AU PÂT DE GAT

Mardi 8 octobre 2024 : Pas du Gât (2465m), en boucle
depuis le Lac d’Orédon (1856m), en traversant pour
partie la réserve Naturelle du Néouvielle (créée en 1936).

-Paramètres :

Dénivelé cumulé : +720 m, distance aller-retour de 12,80 km pour une durée de marche de 7 h 30.

Notons comme le fait marquant que cette édition 2024, « une sorte de gâterie », fut réalisée en conditions automnales sur un sentier dégradé, et d’ailleurs pour s’en convaincre petite comparaison avec l’édition précédente qui avait été effectuée en plein été (au sec) en 5 h 45 le 4 août 2020 et… en période covidienne, que de souvenirs !

-Le départ : 8 randonneurs se répartissent en deux voitures au Parking Pégot à 7 h 15. Une troisième automobile est récupérée à Montrejeau avec 4 bipèdes supplémentaires, le groupe du Chat est ainsi constitué avec pour une fois une dominante féminine, 7 femmes pour 5 hommes…

-Mots du jour : le Pas du Gât, ce n’est pas du Gâteau en automne pluvieux…Pas de jaja au Gât…

Que d’eau, que d’eau…On en est Gaga ! Tentative de rafting (suggestion du berger Franck) puis essai d’escalade tous terrains…

-Déroulement :

Le trajet automobile est assez long en direction d’Arreau, puis de Saint-Lary-Soulan. A Fabian, il faut prendre à droite la route des lacs pour parvenir enfin au Lac d’Oredon, un parc payant en été.

9 h 15 : départ du parc automobile du Lac, qui s’avère bien vide en ce frais matin, le thermomètre indique 4.5 °C ! Au loin à gauche, les sommets du Campbiel et de l’Estaragne (tiens nous ne le fîmes pas cette année…) sont garnis (saupoudrés) de la première neige. A droite le petit barrage, un des premiers, construit en 1884, tout à la gloire de la Houille Blanche naissante, rehausse l’ancien lacglaciaire autrefois nommé lac de Camou par les bergers, un beau lac morainique avec  une surface de 24 hectares pour 31m de profondeur avant les travaux de rehaussement.

Nous prenons la direction de notre second objectif, fil rouge lacustre du jour ; le Lac de Cap-de-Long, un lac artificiel appuyé sur un superbe barrage-voute de 101 m de hauteur à son point le plus haut par rapport à l’enrochement, construit en bordure d’un ancien cirque glaciaire et d’un lac bien plus petit.

Nous longeons d’abord Oredon sur sa partie gauche par un sentier dans la forêt de pins à crochets, paysage méditerranéen typique du lieu et du massif imprimé par sa géologie granitique.

Le choix est fait de suivre le Ru d’Estaragne aujourd’hui bien majestueux car il s’est gonflé considérablement dans la nuit, nous le suivons presque jusqu’à sa cascade mais il s’avère impossible de le franchir sans risquer de chutes, nous remontons donc sur un flanc raide jusqu’à la route vers le barrage que nous suivons jusqu’au pied du magnifique monument de Cap-de-Long, en double voute bâti sur des enrochements du solide granite de Néouvielle. Nous escaladons quelques échelles métalliques et nous voici au faîte du barrage que nous traversons de pied en cap… (de Long / LoL…).  Nous croisons des visiteurs qui s’extasient sur notre équipement et sur notre objectif du jour…mais pauvres pécheurs, nous ne savons pas encore ce qui nous attend !

Des panneaux renseignent le passant sur la construction en date de 1950-1953 de ce magnifique ouvrage situé à 2160 m d’altitude (110 hectares et 130 m de profondeur) ; Cap (tête de vallée) de Long (pied du Pic Long), lieu du verrou glaciaire au pied du Pic Long (3192 m), le plus haut sommet des Pyrénées entièrement situé sur le territoire métropolitain.

Au moment où nous allons entamer notre suite lacustre vers Aubert en passant par le Pas-du-Gât,  des employés de la SHEM mettent un canot à l’eau et se déplacent silencieusement sur le lac, ils font probablement des relevés photographiques de ses rives et jugent ainsi les risques de glissements latéraux en amont des rives de cette retenue en forme de haricot pincé.

