CRETES DU MOURTIS

Mardi 1er avril 2025 : Les Crêtes du Mourtis, en séquence ascendante
d’Ouest en Est : Tuc de Pan (1734 m), Tuc d’Arrajou (1781 m), Tuc de
l’Etang (1816 m) et Tuc de l’Escalas (également 1816 m), en boucle au
départ du parc automobile supérieur de la station de ski du Mourtis (1433 m).

Dénivelé : 487 m, distance :  7,2 km, 3 h 00 de marche à la montée et 30 minutes de descente, exceptionnel contraste…

Surprise au départ, mais confirmant la crainte personnelle du narrateur d’une désaffection pour cette classique des raquettes (classique même en avril), nous ne sommes que 6 bipèdes présents à Pégot, notre Joseph absent célèbrera donc son octogénarité plus tard, le berger est aux Canaries avec l’homme de Labarthe-Inard et leurs conjointes et notre narratrice habituelle est encore malheureusement absente… En revanche nous nous réjouissons du retour de Raymond dit le Second parmi nos troupes vaillantes. 

Nous sommes rejoints au Bazert par l’actif groupuscule d’Ardiège-Montrejeau-Pointis réduit à un trio dur démuni de sa doyenne qui est partie glisser avec d’autres randonneuses sur les pentes baquériennes profitant de cette journée qualifiée d’exceptionnelle par les prévisions météorologiques qui pourraient être dignes de celles d’Alain, pardon d’Albert Simon.

La montée

9 est le nombre d’or du jour (6 hommes et 3 femmes), en route pour la station du Mourtis pour clôturer la saison sur neige comme l’a annoncé hardiment Franck au téléphone, annonciateur et donc accompagnateur du jour.

Nous ne chaussons ni les skis ni les raquettes car au Mourtis c’est menu « station fermée » depuis le 23 mars et enneigement réduit (quoi que…cf la fin du récit…). Aller à pied est donc une bonne option stratégique, qui se révélera finalement complètement payante compte tenu du tracé que nous allons choisir.

La température à 9 h 15 avoisine le score frisquet de 3°C mais le ciel céruléen augure d’une magnifique journée printanière quand nous nous élançons pour, une fois n’est pas coutume, monter vers l’arrivée du circuit du Mourtis au sommet de la piste D 40 (les skieurs mourtissiens reconnaitront ce lieu mythique siège des slaloms et Flèches divers et variés d’antan). Nous retrouvons sans peine le débouché en sortie de forêt de notre chemin emprunté habituellement à la descente. Cette sente sera cette fois la voie de notre montée en forêt, jalonnée de quelques hésitations pour en retrouver le balisage jaune qui nous avait paru parfois un peu fantaisiste le 17 décembre 2024, quand on n’en voit plus la trace au sol pour cause de neige abondante. Il y a bien une borne Disc Golf (?) à l’orée du bois… Comprenne qui pourra.

Cette futaie (au sens propre et figuré) est bien belle et, tout en commentant la taille et les essences des arbres qui la composent, et en prenant garde surtout aux mottes de neige ou de terre très glissantes, nous gravissons allègrement et rapidement les presque 400 m de dénivelé qui nous conduisent au Tuc de Pan, le premier objectif de la journée.  Nous revivons à l’envers notre périple du 17 décembre 2024 avec une épaisseur de neige pour l’heure bien moins épaisse, voire très éparse ou absente. Le temps de souffler et d’alléger nos tenues vestimentaires sous le soleil de la Crête nous repartons ensuite plein Est visiter le sommet du Tuc d’Arrajou, il faut se le monter celui-ci… Ah rajout !

Belle vue sur l’étang et la cabane qui jalonnent le tracé sud depuis Arguts, souvenirs aussi...

Puis c’est en suivant la crête avec un A-pic vertigineux côté Nord, le Tuc de l’Etang qui est rejoint vers 11 h 45, là où, profitant de la belle table de pique-nique, grignote déjà un couple de raquetteurs montés par les pistes tristement abandonnées de la station en évitant la forêt et partis en même temps que nous. Nous redescendons vers l’arrivée du télésiège 4 places, seigneur du Mourtis amputé il y a plus de 10 ans de sa branche sud et appelé improprement Tuc de Pan, puis nous passons le long du restaurant inoccupé (une séquence émue de souvenirs personnels…). Nous nous dirigeons tranquillement en file indienne vers l’arrivée de l’ancien télésiège de l’Artigue désaffecté quand soudain apparaissent très distinctement dans la neige des traces de pas d’animaux : que diable c’est un ongulé plantigrade, oui c’est lui, c’est bien l’ours ! Personne ne nous croira comme c’est le 1er avril… Attroupement / Il a suivi la barrière sur 100 m discipliné ou peu acrobate le (ou la) Gaillard (e) !

