CHAPELLE SOUESTE EN BOUCLE

Mardi 7 octobre 2025

La Chapelle de Soueste en boucle depuis Burgalays. Point haut 1000m.

Dénivelé + 400m  / 7,5 km  

                              La petite route qui mène à Burgalays dans la vallée de Luchon s’appelait autrefois la Route Royale car des personnalités de la Cour de France l'ont empruntée  dès le milieu du XVIII°s ( et surtout le prince impérial et sa mère, l'impératrice Eugénie en 1867)  pour aller prendre les eaux à Luchon avant que n’existe l’actuelle D125.

Passage près de l’église Saint-André, édifiée par les Templiers, un bijou de l’art roman du XII°s, clocher-mur, abside dite en « cul de four » (en forme de quart de sphère). Le premier village de Burgalays se serrait autour d’elle, avant qu’il ne soit abandonné et rebâti plus haut en 1348, après une épidémie de peste. Celle  qui vida aussi  le village de Soueste ?...

Burgalays, c’est la contraction de  "Bourg de Layrisse"  du nom de la portion de vallée qui s’étend  d’Estenos à  Pont de Cazaux),  un joli village, riche en fontaines, bassins et lavoirs rénovés, alimentés par les nombreux ruisseaux qui cavalent du pic de Burat et actionnaient jusqu’en 1920 une dizaine de moulins. Près du parking  aménagé en bas du village, se dresse une grande statue en marbre blanc de Saint-Béat, une femme nue à la longue chevelure en cascade, allégorie des sources qui alimentent le village. Tiens, un escargot a malicieusement élu domicile sous le Mont de Vénus de la dame ...

                             

                              A 9h20 et 630m, il suffit de monter au village et de suivre le balisage du GR 86 sur son tronçon  Luchon-St Béat, un large sentier qui monte à flanc dans le bois et vous voilà  une heure après à la chapelle de Soueste, 794m. Un beau belvédère sur la vallée de Luchon qui mérite une pause.

La découverte d’un grand  nombre d’ossements humains prouve que cet emplacement fut jadis le cimetière d’un village, qu’une épidémie  de peste a sans doute vidé de ses habitants…  Longtemps en ruines, la chapelle a été restaurée et agrandie en 1882.  On avait bien pensé la déplacer plus bas vers  la vallée mais quelques manifestations surnaturelles en ont dissuadé les villageois ! Les bœufs refusaient d’avancer pour  descendre leur chargement, et un  chasseur aviné qui visait la vieille statue de bois de la vierge lui abîma  un doigt mais sa pétoire lui arracha aussi l’index peu après… Le sanctuaire fut donc restauré sur place. Deux messes y sont encore célébrées, en mai et septembre. Une charretière très raide (+250m de dénivelé sur 1k...) y monte aussi depuis le village de Gaud-Dessus. Près de deux granges rénovées, une sculpture  de fer, "un passeur" sur le tracé du GR86 qui va descendre sur Marignac et le Chemin de la Liberté...

                              Il faut maintenant quitter le GR 86 et suivre à flanc vers le sud le PR jaune qui monte en douceur, direction Le clos de l’Espiade, deux maisons dans une vaste prairie, où le propriétaire vient encore faire les foins. Les bois la cernent aujourd’hui mais avant la guerre,  c'était des prairies d'estive : ceux de Gaud et de Burgalays en descendaient le fourrage dans de grandes bâches ou sur des chariots munis de patins… Et ils acheminaient aussi du bois de la montagne, opération dangereuse car il fallait empêcher les troncs  de prendre de la vitesse dans la charretière qui descend à Gaud-Dessus depuis Soueste…

                              Certains d'entre nous se souviennent d'avoir fait ici une rencontre surprenante il y a presque dix ans : un énorme engin  de débardage  sans conducteur avançait en poussant des grumes... Personne au volant ! Le chauffeur marchait à côté et le dirigeait avec une télécommande : « Je vois mieux d’en bas où je mets les roues  et ça m’évite de monter et descendre sans arrêt » ! Plus hautes que nous, les roues…

                              Deux petits lacets et nous voilà sur une piste à flanc qui sort bientôt du bois et chemine en balcon direction sud ouest,  au dessus de la vallée de Luchon. Cette piste, nous en avons vu le départ  sur le Chemin de la Liberté à Mariganc cet été.

                              Pique-nique à midi au belvédère de Tréboucas, 1000m, altitude marquée d'une borne. Une grange rénovée sur une vaste prairie suspendue. Pique-nique ensoleillé en surplomb  de la vallée,  Pic du Gar d’un côté, sommets  du Luchonnais de l’autre.                                                 

                              En 2006, a été lâchée ici en grand secret l’ourse Palouma, ainsi appelée car elle devait être lâchée près du Pic de Paloumère, au dessus d’Arbas ;  en raison de la virulence des manifestations anti-ours à Arbas, on la transporta en grand secret sur le site de secours prévu, Burgalays.  Palouma fut retrouvée morte quatre mois après, au pied d'un éboulis au dessus de Loudenvielle. Chute accidentelle, ont conclu les enquêteurs.

                              Retour à 14h, après  un long farniente au soleil. Rien ne presse car la boucle est quasiment bouclée : retour direct et pentu sur le village en une heure ! Une large sente redescend sur Burgalays ( la piste s'en va se perdre plus haut sur les pentes du Pic de Burat) et devient vite charretière très pentue,  pavée  de grosses dalles.  A éviter absolument par temps humide ! Terrain sec aujourd'hui  mais il faut tout de même être vigilant, en freinant sec des cuisses et des genoux, qui s'en souviendront demain...

                              15h au parking. En route pour le pot à Cierp, comme d'habitude quand nous sommes près de Luchon !

IMOHTEP, le scribe des mardis de L’ACCUEIL.

Date de dernière mise à jour : 12/10/2025