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COL DU HÔ ET PASSAGE DE PONTET
Mardi 11 mars 2025
De Saint-Pé-d'Ardet au Col du Hô en boucle, 941m :
8,3km Aller-Retour / Dénivelé + 430m
Passage de Pontet, 1220m, en option : + 3,3km Aller-Retour / +240m
Les météos quasi unanimes prévoyant un ciel gris, inutile d'envisager de grandes envolées... En fait ce sera une belle journée ! "La météo s'est encore trompée", disent beaucoup. Reproche abusif car elle se trompe assez peu et s'il nous semble que les prévisions sont erronées, il n'y a souvent qu'un simple décalage de quelques heures avant l'arrivée d'une perturbation bien réelle. Ainsi aujourd'hui : vers 14h, le ciel vire au gris et les sommets s'encapuchonnent...
9h45 : départ donc ensoleillé de Saint-Pé-d'Ardet, 590m (du nom d'une ancienne divinité pyrénéenne à tête d'ours, Artehe), à l'entrée de la vallée de Luchon. Montée au col des Ares, 799m, en suivant pendant trois bons quarts d'heure un tronçon du GR 78, la Voie du Piémont Pyrénéen vers Compostelle, qui s'étire de Carcassonne à Roncevaux.
Avant de traverser le col, la troupe se scinde en deux selon le choix de faire ou non l'extension jusqu'au Passage de Pontet, 1220m, histoire de muscler les mollets et d'accroître le dénivelé... Le Pontet, ce n'est qu'un simple point sur la carte où le sentier recoupe la piste de Casseport, partie du col elle aussi. Laquelle piste s'arrête un peu plus loin, en ouvrant sur deux sentes, l'une descendant à l'est vers le Plan de Calem et le village d'Arguenos, l'autre montant sévèrement au sud jusqu'au Pic du Gar. Si le coeur vous dit, il reste 560 m de dénivelé positif plutôt raide jusqu'à la croix dite du pic du Gar, dressée en fait sur le Pic Saillant... Messe à la croix chaque année le 6 août, la piste de Casseport étant ce jour-là ouverte aux voitures depuis le col des Ares, ce qui allège le dénivelé.
D'un pas plus ou moins soutenu selon l'option choisie, commence au col des Ares une montée en forêt, assez raide parfois, tout le long de la crête toujours boisée qui s'élève jusqu'à la cabane Juan Malaut, 1014m : palombières dressées parmi les troncs clairs des hêtres dénudés, tapis de feuilles rousses qu'illumine soudain un véritable jardin de jonquilles...
Descente raide ensuite jusqu'au Col du Hô, 941m. Il est 11h50, la première vague est déjà passée et a attaqué une rude grimpette sur la sente du Pontet en aller/retour pour revenir s'associer au pique-nique en cours vers 12h45.
Ill est insolite ce col, tout comme son nom d'ailleurs, une clairière entourée de bois, et surprenant... Apprécié des chasseurs de palombes car plusieurs postes de tir y sont aménagés, avec estrades surélevées, tables, bancs et chaises à disposition dans une cabane ouverte, sans oublier les poches poubelles !
La vue à l'ouest s'ouvre entre les branches dénudées sur les sommets de la Barousse, Mont Né, Templa, Montagne d'Areng, Cap Nestès, Mont Aspet et Douly, qui se détachent sur l'horizon. Et celui-là, bien enneigé, qui pointe au loin un petit bout d'antenne, c'est le Pic du Midi. Vue plongeante à l'est sur les villages de Moncaup et Arguenos, grâce à une fenêtre aménagée dans une palombière.
Descente tranquille tous ensemble à 13h35 par la piste forestière de Casseport qui nous ramène en une bonne demi-heure de douceur et papotages jusqu'au col des Ares. Reprise ensuite du GR 78 pour redescendre à Saint-Pé-d'Ardet à 15h.
Quelle jolie randonnée, ce surprenant petit col du Hô !
Et un peu d'Histoire, bien sûr ! Le grand reporter Albert Londres (1884-1932), fils d'un chaudronnier de Saint-Pé-d'Ardet et petit-fils d'un colporteur de Labarthe-Rivière ("Londres" venant du gascon "Loundrès") fut et reste LA référence du journalisme d'investigation. Reporter intrépide parcourant le globe pour couvrir les événements marquants de son époque, il était profondément humain, soucieux de dénoncer les injustices sociales et les souffrances des plus démunis : "Le journaliste n'est pas là pour faire plaisir, disait-il, mais pour plonger la plume dans la plaie…", antisémitisme en Europe, forçats broyés par le bagne de Cayenne, souffrances liées à la Révolution Russe, inhumanité des asiles psychiatriques, combat de Gandhi et Nehru en Inde au nom de la dignité humaine, règlement et étapes impitoyables imposés aux coureurs du Tour de France, guerre sino-japonaise pour le contrôle de la Corée, anarchie en Chine sous le joug des Seigneurs de la guerre, traite des Blanches qui livre à la prostitution forcée des Européennes... Depuis 1933, le prix Albert Londres reste la récompense d'excellence qui couronne les meilleurs grands reporters francophones.
Imohtep, le scribe des Mardis de L'ACCUEIL
Date de dernière mise à jour : 15/03/2025