VOYAGE EN 2024 : A MINORQUE

MINORQUE : Séjour du Club Accueil du 20 au 27/05/2024.

Un archipel en Méditerranée au large de Valence en Espagne, les Baléares.

Un chapelet de 5 îles, Majorque la plus grande découverte en 2018.

Minorque, 5 fois plus petite mais pas moins de charme (53 km d’est en ouest sur 23 km du nord au sud), moins urbanisée, classée réserve mondiale de la Biosphère, paradis des amoureux de la nature.

Une île, un bout de terre sur l’infini, le nom fascine le voyageur, exotisme, mer, soleil.

                                                       J1) VOYAGE.

16 participants du club dont 4 nouveaux rapidement intégrés, l’organisatrice nous a lâchés, surtout son genou.

En lot de consolation, un voyage virtuel en Minorquie avec nos photos partagées sur Whatsapp.

4 voitures en direction du port de Barcelone, 18H devant les grilles pour un parking sécurisé, embarquement à 21H pour un départ à 22H30.

Assez de temps pour prendre le pouls de la ville sur les ramblas à proximité.

Un petit coucou à Christophe toujours aussi hautain au sommet de sa colonne de fonte de 60m.

Face à la mer, il la pointe du doigt ; c’est aussi notre direction, à nous la découverte de Minorque… on lui laisse l’Amérique.

Une surprenante place à l’architecture néo-classique attire les touristes, la place Reial (Royale).

Des arcades au rez de chaussée, des restaurants bondés, une fontaine centrale française, des lampadaires signés Gaudi, l’ambiance est festive avec des spectacles de rue.

Sangria, paella, arroz negro, trinquons au premier soir de nos vacances !

Nuit dans le Ferry dans des cabines pour 4, espace millimétré, escalade périlleuse sur les lits superposés mais tellement mieux que des fauteuils pour 15 € de plus.

Un refrain dans la tête et voguent nos rêves sur la « Méditerranée aux îles d’or ensoleillées » !

Espérons ne pas croiser les descendants de Barberousse, le sanguinaire pirate Turc, la terreur de la Méditerranée qui mit à sac le port de Mahon en 1535.

7H du mat, arrivée dans la profonde échancrure de 5 km du port de Mahon ou Mao, la capitale au S/E de l’île.

Premier dépaysement, baignées dans la lumière du soleil levant, des maisons blanches sur une falaise défilent lentement sous nos yeux.

Cédric, le guide bordelais marié à une minorquine nous attend et nous conduit 30 km plus loin vers notre résidence au nord de l’île, plages Fornells.

Premier aperçu, peu d’habitations sur le trajet, pas de pollution visuelle, pas de pub au bord des routes, une végétation méditerranéenne, des arbres courbés dans un même mouvement, ici la Tramontane s’en donne à cœur joie.

Installation à l’hôtel Tramuntana Park, petit déjeuner et première randonnée.

  

                                                             RESIDENCE

4 Km avant le charmant port de pêche de Fornells, un ensemble réussi d’appartements blancs construits en décalé autour d’une piscine, situé en bord de mer et au fond d’une large et profonde calanque, la cala Tirant…Wahouh, un cadre de Ouf !

En face, vue sur la pointe septentrionale de l’île, le cap Cavalleria et son phare.

Inoubliables couchers de soleil de la terrasse du restaurant où une table nous est réservée.

2 par appartements équipés, 2 chambres, le confort.

Une piscine après les activités ou des transats sur la pelouse qui surplombe la mer, c’est détente avant l’heure de l’apéro.

Sangria ou pomada, la spécialité locale à base de gin, soda citron, menthe ; un remède miracle, tous témoins, un handicapé bien atteint remarche sans ses béquilles !

Un buffet copieux et varié, pique-nique le midi, des fruits dont ananas frais, pas de yaourt et des pâtisseries sans grand intérêt.

