LAC DE BETHMALE

Mardi 04/11/2025 :  Lac de Bethmale en boucle
(1062m) à partir d’Ayet (745m).

Dénivelé : +440M sur 10,80Km et 4H13.

Cap vers l’Ariège, plutôt le Couserans, la partie gasconne tournée vers l’Ouest et bien opposée à celle de l’Est, la partie languedocienne du pays de Foix.

Une identité propre, bien marquée ; la vallée de Bethmale (méchante bête) avec ses coutumes, ses légendes, son paysage montagnard, ses danses folkloriques, ses costumes traditionnels, ses sabots uniques, son fromage.

Une lacune comblée ; le lac de Bethmale jamais mis au programme est l’objectif du jour.

Accessible en voiture, aire aménagée, idéal pour une sortie gastronomique.

Un cadre renommé idyllique surtout par une belle journée d’automne…nous ne serons pas déçus…les photos parlent seules.

La rando/grillade, celle qui rassemble et fait le « plein » des inscriptions (29), des estomacs (variété de salé et sucré), celle qui ravive les papilles (cadavres au sol), délie les langues, soigne le moral !

Au rendez-vous ; marcheurs ou pas, tamalous, un convalescent, anciens du groupe, un mari, une grande sœur venue de Digne, à 95 ans notre doyenne du jour a détrôné Paulo !

Bientôt 96 ans, fière allure, pour cette ancienne randonneuse alpine, quelques pas sur la rive du lac, le plaisir de marcher reste intact.

Garderons-nous toujours l’envie, l’enthousiasme, la même énergie ?

7H30 à Pégot, direction le Couserans, Saint Girons, rassemblement à Castillon, une voiture venue par le Portet d’Aspet complète le cortège.

Route vers Sentein, à Bordes sur Lez, virage à gauche vers le col de la Core.

Une déferlante rousse nous arrive pleine face et stoppe net le convoi ; les belles ariégeoises transhument vers la vallée.

Après 5km de montée du col, il faut prendre à droite au panneau Samortein/Ayet et se garer rapidement à l’entrée du village (ne surtout pas suivre les indications de l’office du tourisme ou site de rando qui envoient en bas du village vers le chemin Labarthe).

Quelques emplacements indisponibles, bien barbouillés après le passage des rousses, le stress sans doute de quitter l’estive !

Ne cherchez pas non plus le panneau Bethmale, il n’existe pas !, une vallée mais aussi une commune qui regroupe en fait 2 villages proches, Ayet et Samortein…encore une carabistouille locale !

2 voitures, malles pleines des réjouissances pour midi montent se garer au lac (5km plus loin), une autre suit pour ramener les chauffeurs au point de randonnée.

9H30, traversée du village par la rue principale dominée par l’imposante église Saint-Michel du XVIème et son clocher mur galbé à 3 cloches de style maure.

Ayet, charmant petit village accroché à la colline, aux murs de pierres et toits d’ardoises, il domine la vallée.

Passage devant le lavoir tapissé d’anciennes photos, scènes de vie du passé, la mémoire d’un village de montagne.

Dans une sorte de petite chapelle grillagée, des personnages en costumes traditionnels avec les fameux sabots aux pieds.

En bois de hêtre, taillés en forme de croissant de lune, ils se terminent par une longue pointe effilée, sorte d’aiguillon dressé vers le ciel.

A l’origine, une histoire d’amour sanglante, une fiancée au chasseur d’isards de la vallée volée par un maure et une vengeance de bergers contre l’envahisseur.

Les bethmalais sortis vainqueurs du combat, le fiancé offensé défila avec ses 2 trophées à chaque pointe de ses sabots… le cœur de l’infidèle à gauche, le cœur du maure à droite.

Pas très fréquentable l’Ariégeois !

Encore plus bizarre, la coutume qui suivit, offrir le soir de Noêl à sa fiancée une paire de sabots à longues pointes, habillés de cuir et décorés de clous en forme de cœur !

Une menace, une sorte de « prends-garde à toi » ?

La balade commence en bas du village après la traversée du pont sur le Peyrequé et en suivant le sentier de gauche qui longe la rive du Balamet.

De prés parsemés d’anciennes granges en forêts, de passage devant un monument mégalithique, le menhir de « Peyro Quillado » en traversée du Balamet, le sentier débouche sur la route du col de la Core.

Montée à droite sur quelques centaines de mètres avant d’arriver au lac au bout de 2H de marche tranquille.

12H, un parking bien garni pourtant hors période scolaire et jour de semaine, la palette de couleurs sur la forêt de feuillus, les eaux émeraude du lac attirent les amoureux de la nature et les pêcheurs.

Un lac naturel issu des sources karstiques des Pyrénées, l’eau s’infiltre par le sol, un vaste réseau souterrain se faufile dans les calcaires depuis le Valier, alimente ce plan d’eau aux reflets changeants et chatoyants depuis les profondeurs de la terre.

C’est la version officielle mais en vrai, c’est l’histoire d’une sorcière, une enquiquineuse de première toujours prête à troubler le quotidien des habitants du village.

Harcelés, les Bethmalais armés de fourches se décidèrent à la repousser dans le lac et maintenant il paraît qu’elle taquine la truite fario et le saumon de fontaine.

Têtue comme une bonne ariégeoise et pas prête de s’avouer vaincue, elle jura de ne jamais disparaître en laissant définitivement son empreinte.

Parfaitement, c’est sa robe couleur bleu-vert étalée au fond du lac qui donne sa teinte magique au lac !

Trop belle pour une robe de sorcière mal aimée, elle a dû sûrement se transformer en fée !

Des tables de pique-nique au bord du lac, un barbecue bâti pour la saucisse à griller, c’est l’heure d’étaler toutes les préparations bien appétissantes pour l’apéro.

La « Sainte table » a du succès, de l’ambiance, du bon vin, tout le monde se régale et apprécie ce moment de partage.

Certains prennent le temps de faire le tour du lac avant de repartir en boucle par le GR10 et l’ancien village de Salabert.

Cette portion déconseillée par l’Office du Tourisme jusqu’en décembre 2025 pour cause d’exploitation forestière était finalement praticable (un local rencontré au lac avait assuré de la possibilité de l’emprunter sans danger).

Une bien agréable journée de retrouvailles dans un cadre enchanteur.

Merci à tous.

Monique

Date de dernière mise à jour : 08/11/2025