Le géologue narrateur rapporte qu’en Italie, le 9 octobre 1963, le barrage-voute de Vajont, beaucoup plus haut que dans le cas du jour, 261m, le plus haut du Monde en effet à cette époque, avait vu pour partie son lac de retenue comblé par un pan entier de montagne. Ce glissement marqué par des signes avant-coureurs qui furent minimisés (un film italien fut tiré de cette tragédie !) provoqua une vague de 150 m de haut au- dessus du barrage (qui résista à cette pression) et qui submergea le village de Longarone en aval, faisant environ 2000 victimes.

La surveillance, dans le cas de Cap-de-Long, vise sans aucun doute à prévenir tout risque de ce type.

Nous nous engageons sur le sentier du Pas-du-Gât qui s’avère plutôt mal balisé même si parfois des signes jaunes avec des flèches verticales ont été vissés sur des rochers alors que quelques cairns plus ou moins incertains rappellent l’existence du sentier.

En 2020 un écriteau depuis lors disparu mentionnait le domaine comme classé de « Haute montagne non sécurisé » ! Un passage vers le bas en cheminée verticale nous fait hésiter à descendre alors qu’en contrebas on aperçoit pourtant le sentier. Nous perdons beaucoup de temps, en ordre dispersé, pour éviter ce délicat passage puis pour, en cheminant sur la pente glissante, réintégrer la sente salvatrice ; les intempéries n’ont pas arrangé notre affaire, en altérant la trace du chemin.

Les choses rentrent dans l’ordre et en groupe, quelques lacets sont ensuite remontés avec ardeur, après un pierrier, en vue de la muraille et voici enfin le col félin qui se dévoile avec son splendide panorama circulaire sur les lacs si proches et si lointains de la réserve de Néouvielle, Cap de Long, Aubert, Aumar, Laquettes, Orédon…

-Le déjeuner

Il est 13 h 45 quand nous ouvrons enfin nos sacs pour le pique-nique (oui, car la re-découverte 2024 du sentier nous a bien retardés), l’anis circule comme d’hab accompagné de quelques chips et biscuits…Puis les sucettes PG et un gâteau (pour célébrer le Gât) mitonné par une de nos pâtissières…pas de jaja cependant, une fois n’est pas coutume…

-La redescente

Il est 14 h 30, les risques d’averses tardives annoncés par la météo, conjugués avec l’apparition de nuages grisâtres, nous pressent de redescendre, nous faisons le cliché de groupe avec le célébrissime retardateur mis en œuvre par Alain, sur le modèle moniquien, désormais bien rôdé.

La descente se confirme, comme en 2020, du genre très caillouteux, vers le lac d’Aubert et son barrage dominé par les Pics d’Estibère et de Madamète, un paysage minéral, tout bonnement granitique, dirons-nous. Il faut redoubler d’attention et le cheminement est ralenti…

Vers 2230m, nous passons sans le voir au croisement avec l’itinéraire du Pic de Néouvielle (pas de panneau mais des cairns) avant l’arrivée sur la digue du Lac d’Aubert.

Le barrage d’Aubert est avalé en crête sommitale ou en contrebas suivant les humeurs, et la descente est encore longue jusqu’à l’étang coquet, dit des laquettes, au passage duquel se trouve une réserve protégée d’une rare flore sous-aquatique. Le sentier longe un moment ce petit lac, continue dans le bois des Pinèdes des Passades d’Aumar avant de rejoindre le Lac d’Orédon, nous le quittons pour suivre la route goudronnée ce qui certes va nous rallonger un peu mais nous permet de souffler en étant moins vigilants sur la morphologie du sol...

Nous parvenons aux automobiles vers 17 h 30. Du fait de l’heure tardive et de la fatigue accumulée par les uns et les autres, la décision est prise de ne pas sacrifier au rituel du pot montagnard et de regagner directement Saint-Gaudens, la sous-préfecture atteinte à 19 h 20, diable cela fait 12h que nous sommes partis de notre base « pégotienne », et donc à la semaine prochaine!

Jean-Jacques, par délégation implicite de Monique Groupe 1 de Saint-Gaudens Accueil.

Crédits photographiques de Alain Sahi, Brigitte, Franck, Geneviève, Rita et Jean-Jacques.

Date de dernière mise à jour : 12/10/2024