CASCADE D'ARCOUZAN

Mardi 27 juin 2023

Ariège sauvage : la cascade d'Arcouzan, 1060m,

au pied du glacier d'Arcouzan, le petit glacier coriace des Pyrénées.

11km A/R, dénivelé cumulé +490m  

                        Fin de printemps, saison idéale pour les cascades ! Direction l'Ariège ce mardi. Peu après le village de Seix, au lieu-dit Moulin Lauga, une toute petite route s'enfonce sur 3 km dans l'étroite vallée du torrent d'Estours pour finir en piste cul de sac près d'un bâtiment EDF, à 675m d'altitude. Les eaux claires bouillonnent vigoureusement sur les rochers, la cascade sera belle car abondante !

                        Qui pourrait croire que ce torrent est alimenté par un glacier ?... Merci à Lucien et Viviane qui nous ont appris il y a 2 ans que cette plaque de neige triangulaire sur le versant NE du Mont Valier, visible sur nos photos, ce n'est pas un simple névé, c'est le glacier d'Arcouzan, situé à 2400m, appelé le petit glacier coriace des Pyrénées, le seul à résister au réchauffement climatique ! De petite taille certes, environ 2,5 ha de surface, il fait l'objet d'un suivi régulier par les glaciologues car il reste stable et gagne même de l'ampleur alors que les autres glaciers, Maladetta, Mont Perdu et Brèche de Roland régressent au fil des ans (celui de la Brèche ayant disparu)...

      Situé en face nord et en pied de paroi, ce qui le protège du rayonnement solaire l'été, c'est un glacier dit de suraccumulation, alimenté par les chutes de neige sur le Valier. Suivant une dynamique inverse à celle qui anime la plupart des autres glaciers, il a même connu au dans les années 2010 une augmentation de sa superficie et de son épaisseur, du fait de précipitations hivernales importantes ! Un miraculé donc, mais qui s'est un peu réduit et crevassé à la fin de l'été 2022 ...

       On ne le vit pas aujourd'hui,  le petit glacier coriace, caché dans la brume...

                                    En marche à 10h sur le GR10, en rive droite du torrent d'Estours que l'on suivra tout au long de la randonnée en aller-retour. Formé des multiples ruisseaux échappés des crêtes, ruisseaux d'Arcouzan, de Bibet,  de Lameza et bien d'autres..., il dévale du flanc NE du Mont Valier pour aller se jeter dans le Salat à 2km de Seix après 12,6 km de cours.  Vous voilà d'entrée plongés dans un roman à la Tolkien, au bout du monde, grondements du torrent, forêt luxuriante où s'enchevêtrent grâce à un fort taux d'humidité buis, mousses et lichens qui envahissent les arbres de leurs formes fantasmagoriques...  Et mieux vaut veiller à bien poser ses pieds car la sente étroite et humide, encombrée de racines et de cailloux, ne cesse de monter et redescendre au gré des ressauts du torrent, ici un bouillonnement sur les rochers, là une vasque d'eau pure... Un délire de verdure sauvage sans autre échappatoire que le sentier qui se déroule devant vous. 

            Soudain, les deux granges de Fariet, plantées là et rénovées on ne sait pourquoi car sans aucun point de vue ni accès autre que ce sentier malaisé....

            La cascade du Bibet ensuite, nichée elle aussi dans la forêt luxuriante sur un affluent de l'Estours, et le Mont Valier qui devrait pointer le nez avec le petit glacier d'Arcouzan si le ciel n'était brumeux...

            Et soudain, après deux heures de marche, s'ouvre la prairie d'un petit cirque perdu que ferme sur l'horizon la muraille rocheuse des Cuns d'Aula ; toute proche, la cabane ONF de l'Artigue, fermée, un troupeau de vaches et à droite, la faille rocheuse où caracole  la cascade d'Arcouzan.

            Elle est toute proche, mais impossible aujourd'hui le traverser le torrent bouillonnant pour aller jusqu'à son pied...

            Pique-nique à 12h15 en compagnie des vaches un peu envahissantes mais placides...

                                   Retour à 13h30, parking deux heures après et en route pour le joli village de Seix  où Michel propose de déguster une boisson ancienne, très appréciée dans l'Europe médiévale, un vin sucré au miel et aromatisé aux épices appelé l'hypocras. La petite histoire en attribue l'invention au médecin grec Hippocrate, du ve siècle av. J.-C., mais en réalité ce  nom apparaît seulement au milieu du xive siècle. Une référence à la médecine laisse toujours penser que ledit breuvage est bon pour la santé !!!                  

IMOHTEP, le scribe des mardis de L'ACCUEIL

Cascade d arcouzan

Date de dernière mise à jour : 03/07/2023