AU DESSUS DE BARBAZAN
Mardi 24 septembre 2024
Boucle dans les bois au dessus de Barbazan 10km/8km et dénivelé +420/330M
Averses prévues en montagne l'après-midi, soleil en piémont. En route donc pour Barbazan. Randonnée en boucle inédite sur les hauteurs boisées du village. Les champignons se ramassent à pleins paniers en ce moment, tous les espoirs sont permis ! Départ à 9h40 près du château, 570m. Cap à l'est pour le contour du Pic (un mamelon plutôt...) des Quettes, puis au sud vers le col des Paloumères, 810m. Il est 11h20, certains choisissent de descendre directement vers les Prés du Gès, d'autres montent en A/R vers le Pas de l'Âne (un col tout aussi boisé), et tout le monde se retrouve à 12h 30 pour pique-niquer à la belle grange rénovée du Gès en plein soleil. Retour vers 13h45, par une charretière ou un sentier VTT selon les envies. Un beau point de vue sur la vallée, Barbazan, Loures-Barousse, Saint-Bertrand et Saint-Just de Valcabrère. Parking à 14h40, Un seul cèpe et deux coulemelles pour toute récolte... Cap sur Le Santi café, un nouveau bar-restaurant de Valentine, à recommander, cadre agréable et grande terrasse.
Et un peu d'Histoire pour finir !
Le château de Barbazan, abrité des regards par ses murs et ses arbres, est une demeure privée, remaniée au cours des siècles sur le site d’un château féodal. Le seigneur Manaud de Barbazan fut évêque de Comminges de 1390 à 1422. Le baron Arnault-Guilhem de Barbazan, dont le portrait orne la salle de la mairie, fut honoré des titres de « Chevalier sans reproche » et « Restaurateur du royaume et de la couronne de France » par le roi Charles VII en 1432, car, toujours fidèle à la monarchie, il remporta de nombreuses victoires contre Anglais et Bourguignons et participa aux côtés de Jeanne d’Arc à la libération d’Orléans. Privilège insigne, le roi lui permit de porter, lui et ses descendants, les trois fleurs de lys de la royauté et le voulut enseveli à ses côtés dans la basilique Saint-Denis. Les seigneurs de Barbazan continuèrent ensuite à servir dans les armées de la France. Tradition militaire oblige, il en est un, au XVIII°s, qui ébranlait la vallée de coups de canon tous les vendredis à midi : le dimanche, il conviait en effet à sa table les chanoines de Saint-Bertrand-de-Comminges à tour de rôle et deux antiques canons installés sur la terrasse du château annonçaient à tous l’invité du dimanche suivant : un coup pour le vicaire général, deux pour le doyen, etc… Rapide et efficace !
Les Thermes ont vu s'écrire les belles années de Barbazan : les vertus de cette eau curative étaient appréciées des Romains dès la conquête des Gaules, « une eau admirable qui a la propriété de libérer les entrailles » selon le géographe Strabon. La source n’est véritablement exploitée qu’à partir de 1846, avec 8 cabines de bains, 2 buvettes et une galerie d’arcades utilisée comme promenoir. Toute proche, se dresse la chapelle inachevée : en 1885, un prêtre en cure à Barbazan ouvre une souscription pour la bâtir, mais le toit ne sera jamais posé car il meurt avant la fin des travaux et faute de moyens, la chapelle est restée en l’état… Solide et belle, mais inachevée. En 1901, est aménagé dans un parc de 9 hectares l’établissement actuel ; en 1907 un kiosque métallique abrite une mappemonde de cristal d’où jaillit l’eau de la source. Un superbe kiosque Art Déco, refait à l’identique entre 2007 et 2010. Des curistes célèbres se côtoyaient le soir au casino, Bill Coleman, le roi d’Espagne Alphonse XIII, les Frères Jacques, Fernandel, l’écrivain Pierre Benoit, qui y écrivit en 1948 le roman Le Casino de Barbazan….
Le lac de Barbazan est avec ceux de Saint-Pé d’Ardet et Lourdes, l'un des trois lacs glaciaires morainiques des Pyrénées, derniers vestiges de vastes lacs nés en partie basse des vallées à la fonte des glaciers. Celui de Barbazan est ainsi le reliquat ultime d’une immense étendue d'eau qui s’étirait jusqu’à Valentine… Et la légende s'en mêle, bien sûr ! Saint Pierre et Jésus, habillés comme de pauvres hères, auraient été repoussés par les habitants du village alors qu’ils demandaient l’hospitalité. Une eau puissante jaillit alors de la terre et engloutit le village et donna naissance au lac.
Sur la rive de ce lac, dit l'Histoire, le roi de Judée Hérode Antipas II, contemporain du Christ, venait ruminer ses griefs contre l’empereur Caligula qui l’avait destitué et exilé en +39 à Lugdunum Convenarum, notre Saint-Bertrand-de-Comminges, où il mourut. Quelques années auparavant, il avait ordonné la mort de Jean le Baptiste, qui l’accablait de reproches pour avoir épousé sa nièce Hérodiade, encore mariée. Salomé, la fille de ce premier mariage, avait un soir dansé devant lui [] et, subjugué par sa beauté, il s’était engagé à réaliser son désir le plus cher. Et la belle danseuse avait réclamé la tête de Jean Baptiste, offerte sur un plateau ! Hérode s’était exécuté, un garde avait décapité Jean dans sa prison et présenté sa tête sur un plateau à Salomé, qui l'avait offerte à sa mère Hérodiade[. Le ]Et ce jolLeLe L trio se retrouva donc exilé à Lugdunum Convenarum, pour raisons politiques, bien sûr, et non pour la mort de Jean ! Et selon la légende cette fois, Salomé mourut un jour en dansant sur le lac gelé de Barbazan, ivre de sa beauté : le soleil illumina sa grâce, mais fit fondre la glace ! On la retrouva morte, sa tête seule dépassant de la glace qui enserrait son cou, comme posée sur un plateau d'argent…
Imohtep, le scribe des mardis de L'ACCUEIL