COUME DE HERRERE

               

                   Mardi 6 septembre 2022

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Vallée du Larboust :

de Cathervielle à La Coume de Herrère, 1841m

 

Dénivelé cumulé +600m ; 9,2 km A/R

 

Grand ciel bleu et grosse chaleur encore ce mardi, que la brise tempérera heureusement sur les hauteurs !...

9h : départ des Granges de Labach de Cathervielle, 1290m, au bout d'une toute petite route goudronnée en cul de sac, où mieux vaut ne pas croiser un autre véhicule... Elles sont bien jolies, ces granges rénovées en résidences d'été… Et l’une d’elles, inhabitée, porte depuis des années un panneau d’affichage insolite : photos de presse de Cécilia Sarkozy, Rachida Dati, Rama Yade et autres célébrités bien passées de mode aujourd’hui… Messages abracadabrants écrits à la craie sur une série d'ardoises adossées à la façade et visant des gens de la vallée... L’œuvre d’un fan de ces dames, d’un illuminé qui règle ses comptes avec d'autres villageois ?... Bref un fatras obscur, mis à part quelques photos d'un paysan des années 50-60 avec ses vaches, peut-être l'auteur, qui se présente comme " l'élu maire des 3 cocus"... Et le plus étonnant, c'est que l'exposition est toujours en place depuis quinze ans !

Cap à droite en haut des granges sur le sentier n°77, à flanc de la montagne d’Espiau qui étire sa crête entre les vallées d'Oueil et de Larboust.  Un long balcon superbe sur les villages de la vallée et les sommets du Luchonnais. Pelouses rases et asséchées par un été trop chaud, où fleurissent de rares carlines, ces chardons au coeur d'or étirés au ras du sol. Carlina, un nom emprunté à l'italien, probablement dérivé de la fusion de cardo/chardon, avec Carlo/Charles : selon une légende, un ange aurait soufflé à Charlemagne que ce chardon serait un remède contre la peste… Aujourd’hui protégée car en voie de disparition, la carline, souvent cueillie pour son aspect décoratif, était séchée et accrochée aux portes des maisons de montagne comme baromètre car la fleur, même sèche, se referme à l'approche du mauvais temps. On mangeait aussi son cœur comestible, et ses feuilles épineuses servaient à carder la laine. Elles sont bien belles, les carlines d'or dans leur écrin d’un vert intense et brillant... 

Passage sous une double sapinière en forme de poumons. Quelques rochers énormes, semés ici et là. Une curiosité géologique : il y a 20000 ans, à la dernière période glacière, un glacier colossal descendu du Port d’Oo, épais de 800m, emplissait la vallée du Larboust et débordait dans la vallée d’Oueil en enjambant et recouvrant la montagne d’Espiau qui les sépare ! On sait que c'était bien un seul et même glacier car les blocs erratiques, ces rochers déposés par les glaces, sont de même structure géologique dans les deux vallées !...

Après une descente au niveau de Garin et une remontée pour agrémenter le dénivelé, voici la croupe du Sarrat de Cousseillot, 1350m, vers 11h. Cet étrange cercle de grosses pierres, disposées cette fois par la main de l’homme, c’est un cromlech, un site funéraire signalé dès le siècle dernier où l’on y découvrit ossements calcinés, débris de poteries et objets en bronze du II° millénaire avt JC. Là se déroulèrent ensuite au Moyen Age des assemblées de bergers, réunis avec leurs seigneurs, sans doute pour fixer les droits et limites de pâture à l’œil nu, car la vue porte très loin. Les clôtures actuelles suivent d’ailleurs souvent ces crêtes devenues les limites des communes…

Panorama déjà large que certains, partis une heure après les copains, ont choisi pour pique-niquer, un peu plus haut sur le Cap de la Serre, 1431m, avant de rentrer en aller/retour. Timing calculé pour se retrouver vers 15h au parking et partager le pot de fin de journée.

En avant, on continue à gauche en prenant le GR du Tour d'Oueil-Larboust, direction la lisière du poumon côté est de la sapinière. Montée en pelouse assez soutenue et vous voilà perchés à 1648m, à l'entrée du larynx. Encore un effort pour arriver à la cabane de La Coume de Herrère, 1730m. Une belle cabane toute neuve sur une croupe jaunie. Il est midi, on a eu chaud, bien des sacs tombent à terre, d'autant que la vue est superbe : la vallée du Larboust et ses villages, de Luchon au col de Peyresourde, Superbagnères, Peyragudes, Pic du Lion, les plus hauts sommets des Pyrénées, la Maladetta, les «3.000m» du Luchonnais, Perdiguère, Gourgs Blancs, Seuil de la Baque, Spijoles…, et ceux, plus proches et plus modestes, où nous nous sommes perchés un jour, Sarrat de Culèges, Céciré, Mail de Loureus, Arjoulents, pic de l’Aigle, pour ne citer qu'eux...

Le sommet de la Coume de Herrère, 1841m, étire sa croupe rousse derrière la cabane. Quelques amateurs vont la gravir droit devant, en un aller-retour d'une quarantaine de minutes, et surplomber aussi la vallée d'Oueil avant de revenir manger à la cabane.

Descente vers 13h40, en lisière ouest du poumon gauche. Tranquille d'abord jusqu'à la croix de l'Homme de pierre, 1626m, appelée croix de Garin par les gens de la vallée. Dieu seul (ou peut-être un vieil habitant du coin…) sait pourquoi cette modeste croix de bois fichée en terre s’appelle la croix de l’Homme de pierre….

Et là brusquement, la sente droit plonge devant, raide et rapide donc, pour rejoindre le sentier n°77 tout près du parking. Il est 14h45, jonction réussie avec l'autre groupe à quelques minutes près.

Imohtep, le scribe des mardis de L'ACCUEIL

 

Date de dernière mise à jour : 10/09/2022