Les photos sont là, certes, alors coïncidence ou diablerie comme dirait DSK, ce n’est pas tout Nafissatou, nous laissons les experts de l’ursidé pyrénéen en juger ! Les recherches effectuées via le web concordent pourtant toutes indéniablement pour authentifier ces traces de pas d’ours. Des skieurs de randonnée accompagnés d’un gros chien que la piste ursidienne ne semble pas exciter plus que cela et qui viennent de monter par les pistes, nous indiquent même avoir repéré les traces de pas d’un ours et aussi de deux plus petits.

Le Déjeuner

Le repas est pris ensuite au sommet de la croupe du Tuc de l’Escalas ou pic d’Escales, au nom prédestiné pour le coup et que nous avons rejoint tranquillement, fiers du devoir accompli, crête terminée vers 12 h 30, avec vue sur le Sijéol, le profil sans répit de la Calabasse, le Maubermé et de l’autre côté le Val d’Aran, Salardu est masqué là où nos habituelles naïades enchaînent à l’instant rouges et bleues,  et bien sûr on observe dans les lointains as usual la Maladetta et l’Aneto.

Il fait chaud (20°C) et nous sommes en T shirt depuis la sortie de forêt. Nous lézardons et devisons sur les nouvelles du Temps en dégustant le Saint-Chinian apporté par la dame Véro Casteran qui a suppléé le Canarien homonyme, pas de vin Sud-Af non plus du narrateur laissé pour cause à la voiture (next time), avec pour dessert les bugnes de Raymond très en verve et qui n’est pas venu les mains vides. Et chose exceptionnelle, le stock de sucettes ne sera pas épuisé pour une fois faute de demandes.

La descente

14h : nous redescendons en suivant comme prévu les pistes de la station encore très enneigées et qui resteraient tout à fait skiables, essentiellement le long de la bleue dénommée la Boutève, cf le plan des pistes en figure jointe. Nous enregistrons bien évidemment cette descente de la Boutève dans la statistique Guinness de lenteur extrême…

Ensuite nous butons sur une absence totale de neige au plateau de l’arrivée du TS des Sources, les skieurs de randonnée ont dû déchausser à cet endroit.  La station du Mourtis a donc bien fermé ses portes en connaissance de cause, elle se maintient encore péniblement d’hiver en hiver grâce à son matériel moderne de canons à neige efficaces si on en juge par l’épaisseur de neige sur la Boutève mais pour combien de temps encore et avec quel financement, Dame Carole qui caracole fièrement juchée sur son train à dihydrogène, pardon une locomotive diesel dans un premier temps d’une incertaine durée, a peut-être d’autres matous dispendieux à fouetter…

Descente finale suivant le TS des Pierres blanches jusqu’au point de départ matinal du parking du Courraou bien connu des anciens adeptes du Chalet Elf. Séquence nostalgie supplémentaire ! Dominique qui avait pris la tête alors que nous nous étions arrêtés au sommet du TS Baby (table et bancs) a eu le temps de faire le tour de la station en voiture ne nous voyant pas arriver et se disant que nous étions allés en bas de la station, l’occasion d’y perdre ses bâtons… oubliés sur le toit de la Kangoo, puis semés et tombés sur la route et miraculeusement retrouvés ensuite lors de la redescente en voiture vers 14h45.

Pas le moindre café ouvert en vue au Mourtis, ni même au Col de Menté et pas non plus à Saint-Béat qui cumule ainsi lamentablement les records de laideur et d’inaction des villes de Haute-Garonne…

Retour à Saint-Gaudens en ordre dispersé.

Ce fut une bien belle journée, ensoleillée, blanche et bleue pour une randonnée inédite par son déroulé, par son tracé et par sa séquence de Tucs pour une fois complète, même si les statistiques de dénivelé, distance et temps de marche restent assez modestes pour les standards d’un Groupe 1 même vieillissant.

Sur la route du retour vers Saint-Gaudens et Pegot, contraste de couleur pour nos yeux faits à l’herbe jaunâtre et à la neige immaculée, les prairies transpirantes de printemps nous paraissent bien vertes de leur chlorophylle fringante… Retour vers le Futur.

Curieux contraste de température (moins de 10°C) au moment de la rédaction de ce compte-rendu le lendemain; la journée était bien l’exception hebdomadaire annoncée par les érudits de la grenouille…

Jean-Jacques, pour le Groupe 1 de Randonnées de Saint-Gaudens Accueil, crédits photographiques de Alain, Dominique, Franck, Hélène.

Date de dernière mise à jour : 06/04/2025