LAC DE BETHMALE

Mardi 27 août 2024

Boucle entre le village d'Ayet 697m et le lac de Bethmale 1063m.

Dénivelé de +420m  / 9km Aller-Retour

                              Ayet est un petit village de montagne situé dans la vallée ariégeoise de Bethmale, bien connue pour ses traditions, ses fromages et ses sabots. Une commune rurale qui compte 92 habitants en 2021, après avoir connu un pic de population de 1 835 habitants en 1886... "Bethmale" est en fait le nom de la vallée, qui comporte six villages, dont Ayet.

                              9h25 : départ du parking en bas du village. Montée dans la fraîcheur des bois, raide au départ, plus régulière ensuite, sur un sentier qui s'en va rejoindre le GR10E (une variante du GR10). Passage dans la clairière de l'ancien village de Salabert.  

        12h05 : pique-nique sur la rive du beau petit (1,8ha) lac de Bethmale 1063m, niché dans la forêt qui y maintient une température agréable. Un petit coin de paradis pour promeneurs et pêcheurs.

        Retour en boucle à 13h35, en empruntant d'abord sur à peine un kilomètre la petite route qui mène au lac pour reprendre ensuite un sentier qui descend à gauche dans la vallée ; il s'en va longer ensuite jusqu'à Ayet le torrent de Balamet, échappé du lac d'Eychelle, 1985m, qui va rejoindre le Lez à l'entrée de la vallée. Fraîcheur toujours, quelques belles granges en cours de restauration et une sorte de menhir, Peyro Quillado/ pierre dressée.

        Parking à 15h20, après une belle randonnée inédite, appréciée de tous. Sans doute reviendrons-nous ici pour admirer les teintes flamboyantes de la forêt en automne...

       

                              Le nom Bethmale associe sans doute deux mots gascons, " beau et mauvais", ce que semble bien confirmer une légende : on dit qu’une sorcière  vivait cachée dans ce lac, s’en prenant quotidiennement aux habitants des villages voisins. Ils finirent par lui donner la chasse et elle se jeta alors dans le lac en promettant qu’elle ne partirait jamais. La couleur vert-bleu des eaux viendrait de la tonalité de sa robe...

        En fait, c’est un lac naturel, alimenté en eau par des résurgences : l’eau s’infiltre dans le calcaire entre le versant nord du Mont-Valier et le lac, pour alimenter un grand réseau souterrain signalé en surface par des dolines, des disparitions de torrents et des traînées d'eau de couleur différente quand l'eau jaillit dans le lac.

       Lac aménagé en 1967 par la Fédération de Pêche de l’Ariège : 10 pêcheurs seulement étaient admis autour du lac. Lorsque l'un d'eux avait attrapé les dix truites autorisées, il cédait la place à un autre ! A cette époque, la route n'allait pas jusqu'au lac, elle s’arrêtait à Ayet : il fallait donc se lever de très bonne heure, marcher 2h environ, et sans être certain d’être parmi les heureux élus...

          De nombreux pêcheurs s'y rendent aujourd'hui, mais le nombre de prises est toujours limité à 10 par jour. Sa superficie a été augmentée pour atteindre 1,8ha ; une cabane pour les gardes-pêche y a été bâtie, des espaces y sont réservés à l'alevinage, des frayères ont été aménagées et des truites sauvages y naissent. Le vieux refuge de L'ONF, l'Office National des Forêts, est devenu un gîte confortable de 14 places à louer.  

                              Et pour finir, l'histoire des fameux sabots de Bethmale !             

         Les Maures envahirent le Midi de la France au IXème siècle. Ils occupèrent la vallée de Bethmale sous la conduite de leur chef Boabdil, dont le fils s'éprit de la plus jolie fille du coin, Esclarlys, "teint de lys sur fond de lumière". La jeune beauté était déjà fiancée au pâtre chasseur d'isards Darnert, qui se retrancha dans la montagne avec ses compagnons pour organiser sa vengeance. 

        Darnert déracina deux noyers dont la base formait un angle droit avec les racines. A l'aide d'une hache et d'un couteau, il tailla et creusa l'arme de sa vengeance, une paire de sabots, les esclops, ayant la forme d'un croissant de lune avec une longue pointe effilée comme un dard. Et les pâtres, Darnert à leur tête, passèrent un jour à l'attaque et l'emportèrent. Ils défilèrent dans le village. Darnert, chaussé de ses sabots à longues pointes, avait accroché le coeur de la belle infidèle à gauche et celui du Maure à droite.... Les Ariégeois ont le sang chaud... 

        Depuis ce temps-là, le soir de Noël, le fiancé offre à sa promise une paire se sabots à pointes, habillés de cuir et richement décorés de pointes dorées, une quenouille rouge et un fuseau, sans doute pour qu'elle ait bien en tête de se consacrer aux tâches du foyer... Plus la pointe des sabots est longue, plus l'amour est ardent, paraît-il ! En retour, la fiancée lui offre un tricot en laine brodé de velours et une bourse empanachée de rubans, de paillettes ou de jais. Pour qu'il puisse faire la fête avec ses copains pendant qu'elle file la laine ?...

        Formé par Marcel Catala (qui nous avait accueillis il y a une dizaine d'années dans son vieil atelier à Audressein), Pascal Jusot est le seul à fabriquer les sabots de Bethmale depuis 1997, à Aret, un village de la vallée.

 

Imohtep, le scribe des mardis de L'ACCUEIL

Un Cincle plongeur (Cinclus cinclus)

Date de dernière mise à jour : 02/09/2024