LA CABANE DES PALES DE CUNAU
Mardi 4 février 2025
La cabane des Pales de Cunau, 1436m.
Dénivelé +520m.
9h 30 : Froidure d'hiver mais ciel bleu au hameau de Pratnau, à l'entrée du village de Gouaux de Luchon, 920m. Raquettes au dos, la colonne quitte rapidement la piste et coupe à vue par les prés pour éviter un long passage verglacé qui en expédierait à coup sûr quelques-uns sur le cul... Quelques petites minutes à l'ombre et vous voilà définitivement au soleil ! On rattrape un peu plus haut la piste forestière de Gouaux qui déroule de grands lacets à flanc de montagne.
En bas, Luchon dans la vallée, Superbagnères au sud et, à l'ouest, la longue crête enneigée qui court du Cap de Salières à l’Antenac en séparant les vallées du Larboust et d'Oueil.
400 mètres plus haut, elle entre soudain dans l’ombre d’une sapinière et s’en va faire un long détour en flanc nord. On la quitte alors pour une sente qui vous ramène très vite en plein soleil à la lisière de cette forêt, sur la crête des Pales de Cunau, qu’il ne reste plus qu’à remonter. Certains chaussent les raquettes sur une bonne couche de neige fraîche jusqu'à la cabane de Cunau, 1436m.
Une belle cabane, ouverte à tous et bien aménagée par les chasseurs, terrasse, tables et bancs, cheminée pour grillades et petits rideaux aux fenêtres ! Située en lisière de forêt et tournée au sud-ouest pour profiter pleinement du soleil, elle offre un panorama superbe sur les montagnes et la vallée de Luchon. Sans doute la plus jolie du Luchonnais, disent les guides de Luchon. Tout près en léger contrebas, presque invisible sous la neige, il est une vieille cabane, toute petite, celle des bergers, dont le toit s’est effondré il y a quelques années : une petite chose d’autrefois, émouvante, que l’on aimerait voir sauvée de la ruine : les murs de pierre sont solides, quelques tôles suffiraient...
Les premiers arrivés ont sorti tables et bancs, paré pour l’apéro, face aux sommets enneigés sur fond de ciel bleu. Parés pour le pique-nique à midi et quart.
Descente à 13h30 dans la douceur du soleil. Parking à 15h30 et en route pour le Café de la Pique et sa sympathique patronne.
Et un peu de géologie en vallée de Luchon pour terminer !
Il est question aujourd'hui de réchauffement climatique mais la Terre, âgée de près de 5 milliards d'années, a connu aussi des glaciations ! La dernière période glaciaire s'est terminée il y a à peine 20000 ans, après avoir duré 100 000 ans...
A cette époque-là, un glacier colossal descendu du Port d’Oo, haut de 800m, emplissait la vallée du Larboust et débordait dans la vallée d’Oueil en enjambant et recouvrant la montagne d’Espiau qui les sépare ! On sait que c'était bien un seul et même glacier car les blocs erratiques, ces rochers déposés par les glaces, sont de même structure géologique dans les deux vallées !...
Le lac de Barbazan est avec ceux de Saint-Pé-d’Ardet et Lourdes, l'un des trois lacs glaciaires morainiques des Pyrénées (lacs formés à l'aval du glacier après son retrait), les derniers vestiges de vastes lacs nés en partie basse des vallées à la fonte des glaciers. Celui de Barbazan est ainsi le reliquat ultime d’une immense étendue d'eau qui s’étirait jusqu’à Valentine…
Imohtep, le scribe des mardis de L’ACCUEIL.