PIC DE CAU EN BOUCLE

Mardi 13 décembre 2022

Vallée de la Barousse : le pic de Cau en boucle, 1079m.

Dénivelé +430/560 m ad libitum.

               Ciel gris-blanc d'hiver ce mardi encore. Départ à 9h50 du village de Créchets, en vallée de Barousse, pour une boucle autour du Pic de Cau.

               Dans le bois au dessus du village, pas facile de suivre la sente boueuse, encombrée de feuilles mortes et de branches enchevêtrées... Une surface glissante, dit le Larousse, présente une faible adhérence. Tout à fait exact. Longue séquence Koh Lanta donc, émaillée de plaisanteries et de jurons à chaque glissade de l'un ou de l'autre. Et rassurez-vous, il y en aura pour tout le monde !  Ҁa patine, ça dérape, ça bute, ça ripe, ça s'écroule, ça s'affaisse, ça s'affale, et paf et merde, à l'aide les copains !

               C'est donc maculée de boue que la troupe débouche enfin sur une jolie petite route en balcon sur la vallée de la Barousse , qui va contourner le sud du Pic de Cau jusqu’au col de Mortis  845m : col de Mortis/ Morts, car le curé de Sacoué, qui avait aussi en charge le hameau d’Arize perdu en cul de vallée de Nistos, venait autrefois jusqu’à ce col bénir les cercueils que les gens d’Arize montaient jusqu’à lui sur une charrette ou à dos d'homme... 4km de sentier malaisé et pentu ! 

               Ouf, ouf et ouf, il est midi et demi. Pas de morts mais beaucoup de fatigués ! STOP. On pique-nique donc là, un peu au dessus du col, face à la vallée, Cagire, Gar et falaise de Troubat.  On verra après.

               Et après, à 13h30, on suit la piste qui monte à flanc vers un replat entre le Pic de Cau et L’Escalère de Coume Nère, 937m. Très peu de volontaires pour un aller/retour au Pic de Cau, 1079m, une solide grimpette d’une trentaine de minutes (2 seulement, qui ont pris un peu d'avance). On choisit de finir tranquillement la boucle en contournant simplement le Pic, ça suffira pour aujourd'hui !

               Dommage, la séquence Koh Lanta  a endommagé  le capital temps... Sachez qu'une croix blanche surgit soudain au sommet du Pic de Cau, un belvédère superbe, comme en offrent ces petits sommets d'avant-chaîne : plaine au nord, villages de la Barousse, Cagire et pic du Gar, Tourroc, Mont Né, Antenac, Nez de Napoléon, et sur l’horizon les hauts sommets enneigés d’Ariège, du Luchonnais et de Bigorre jusqu’au Pic du Midi…

               Et elle a une histoire, cette croix du Pic de Cau, qui marque avec deux autres croix voisines, celles du Mail de Maubourg ( au dessus de Bertren)  et de l’Herbe Rouge ( sur la falaise de Troubat), les sommets d’un triangle quasi équilatéral de 4,5 km de côté. Une histoire que l’on découvre dans le blog des capsbourrutdespyrenees, consacré à la Barousse.

                     En 1942, trois moines belges, sans doute des Dominicains qui séjournaient au couvent de Gembrie, proposèrent de dresser trois croix de béton sur ces trois sommets situés sur les communes de Gaudent, Bertren et Troubat. Tous les villages étaient d’accord dans la vallée, il fallait bien attirer la Bienveillance Divine pour que la guerre se termine par une victoire des Alliés !

         Les travaux devaient commencer dans les trois endroits, en même temps et dans les plus brefs délais. Partout, jeunes et vieux s’activèrent pour monter là-haut sable, gravier, ciment, ferraillage et eau.  Au vu du peu de matériaux octroyés par les Allemands, on décida de subtiliser dans les dépôts des sacs de ciment supplémentaires (sacs que l’on acheminait discrètement la nuit) pour bâtir des croix solides qui défieraient les Boches et le temps !

          Les habitants de furent nombreux à inaugurer leur croix : curés en tête, on monta en chantant des cantiques et on remercia les trois moines d’être venus de si loin pour créer une si belle œuvre. 

         Les moines repartirent très vite et on se posa alors des questions : qui étaient-ils donc, les “moines blancs ? Pourquoi avaient-ils proposé ces trois sites entre plaine et haute montagne, qui formaient un triangle équilatéral?... Les prêtres et les religieuses de la Congrégation de Saint-Joseph qui dirigeaient l’hospice, expliquèrent que ce triangle symbolisait simplement le Père, le Fils et le Saint-Esprit mais il se murmura que ces croix, même si elles avaient été élevées pour la Gloire de Dieu, pouvaient servir à autre chose, par exemple de repères aux pilotes alliés pour des largages…    

                              Les trois croix sont en tout cas de superbes belvédères pour les randonneurs ! 

IMOHTEP, le scribe des mardis de L’ACCUEIL.

Date de dernière mise à jour : 12/01/2023