Souvenir d’une crème indéfinissable bien ferme dans son ramequin de verre. 
Un brillant démonstrateur tenta bien de nous vendre sa camelote.

A l’endroit, à l’envers, en roulade sur le côté, le contenu marron s’accrochait toujours aux parois.

1ère et 2ème lecture, la crème mystère ne révéla pas son secret mais quel bon moment de rire !

                                                            RANDONNEES.

Un relief adouci, érodé, un point culminant à 358m, El Toro, des paysages sauvages peu urbanisés, des plages de sable blanc ou or, des criques aux eaux turquoise, faune et flore préservées, Minorque est une île idyllique pour marcheurs.

GR 223, 185 km de sentier essentiellement côtier autour de l’île, un parcours ancestral rénové, balisé de poteaux en bois carré, numérotés à partir du KM 0 au port de Mahon, 20 tronçons de 5 à 14 km.

Jalonné de tours génoises depuis le 18 ème, de phares et criques sauvages, le Cami des Cavalls était autrefois un sentier militaire pour la surveillance du territoire à cheval.

Un terrain varié pour géologue, contraste entre le nord, le sud et l’est (voir le topo de Jean Jacques).

Au programme, randonnées guidées par Cédric du mardi au samedi, des balades linéaires de 12 à 15 km, 400m maxi de dénivelé, voitures garées au point d’arrivée, un bus relai nous transporte au point départ.

3 voitures randonnent, la 4ème visite et recueille les tamalous.

 

J2) : Phare de Favaritx à Es Grau (marécage)sur la côte N/E.

Départ du phare au paysage aride d’ardoise noire, au sol riche en fossiles de crustacés et arrivée au parc naturel S’Albufera, une zone humide de 2000 hectares aux nombreux oiseaux et migrateurs.

De calas en calas (criques) aux eaux turquoise, de plages de sable en plages de pierres, à travers une végétation méditerranéenne, de champs cultivés, la première randonnée offre une variété de paysages pleins de charme.   

Par un escalier en bois, accès à la Cala Tortuga, un joyau bien caché aux eaux émeraude et au rivage sablonneux.

Une tour génoise à Cala de Sa Torreta.

Des Caseta Vorera, petites maisons blanches de pêcheurs sur la plage couverte de posidonie.

Une particularité de l’île, des murettes typiques en pierres sèches délimitent les champs, passage par de nombreux portails en bois typiques, des branches tordues d’oliviers.

Quelques gouttes orageuses à l’arrivée dans le village d’Es Grau, les seules du séjour.

J2) Son Saura à cala Galdana sur la côte sud.

Une ligne de falaises calcaires creusées de grottes à la base tombe dans la mer, une plaine verdoyante creusée de ravins débouche sur des criques turquoise (Migjorn), c’est la randonnée carte postale de l’île.

Turqueta, Macarella, Macarella, des paradis sur terre accessibles à pied (parking à 15, 20mn).

Lagons émeraude, les plages de sable blanc entourées de pinèdes et chênaies sont les plus fréquentées.

En route, un bunker à Son Saura rappelle les épisodes de la guerre civile 36/39 et la lutte des Républicains contre les débarquements franquistes.

J3) Visite de Mao et Ciutadella.

2 villes principales de l’île dans 2 profondes échancrures, 2 ports, Mao la capitale au S/E et Ciutadella au S/O, l’ancienne capitale devenu évêché.

Elles cumulent à elles deux la moitié de la population insulaire.

a) MAHON ou MAO en catalan : capitale depuis 1723 avec l’occupation anglaise pendant près de 100ans.

