CAP DES ARJOULENTS
Mardi 27/05/2025 : Cap des Arjoulents (1481m) par le col de la Coume
(1468m) au départ de Cazeaux de Larboust (970m).
Dénivelé : 706M-12KM-4H50.
Une boucle bien agréable en vallée du Larboust, cette haute vallée glaciaire orientée O/E descend du col de Peyresourde vers Luchon.
Une balade pleine de charme, pas très loin, facile, de la vue, du soleil, du patrimoine, des granges typiques, des églises romanes, des villages perchés en soulane, du vert tendre à perte de vue, un paysage façonné par le pastoralisme.
Nous sommes 15 après passage à Cierp Gaud, direction Luchon, le col de Peyresourde, St Aventin et 600m après la traversée du village, prendre à gauche vers Castillon de Larboust puis Cazeaux de Larboust pour se garer à la sortie du village (niveau des poubelles) et juste avant la petite chapelle St Anne.
Si vous suivez la voiture de tête et « Oh » surprise découvrez le panneau « Oô », faîtes demi-tour !
C’était une petite variante, histoire de voir débouler du talus un convoi prioritaire, des chevreuils affranchis du code de la route nous traversent devant le nez.
9H20, face à la petite chapelle, un bout de route descend vers le moulin Paduran sur la Neste d’Oo venue du lac du Portillon en passant par le lac d’Oô.
Deux compagnons à quatre pattes se mêlent au groupe ; deux randonneurs de plus pour la balade ?
Pas cette fois, ces deux border collie ont un job, ils attendent leur maître pour prendre le service.
Rapidement, une déferlante marron foncé englobe le groupe.
Elles sont jolies ces belles encornées, même robe chamoisée.
Ces chèvres de race Alpine, excellentes laitières, filent vers leur enclos pour la journée.
Une récalcitrante à l’arrière s’attarde sur les bas- côtés du chemin pensant déjouer la vigilance du gardien.
Attention au « border surveillant », il a l’œil et surtout la babine retroussée et croc sur la patte postérieure sans faire semblant.
La rebelle regimbe un peu, baisse ses cornes et finit par obéir.
Un Bétharram bis sous nos yeux ?...encore un cas de sévices corporels ! faut -il lancer l’alerte ?
Sur un grand hangar agricole, le logo de la fromagerie des cabris du Larboust nous fait saliver…un bon plan au retour !
Traversée du pont sur la Neste , le moulin Paduran dans l’ombre fraîche du matin dort encore.
Plus haut, un carrefour, à gauche la direction des granges de Soupere et de Luchon (7km), à droite l’accès au village d’Oô (notre retour en boucle) et en face notre itinéraire vers les granges de Labach.
Un tapis vert très confortable mais humide, bordé de murs en pierres sèches monte en balcon au-dessus des villages en soulane de la vallée.
Une légère écharpe nuageuse joue avec la crête du Peyresourde et de l’Anténac, température idéale pour cette marche bucolique jusqu’au petit hameau de Labach.
Des granges foraines bien restaurées, d’autres en ruines, le site est déserté, il manque l’âme du pays.
Une figure de la vallée (voir l’article de la Dépêche en PJ), ses sabots, son béret, son visage buriné, ce berger déjà âgé vivait seul avec ses brebis tout juste nées, une belle rencontre en octobre 2017.
Après les granges, un bout de piste avant de prendre à droite une trace balisée pour une montée soutenue sur 250m de dénivelé jusqu’au col de la Coume à 1470m.
Devant nous, plein N, une croupe herbeuse offre un belvédère superbe à l’heure du pique-nique.
Il faut d’abord descendre puis remonter le long d’une clôture pour s’installer au sec sur les blocs granitiques partout éparpillés.
Chacun son caillou, vestige de cette vallée glaciaire pour une vue superbe face au Céciré tout au bout de la crête du Cap de Pouy et face aux Spijeoles, un géant de la chaîne tout au bout de la belle entaille de la vallée d’Oô.
Tout autour, la station des Agudes, la crête du Peyresourde jusqu’au Mont Né, la crête de l’Anténac jusqu’au mail de Salières, le Burat, le Bacanère, zoom dans les estives sur la cabane de Courreau et de la coume de Herrère au-dessus de ces 2 taches vert sombre en forme de poumons, les sapinières de Billère.
Long moment de détente, de sieste avant de reprendre le chemin du retour vers le col de la Coume et continuer sur la piste S/O.
Arrivée à la fontaine Barbourride et ses abreuvoirs, un sentier balisé à droite descend dans la clairière vers la cabane de Barguère.
Avant d’entamer la descente, marchons un peu vers la plate-forme herbeuse, terminus de la piste.
Une cabane bien cadenassée et un panneau solaire se cachent au fond sous les arbres, propriété EDF ?
Un tunnel creusé dans la roche débouche sur la pelouse mais est aussi fermé par une grille.
Impossible de s’y aventurer, il conduit à une galerie souterraine reliant le barrage du lac d’Oô à l’usine hydroélectrique de Luchon.
Dommage, quel formidable toboggan pour une descente rapide sur la reine des Pyrénées!
Retour moins risqué à la fontaine, direction la cabane sur un sentier assez raide mais ombragé presque tout le long.
Arrivée à l’entrée du village d’Oô, inutile de traverser le pont, un sentier balisé longe la rive droite de la Neste puis s’élève un peu avant de continuer en courbe de niveau sur 3km jusqu’au carrefour du matin.
16H aux voitures ; toc, toc à la porte de la bergerie, déception, la marchande de fromage n’arrive qu’à 17H30.
Rendez-vous à Luchon pour le pot final, le « Montagnard » ferme à partir de 15H en cette saison, direction les allées pour une valeur sûre, le café de la Paix.
Le serveur d’humeur badine nous chahute un peu et installe rapidement une longue table pour notre bande de seniors.
Nos plates excuses pour nos nuisances sonores à un curiste seul à une table et plongé dans la lecture d’un roman.
Pas de soucis, l’homme se réjouit de notre présence.
Touché par la bonne humeur du groupe, il nous livre cette belle maxime à retenir pour clôturer cette belle journée.
« Plus je vieillis et plus j’aime les gens ».
Sortis du bar et encore sur le trottoir, dernière interpellation du serveur avec une trouvaille en main ramassée sur le sol du café.
« A qui ce chapeau de cow-boy » ?
Mon bob charlotte fraise écrasée à peine fané qualifié de chapeau de cow-boy !
Non mais !... on t’invite dans le Far-West Luchonnais à la conquête des sommets et on verra qui a besoin du cheval pour grimper !!!
Monique.