grimpette au bout et nous voilà perchés à 970m sur une longue pelouse panoramique à l'entrée de la plaine d'Esquiou où paissent des chevaux : au sud le Pic du Midi, au nord les deux Monné, à l'ouest la Peyre et le tuc de Las Aygues (qui dominent, souvenez-vous, la croix de Beliou), à l'est la vallée de Campan barrée à l'horizon par le col d'Aspin, et à nos pieds le vallon du Serris et ses prairies semées de granges.

               Une bonne grimpette sur une sente bien dégagée heureusement car elle est bordée de hautes fougères d'où émergent ça et là des cornes de vaches (gare aux tiques, mes belles...) nous hissent sur le replat d'un pré, coté 1090m. Poteau et balises : Monné droit devant. Il est 11h30, les nuages gagnent le ciel par l'ouest... La vue sera moins belle, voilà tout, on y va.

               Montée abrupte et rocailleuse au Monné, 1259m, un sommet boisé d'où il ne reste qu'à redescendre car il n'y a pas grand chose à voir, même par beau temps... Remontée, raide mais courte sur la pelouse du Petit Monné, 1172m, un belvédère superbe sur Bagnères de Bigorre et Tarbes dans le lointain, collines des Baronnies, Casque du Lhéris, Signal de Bassia, col d’Aspin, Arbizon, vallée de Campan en enfilade, Pic du Midi, Montaigu, Peyre et tuc de Las Aygues...

               Il est midi er demi, le ciel s'est chargé, on ne voit pas grand chose aujourd'hui, la plaine mise à part ! Inutile de rester là-haut. On redescend. Et vlan, il pleut ! on enfile les ponchos et pique-nique rapidement dans le bois, près du Couret du Monné, à la jonction du GR 78 qui va nous ramener au poteau de la cote 1090 par une piste qui contourne le Monné par le nord. La pluie a cessé, de larges trouées de ciel bleu éclairent le ciel.  Retour chez Daniel à 15h30 et en route pour le pot à Bagnères, en plein soleil revenu !    

Quelques mots pour finir sur le village de Beaudéan, son château, sa belle église Saint-Martin, une église classée du XVIème siècle avec un énorme clocher rectangulaire coiffé d’une flèche et de quatre clochetons. Fermée bien sûr car elle abrite un splendide retable baroque, oeuvre de Marc Ferrère... Le village voisin d'Asté a été pendant un siècle et demi le centre artistique du Baroque dans les Pyrénées Occidentales et Centrales grâce à une dynastie de sculpteurs, la famille Ferrère. De 1647 jusque vers 1800, quatre générations se sont succédé dans un atelier prospère et leurs oeuvres attirent aujourd'hui de nombreux visiteurs dans les églises pyrénéennes. Retables et tabernacles des Ferrère forment un riche patrimoine religieux dans 59 églises,  Tarbes, Esparros, Ibos, Bourisp, Campan, Vielle-Adour, Guchen, Bordères-Louron, Ancizan, Beaudéan pour ne citer qu'elles...

             A Beaudéan est né en 1766 Dominique-Jean Larrey, fils d'un cordonnier du village, médecin et chirurgien militaire, fondateur de la médecine d'urgence. Sa maison natale dans la rue principale est devenue un musée. Orphelin recueilli par son oncle Alexis Larrey, directeur de l'école de médecine et fondateur de l'hôpital militaire de Toulouse en 1793, il suit les cours de l'école de chirurgie. Il participe à toutes les campagnes de Napoléon Ier, devient chirurgien en chef de la Grande Armée, un précurseur en matière de secours aux blessés sur les champs de bataille, pratiquant les soins sur le terrain le plus tôt possible grâce à des ambulances chirurgicales mobiles. En témoignage de reconnaissance, l'empereur fera de lui un baron d'Empire : « Si jamais l'Armée élève un monument, c'est à Larrey qu'elle doit le consacrer, l’homme le plus vertueux que je connaisse ». Ce fut fait à Paris à l'hôpital du Val de Grâce en 1850, ailleurs en France et notamment en 1864 à Tarbes.

IMOHTEP, le scribe des mardis de L'ACCUEIL.

Date de dernière mise à jour : 06/08/2023