LAC D'AROU

Mardi 26 août 2025

Le lac d’Arou ( en panne sèche ! ) 1786m, à partir de la Hourquette d'Ancizan

Dénivelé cumulé +350m A/R 7,5km

Nuages et soleil au départ à 9h50 de la Hourquette d'Ancizan, 1564m, un col qui sépare les vallées d’Aure et de Campan, tout comme le col d'Aspin tout proche.

Direction l'ouest dans le premier virage côté Payolle, en léger contrebas du col. Un petit panneau jaune, Lac d’Arou. Un joli petit lac au terme d'une sente tranquille en belvédère au dessus des pâturages de Payolle, enjambant ici et là des ruisseaux, bien maigrelets aujourd'hui... La sente monte longuement tout doux, redescend soudain pour remonter et venir butter sur un ressaut suivi d'un replat herbeux qui abrite un laquet. Quelques vaches et chevaux tranquilles : ces randonneurs et ce chien ne sont manifestement pas un danger ! A sec, le torrent que l'on franchit habituellement à gué de pierre en pierre, et la sente repart doucement pour s’en aller butter sur un dernier ressaut, le verrou du lac d'Arou, déserté par la cascade des eaux qui devraient s'en échapper...

Et le soleil a déserté lui aussi, masqué par les nuages ! Et le brouillard est monté brusquement de la vallée de Campan à une vitesse telle qu'on le voyait engloutir le paysage ! Et Il a stationné un moment avant de se retirer aussi subitement qu'il était venu ! Et le soleil a tenté quelques percées ! Et le ciel a lâché quelques averses au retour ! Bref, à part la grêle, on a tout eu...

Et le joli petit lac d'Arou, niché au pied du Monfaucon ? Une misère ! Réduit à une flaque tristounette cernée de cailloux sous un ciel plombé ! S'y abreuvent heureusement trois beaux moutons Nez Noir du Valais ( renseignements pris) à la longue toison ondulée...

Et le torrent d'Artigou, né 1000m plus haut sur l’Arbizon ? A sec aussi, le malheureux ! Il n'alimente plus notre petit lac d'Arou ni ne s'en va vers l’Adour de Payolle qui rejoint plus bas deux autres torrents, les Adour de Gripp et de Lesponne, pour devenir la rivière Adour qui traversera Tarbes et Dax (en gascon adorgar signifie irriguer) avant de se jeter dans l’océan près de Bayonne après 307km de cours.

Pique-nique à 12h20 avant le retour au parking à 14h45 ! Comme les gens du Nord d'Enrico Macias, qui "ont dans le cœur le soleil qu'ils n'ont pas dehors", il nous reste heureusement toujours le plaisir de la convivialité de nos randonnées !...

Et un peu de géologie pour finir !

La Hourquette d'Ancizan aurait pu s'appeler "col d'Ancizan" car le mot " hourquette", fréquent en toponymie pyrénéenne, est dérivé du gascon "horca", lui-même emprunté au latin " furca", qui désigne une fourche. Et par analogie, le dessin d'un col entre deux versants ressemble bien au creux formé entre les deux branches d'une fourche.

Notre hourquette d'Ancizan, c'est donc une échancrure sur la crête qui culmine au nord avec la croupe du Plo del Naou, 1754m, avant de descendre en douceur jusqu'au col d'Aspin tout proche, 1453m, distant d' environ 7km à vol d'oiseau. Au sud, c'est une autre affaire ! 7km aussi, mais pour culminer à 2831m sur le massif rocheux de l'Arbizon. Un mastodonte de 20 km de long pour 11 de large (Arbizon 2831m, Petit Arbizon 2742, pic d'Aulon 2738m, pic de Bastan d'Aulon 2721, pic de Bastan 2715, pic de Monfaucon 2712, pic Prada 2712...)

Un énorme massif donc, surgi il y a une cinquantaine de millions d'années quand le déplacement de la plaque africaine vers le nord a poussé devant elle la plaque ibérique. Celle-ci, coincée entre la plaque africaine au sud et la plaque européenne au nord, est entrée en collision avec elles, formant la cordillère Bétique au sud de l'Espagne et les Pyrénées au nord. Les roches progressivement comprimées sont alors remontées en altitude ; l'érosion a ensuite érodé les roches sédimentaires pour laisser à nu les roches granitiques plus dures.

Et la dérive des continents se poursuit aujourd'hui, les plaques se déplacent toujours, à la vitesse de 2,15 cm par an... Rassurez-vous, aucun danger immédiat !

Imohtep, le scribe des mardis de L’ACCUEIL.