Des envahisseurs, maures, anglais, français, position stratégique, l’île est au carrefour des voies maritimes entre l’Europe du sud et l’Afrique du Nord.
Redevenue terre espagnole début 19ème, elle garde les traces de la domination britannique dans son architecture (fenêtres à guillotine, façades avec bow-windows).
Visite du centre historique du 2ème plus grand port naturel d’Europe, plaza constitution, la mairie dans un beau bâtiment baroque, l’église Santa Maria du 18 ème, église del Carmen, el Claustre devenu marché couvert, bâtiments bourgeois….

b) CITUADELLA, juchée sur une falaise au bord d’un estuaire est sans doute la plus belle.
La place d’Es Born entourée de somptueux palais est connue pour les grandes fêtes de la Saint Jean, des joutes équestres rassemblent plus de 20.000 personnes.
Imposante cathédrale du Moyen Age construite à la place d’une ancienne mosquée, charme des ruelles médiévales où il fait bon se perdre.

J4) Benimel-la –baie de Fornells sur la côte Nord.
Magnifique balade côtière, un livre ouvert pour géologue, de la terre rouge, des dunes, criques sauvages, belle plage de Cavalleria.

J5) Cala Pilar à plage Algaiarens et vers cala Morell au N/O.
Dernière balade avec Cédric menacé d’être jeté par-dessus la falaise, un brin provocateur, il porte le maillot du Leinster le jour de la finale de coupe d’Europe de rugby contre le stade Toulousain !
 Une randonnée plus campagne au son du rossignol dans les bois et les terres, oliviers sauvages, chênaies, murettes de pierres.
Surplomb de la superbe cala Pilar, descente sur la roche rouge vers la curieuse plage Macar aux énormes galets. 
Traversée de plaines cultivées, rencontre de cavaliers et d’une compteuse de papillons.
Pique-nique dans la pinède avant la plage de sable fin d’Algaiarens. 
Scission du groupe en 3, les supporteurs du stade, les baigneuses et un trio en marche vers la cala Morell.
Belle rencontre, une Tortue Hermann peu effarouchée pose pour la photo.

                                                Spécialités et Artisanat.

Une île plus de paysans que de pêcheurs, une majorité d’éleveurs de bovins dans le nord.

Un petit air de Bretagne dans le nord, les vaches laitières en blanc et noir donnent un fromage AOC, le « queso de Mahon ». 
En charcuterie, le porc donne la fameuse saucisse Soubressade.
Coté pâtisserie, « l’ensaimada » (saindoux) recouvert de sucre glace, simple, avec crème ou filaments de courge nommée cheveux d’ange.
Longue tradition du travail du cuir avec des fabriques de la chaussure emblématique de Minorque, l’Avarca, sandale des bergers et paysans d’autrefois.
Simple, pratique, plate, semelle caoutchouc, lanières de cuir, en couleur, on l’adopte !… le pied !
Autre découverte à Mao, la maison Pou Nou, des créations uniques d’un Barcelonais, des vêtements en coton aux imprimés inspirés de la nature de l’île, bleu mer, vert, turquoise, gris, rouge. Coup de feu dans les cabines d’essayage, « les diablesses s’habillent en Pou Nou » (le diable s’habille bien en Prada !)

J6) Journée libre et retour en bateau au départ de Mao.

Visite du Cap Cavalleria et son phare sur une falaise vertigineuse de 94m de haut, une pointe de 3 km de long avancée dans la mer, la pointe la plus au nord de l’île, vue splendide.
Paysages de landes balayés par le vent aux belles fermes blanchies à la chaux, les fincas.
Route vers le très joli port de pêche de Fornells, blanc, blanc de pied en cap, même les tuiles sont peintes.
Montée à la tour construite par les anglais, beau panorama jusqu’au cap Cavalleria.
Embarquement à 18H et départ du ferry à 19H30, tous sur le pont à regarder filer le paysage sur les bords de cette longue rade.
Au milieu de la baie, l’île du roi ; rive nord, la forteresse Isabel ii (la Mola) ; rive sud, la ville de garnison « Georgetown » ou Es Castell construit par les Anglais ; le Lazaret, hôpital militaire, lieu de quarantaine.

                                                          Hasta la vista Minorque si Dios quiere !

