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LE TOURROC
Mardi 4 novembre 2025
Le belvédère du Tourroc /Mont Sacon 1541m,
depuis l'ancienne carrière de Sarp 1025m
Dénivelé + 520m 8km A/R
Vu de Saint-Gaudens, le Tourroc ou Mont Sacon/Saqueton, 1541m, ce n'est qu'une longue et douce croupe boisée, étirée NO-SE au dessus de Saint-Bertrand-de-Comminges. A priori peu d'intérêt pour les randonneurs côté panorama... Et pourtant, c’est un belvédère d’exception sur la plaine au nord et surtout sur la chaîne des Pyrénées qui s'étire au sud de l’Ariège aux Hautes-Pyrénées... La forêt laisse place à la pelouse en atteignant la crête peu avant le sommet, qui plonge au sud dans une falaise abrupte où se sont déroulés les Championnats de France d'escalade Jeune en 1996 ; Il offre l'un des plus beaux points de vue de la région et une très belle table d'orientation abritée sous un toit circulaire y a d'ailleurs été bâtie.
Grand soleil et douceur ce mardi alors qu'en septembre nous étions dans le brouillard... Départ à 9h30 au parking aménagé peu après l'ancienne usine Péchiney, 1025m. Piste sur 2km dans le bois doré aux couleurs de l'automne, que l'on quitte dans une épingle à gauche pour gagner l'arête N/O par une grimpette à vue dans les feuilles mortes et les pierres moussues. Passage non balisé et donc peu connu, que certains découvrent avec bonheur aujourd'hui... On quitte donc le flanc nord à l'ombre en cette saison pour suivre cette arête jusqu'au sommet, assez pentue et rocheuse certes mais sans danger aucun, au soleil et en belvédère déjà sur les montagnes. Elle surplombe la vallée de la Barousse à grands coups de falaises où s'accrochent quelques hêtres rabougris et torturés. Une bonne grimpette certes, mais un balcon continu sur les sommets, qui va s'élargissant. Ouf, la pente se calme enfin, voici la pelouse finale, le cairn et la table d’orientation du Tourroc, perchée sur la falaise.
Il est midi. Pique-nique face à un panorama à 360° sur la plaine au nord et les Pyrénées Centrales au sud, de part et d'autre de la Maladeta. Voilà Valier, Cagire et Gar, Douly, Mont Né, Cap Nestès, Pic du Midi...
Descente vers 13h45 car rien ne presse. En boucle par le sentier balisé cette fois, qui suit un peu l'arête vers l'est avant de plonger abruptement au nord dans la hêtraie pour rejoindre la piste de montée. Sur le Pic de Pène Toue, un éperon rocheux, sont allées se percher des chèvres... On se demande toujours ce qui les pousse à risquer une chute mortelle alors que tout près, l'herbe est abondante ?...
Jonction donc avec la piste sur une aire de débardage, où débouche le sentier balisé qui monte au Tourroc depuis le village de Sacoué ( D+945m pour les amateurs...). Descente tranquille ensuite jusqu'au parking, dans le bois qu'éclairent les couleurs chaudes de l'automne.
Il est 15h20. Ce fut une très belle randonnée !
Un peu d'Histoire pour finir !
A la table d'orientation du Tourroc, un panneau explicatif rappelle que des fouilles furent effectuées ici en 1956 par Georges Fouet, un instituteur de Saint-Plancard, responsable aussi des fouilles à Valentine et Montmaurin et qui présida de 1969 à 1993 aux destinées de la Société des Études du Comminges. Il mit à jour des vestiges d’autels votifs d’époque gallo-romaine, actuellement exposés au Musée Saint-Raymond de Toulouse. Pour demander une faveur à un dieu ou le remercier d'avoir été exaucé, on lui offrait un autel votif, taillé dans le marbre blanc ou le calcaire, souvent gravé d'une inscription et orné d'un décor, représentation du dieu, feuille, rosace…
Ici au Tourroc, où se trouve aujourd’hui le point de jonction des limites communales de Bramevaque, Ourde et Sacoué, se dressait le sanctuaire antique du Mont Sacon, sans doute dédié à Jupiter, qui marquait déjà une limite, celle du territoire des Convènes, dont Saint-Bertrand/ Lugdunum Convenarum, fondée en -72 par le général romain Pompée au retour d’une guerre victorieuse en Espagne, était la capitale. Un panorama exceptionnel pour symboliser la puissance de Rome !
Il y a par ailleurs pas mal de gouffres dans le secteur. En juin 1944, trois bombardiers allemands partent de Toulouse-Francazal pour participer au bombardement de la flotte alliée au large de Cherbourg. L'un d'eux est abattu au-dessus de l’objectif. Les deux autres reviennent vers leur base dans la nuit du 14 au 15 Juin et arrivent au-dessus des Pyrénées ; ils percutent alors la montagne à quelque distance l’un de l’autre. L'un de ces avions s’écrase sur le Mont Soumail tout proche et l’autre sur le Mont Sacon. Les débris de cet avion ont fini dans un gouffre situé à proximité du lieu du crash au dessus de Sacoué.... Crainte de représailles de la part des villageois qui les ont fait disparaître ???... Un mois après, dans la nuit du 13 au 14 juillet 1944, c'est un bombardier allié de la RAF s’écrase sur le pic de Douly situé à moins de 4 km d’ici à vol d’oiseau...
IMOHTEP, le scribe des mardis de L’ACCUEIL.
Date de dernière mise à jour : 08/11/2025