- Accueil
- Randonnée en montagne
- 2eme GROUPE
- AU TOURROC
AU TOURROC
Mardi 23 septembre 2025
Le belvédère du Tourroc (Mont Sacon), 1541m,
depuis l'ancienne carrière de Sarp 1025m
Dans le brouillard hélas...
Dénivelé + 520m 7,5 km A/R
Vu de Saint-Gaudens, le Tourroc ou Mont Sacon/Saqueton, 1541m, ce n'est qu'une longue et douce croupe boisée, étirée NO-SE au dessus de Saint-Bertrand-de-Comminges. A priori peu d'intérêt pour les randonneurs... Et pourtant, c’est un belvédère d’exception sur la plaine au nord et surtout sur la chaîne des Pyrénées qui s'étire au sud de l’Ariège aux Hautes-Pyrénées... La forêt laisse place à la pelouse en atteignant la crête peu avant le sommet, qui plonge au sud dans une falaise abrupte où se sont déroulés les Championnats de France d'escalade Jeune en 1996; Il offre l'un des plus beaux points de vue de la région. Une très belle table d'orientation abritée sous un toit circulaire y a d'ailleurs été bâtie.
Météo mitigée pour ce mardi : nuages et soleil... Difficile de savoir quelle sera la part des uns en de l'autre. Réponse à 9h20 au parking aménagé peu après l'ancienne usine Péchiney à 1025m : les nuages ! Et même le brouillard et ses gouttelettes d'eau en suspension !... Mais la troupe choisit de s'engager tout de même sur la piste qui monte doucement en flanc nord dans le bois du Mont Saqueton noyé dans une brume épaisse.
10h35 / 2,5km plus loin, 1318m, une aire à partir de laquelle elle se met à descendre : Stop ! Tiens, des balises jaunes... Il faut dès lors quitter la piste et les suivre vers le haut car on est à la jonction du sentier balisé qui monte au Tourroc depuis le village de Sacoué ( D+945m pour les amateurs...). Cette sente va monter plus hardiment dans une hêtraie toujours embrumée...
11h : sortie du bois en atteignant l'arête sud-est, au niveau du Pic de Pène Toue, 1528m, une éminence rocheuse toujours perdue dans la brume. Cap à droite, le long de la lisière ; un petit quart d'heure et un petit éclat de soleil après , vous voilà au Tourroc et sa superbe table d'orientation, 1541m à nouveau embrumés !
Il ne vous reste plus qu'à lire la table en lot de consolation : panorama à 360° sur la plaine au nord et les Pyrénées Centrales au sud, de part et d'autre de la Maladeta. Voilà Valier, Cagire et Gar, Douly, Mont Né, Cap Nestès, Pic du Midi... Quelques échappées de soleil toutefois au nord, sur la plaine.
Il fait frisquet, 5 ou 6° à peine, mieux vaut redescendre directement au parking pour le pique-nique, partagé à 12h50 sous un petit soleil timide. Le temps était meilleur en plaine qu'en altitude...
Et le plus beau, c'est que nos randonneurs sont contents de leur expédition !
Un peu d'Histoire pour finir !
A la table d'orientation du Tourroc, un panneau explicatif rappelle que des fouilles furent effectuées ici en 1956 par Georges Fouet, un instituteur de Saint-Plancard, responsable aussi des fouilles à Valentine et Montmaurin et qui présida de 1969 à 1993 aux destinées de la Société des Études du Comminges. Il mit à jour des vestiges d’autels votifs d’époque gallo-romaine, actuellement exposés au Musée Saint-Raymond de Toulouse. Pour demander une faveur à un dieu ou le remercier d'avoir été exaucé, on lui offrait un autel votif, taillé dans le marbre blanc ou le calcaire, souvent gravé d'une inscription et orné d'un décor, représentation du dieu, feuille, rosace…
Ici au Tourroc, où se trouve aujourd’hui le point de jonction des limites communales de Bramevaque, Ourde et Sacoué, se dressait le sanctuaire antique du Mont Sacon, sans doute dédié à Jupiter, qui marquait déjà une limite, celle du territoire des Convènes : Saint-Bertrand/ Lugdunum Convenarum, fondée en -72 par le général romain Pompée au retour d’une guerre victorieuse en Espagne, en était la capitale. Un panorama exceptionnel pour symboliser la puissance de Rome !
Il y a par ailleurs pas mal de gouffres dans le secteur. En juin 1944, lors du débarquement en Normandie, trois bombardiers allemands partent de Toulouse-Francazal pour participer au bombardement de la flotte alliée au large de Cherbourg. L'un d'eux est abattu au-dessus de l’objectif. Les deux autres reviennent vers leur base dans la nuit du 14 au 15 Juin et arrivent au-dessus des Pyrénées ; ils percutent alors la montagne à quelque distance l’un de l’autre. L'un de ces avions s’écrase sur le Mont Soumail tout proche et l’autre sur le Mont Sacon. Pour des raisons obscures, les débris de cet avion auraient fini dans un gouffre situé à proximité du lieu du crash.... Ironie de l’histoire, un mois après, dans la nuit du 13 au 14 juillet 1944, un bombardier allié de la RAF s’écrase sur le pic de Douly situé à moins de 4 km d’ici à vol d’oiseau...
IMOHTEP, le scribe des mardis de L’ACCUEIL.
Date de dernière mise à jour : 29/09/2025