Fin d’un séjour dédié à la nature très apprécié à l’unanimité, marcheurs ou pas.
Saison idéale côté température, Tramontane en vacances, fleurs, convivialité du groupe, une résidence bien située, tous les ingrédients réunis pour une semaine de rêve.
Vraie petite perle de la Méditerranée, Minorque se dévoile aux marcheurs, au plus près de ses côtes découpées et nombreuses criques aux eaux cristallines.
Minorque, la résistante, dernier bastion de la République pendant la guerre civile n’est pas la priorité de Franco dans son plan de développement balnéaire.
Minorque, la discrète, délaissée, une chance, elle échappe au boom immobilier des années 60, 70, au déferlement du tourisme de masse comme sa grande sœur Majorque.
Minorque préservée, réserve de biosphère, 68% d’espace protégé, riche de sa faune, flore aux plantes uniques au monde.
Minorque authentique reste encore à découvrir, tronçons du Cami des Cavalls, ses petits villages blancs, ses traditions, fêtes ancestrales, sa culture, son patrimoine préhistorique, ses vestiges de site talayotique spécifique à l’île.
Merci à Yvonne pour cette île de beauté.
Bonne chance à Raymond pour son opération du dos, au placard les béquilles, sinon on connait un médicament miracle à base de soda citron…mais pas que !

Monique

 

La grande diversité des paysages de Minorque perceptible dans le couvert végétal et l’agriculture,  avec des prairies, des cultures, de l’élevage, de la forêt (chênes verts et pins…), tient surtout à la variété de sa géologie.

La création de Minorque est liée à deux phases géologiques distinctes (un évènement compressif pré-Oligocène (34 Ma) qui fait suite à des mouvements de type pyrénéen puis une phase extensive oligo-miocène) qui ont laissé une marque indélébile sur sa morphologie actuelle.

En se référant à une ligne droite du sud-est au nord-est (spécifiquement depuis l'entrée du port de Mahón vers Ciutadella jusqu'aux environs d'Algaiarens), divisant ainsi l'île, on remarque deux régions qui, du point de vue géologique, sont complètement différentes, créées à deux moments différents de l'histoire géodynamique de Minorque. Ces régions sont connues sous le nom de Tramontana et Migjorn.

-La côte nord est le témoin géomorphologique de la force de la mer Méditerranée qui a façonné un découpage extrême en baies et criques liées aux contrastes lithologiques et stratigraphiques et surtout tectoniques. Cette zone de Tramontana se distingue d’abord par le fait qu'elle abrite les matériaux les plus anciens de l'île (Mésozoïque et Paléozoïque, 400 Ma pour les plus âgés du Dévonien au phare de Favaritx), fruit de la phase tectonique tertiaire contemporaine de la formation des Chaînes bétiques d’Espagne continentale. Ses roches présentent des fractures et des plis, formant un réseau complexe de couches diverses composées principalement de conglomérats, de grès, d'argiles et de calcaires du Paléozoïque, ainsi que de dolomies, de marnes et de calcaires du Mésozoïque. La couleur rougeâtre foncée rappelant un paysage martien ou lunaire reflète surtout la présence de strates triasiques.

-La zone sud de Minorque se compose elle de reliefs doux et de plages de sable fin…

Dans cette région du "migjorn" se trouve ce qui est probablement la formation rocheuse la plus remarquable de Minorque, la formation appelée « marès », calcaire, du Miocène supérieur (5 à 11 Ma), bien que d'autres lithotypes comme des conglomérats et des grès apparaissent également. Ces formations rocheuses qui ont transgressé les assises tectonisées pré-tertiaires créent un bâti pratiquement horizontal, légèrement incliné vers la mer et marqué par de nombreux ravins créés par des rivières et ruisseaux qui se jettent dans de belles criques dont on peut citer pour exemples les plages de Macarella, Turqueta, Mitjana, Trebalúger ou Son bou/Santo Tomás.

Geologie de minorque

Date de dernière mise à jour : 14/08/2024