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CAP DES ARJOULES
8 avril 2025 : col de Peyresourde
Le Cap des Arjoulents 1481m, Dénivelé +650m / 11km,
cabane de Turon en option 1580m, Dénivelé +790m / 14km
(départ "Contemplatifs" aux granges de Labach Dénivelé +320m / 7km)
9h 30 : grand soleil sur les villages de la vallée du Larboust, la plus haute des vallées suspendues qui aboutissent à Luchon. Parking près d'une petite chapelle au bas de Cazeaux-de-Larboust, 950m, sur le flanc droit de la vallée. Descente jusqu’au Moulin de Paduran, un vieux moulin restauré en gîte, 910m, où un pont enjambe les eaux bouillonnantes de la Neste d’Oô ; ce torrent de 17km prend sa source au lac du Portillon, traverse le lac d'Oô et conflue avec la Neste d'Oueil pour former l'One, 4km, qui conflue avec la Pique à Luchon. Une forte crue en juin 2013 a submergé l’arche et envahi la partie basse du moulin mais les vieilles pierres ont tenu bon !
En balcon sur les villages, une charretière bordée de murs en pierres sèches déroule aussitôt ses lacets herbeux jusqu’au hameau des granges de Labach de Cazeaux, sagement alignées à 1220m. Elles sont joliment restaurées, ces granges d’estives, car on y accède aussi par la piste carrossable de Cadamansous. Un beau cadre pour une pause après une heure de montée !
Direction ensuite le col de la Coume, 1470m, pour tous mais en deux vagues, par une longue piste douce sur plus de 3km, au pied de l'arête enneigée du Pic de Céciré, vue sur les crêtes du Larboust. Les uns partent d'un pas plus vif en vue de l'aller-retour d'environ 3/4 d'heure jusqu'à la cabane de Turon, 1580m, une belle et vaste cabane située sur les pelouses de l'altisurface du Cap de Pouy, les autres choisissent de rallier directement le col.
Midi donc au col pour la voie directe. La piste continue un peu mais on la quitte pour une sente à droite, non balisée, vers Le Cap des Arjoulents, 1481m. Quoi ? C'est cette croupe de pelouse là-bas, si abrupte ?.. Oui, et il va falloir descendre et perdre 40m pour en remonter 50 aussitôt... En fait, une solide grimpette mais d'une petite demi-heure.
C'est ainsi que les "Contemplatifs" de l'option light, déjà perchés aux Arjoulents, voient arriver à 12h30 une première vague précédée des petits-enfants de Michèle et Alain qui grimpent d'un pas alerte, suivie à 13h par le groupe de Turon.
Pique-nique donc sur l’herbe rousse des Arjoulents. Belvédère somptueux à 360° sur le bleu du ciel : Burat, Bacanère, Sarrat de Culège, Cap de Sallières, Antenac, villages et crêtes de la vallée du Larboust, cabane de Courreau, Coume de Herrère, vallon d’Oô, hauts sommets enneigés des Spijeoles et des Gourgs Blancs…
Retour tous ensemble à 14h10, avec d'abord la remontée raide au col de la Coume, dont on se passerait bien... Et retour aux granges en une bonne heure par un raccourci balisé de jaune, un vrai raccourci à flanc, bien pentu qui évite les 3km de la piste, pelouses roussies par l'hiver puis bois clair.
Les "Contemplatifs" retrouvent leurs voitures, les autres les leurs à Cazeaux 16h20 (les mollets rechignent à remonter au parking !)...
Direction l’auberge des Spijeoles à Oô pour le pot final. Accueil très sympathique pour notre joyeuse troupe de 27 randonneurs. Allez-y déguster un jour les truites bio de la pisciculture voisine, un confit de canard maison ou le pétéram, une spécialité luchonnaise à base de panse et pieds de brebis, mijotés au vin blanc…
Et un peu d'Histoire pour finir, bien sûr !
La galerie souterraine de 11,7km reliant le barrage du lac d’Oô à l’usine hydroélectrique de Luchon, vous l'avez côtoyée sans la voir au fond du vallon, près d'une petite construction de béton estampillée EDF, avec accès, fermé, à un tunnel. Mise en service en 1921, elle alimente en électricité 30000 habitants et contribue à satisfaire les pointes de consommation nationale.
Et ces énormes rochers aux Arjoulents, en pleine pelouse, vous êtes-vous demandé comment diable ils se retrouvent là haut ? Ils ont été arrachés à la haute montagne par un énorme glacier descendu du Port d'Oô, épais de plus de 600m qui passait la montagne d'Espiau pour recouvrir aussi la vallée d'Oueil et s'arrêtait dans la plaine vers Barbazan, dont le lac est d'origine glaciaire...
Avez vous entendu parler du proto-basque, à l'origine du nom "Larboust ?" Personne, sinon les linguistes... C'était une langue parlée dans les Pyrénées entre le ve et le ier siècle av JC., qui a donné naissance au Basque et au Gascon, notre patois occitan. Le Larboust/"larrabeltzu", est formé de "larra"/ pâturage, "be(he)"/ partie inférieure, et "tzu" / suffixe qui indique l'abondance. Voilà comment, du Larboust, Google vous amène au protobasque !
Et du Larboust on passe à l’art roman et à l’église de Cazeaux, la plus célèbre de la vallée pour ses fresques superbes du XV°s. Une personne du village nous y a guidés un jour et ce fut un émerveillement...
Et pour finir, l'affaire Catherine Estinès, une jeune femme de 25 ans condamnée à être brûlée vive sur la place de Cazeaux en 1785, en plein Siècle des Lumières ! Une affaire qui fit grand bruit jusqu'à Paris. Accusée à tort d’avoir empoisonné son père sur les accusations calomnieuses de sa marâtre, d'une voisine et d'un prêtre aux mains baladeuses, elle est condamnée à mort par le juge de Montréjeau, emprisonnée puis innocentée deux ans plus tard par le tribunal de Toulouse qui reprend ce procès jugé bâclé. Elle a eu la chance d'avoir un avocat réputé, M de Lacroix, homme de coeur et ami de Me Elie de Beaumont, correspondant de Voltaire, qui venait de se battre dans l'affaire Calas, un autre innocent roué vif à Toulouse en 1762. Et, détail annexe, Marie, la soeur de Catherine, épousa un Nommé Simon Paduran, meunier sans doute... Imohtep, le scribe de mardis de L'ACCUEIL
Date de dernière mise à jour : 13/04/2025