TAUS DE JOUBAC

mardi 15 octobre 2024

L'altiport  du Taus de Joubac 1069m.  9km A/R. Dénivelé + 400m

                                            

                                            Au menu ce mardi, un long belvédère de bout en bout et une piste d''atterrissage au sommet de la montagne de Joubac !  Ciel laiteux (sans doute le sable du Sahara apporté par les vents...) ce matin au village d'Aleu, 720m, une quinzaine de km après Saint-Girons sur la route de Massat, un village exposé plein sud avec pour toile de fond le Mont Valier et le Cap de Bouirex.

                                             Départ à 9h50 : une pette route qui devient piste monte en douceur vers le Taus, le dôme qui surplombe le village : de larges lacets où le panorama va s’élargir progressivement ...Un dernier virage vous hisse sur la croupe de l’altiport d’Aleu-Joubac, au bas d'une pelouse où flotte un  manche à air (appelé vulgairement biroute par les aviateurs). Une plaque y rappelle le souvenir d’Alain Mirouze, un pilote amateur d’Aleu qui a aménagé cette piste dans les années 80 avec des jeunes du pays. Pentue, pas longue et donc très technique, elle permet le freinage naturel et le redécollage des avions. Idem pour les randonneurs ! Il paraît qu'un véhicule 4X4 s'est un jour permis de l'emprunter !

               Il est 11h. Les uns montent directement au NE vers le Taus, les autres au NO vers un tuquet sans nom qui mamelonne et domine les villages de la vallée, Castet d'Aleu, Saint-Pierre de Soulan, Buleix...  Mais la sente, encombrée de fougères et ronces roussies, devient vite impraticable ; demi-tour.  Un quart d'heure et vous voilà à midi au poteau du « Taus de Joubac  1069m", un vaste belvédère. Pique-nique un peu en contrebas du sommet, au bord de l'aire de retournement des avions, face aux sommets ariégeois sur un ciel qui gagnerait à être bleu...  Cagire, Cournudère, Crabère, Maubermé, Marterat, Certascan, pic des Trois Seigneurs encadrent le Mont Valier et le Cap de Bouirex. Une belle table d'orientation et des tables y ont été récemment installées.          

               Descente à 13h30 sur Aleu, en reprenant l'itinéraire de montée plutôt qu’en boucle par la forêt glissante et le hameau de Biech, boucle qui présente peu d'intérêt. Parking peu avant 15h.

               Une belle balade toute simple, panorama superbe ! Et en prime, biroutes et mamelons, remarque un joyeux luron...

Et un peu d'Histoire locale pour finir.

              

                              Le printemps 1732 fut marqué par l’affaire du vol de l'église d'Aleu : Jean Mirouze d'Infer, accusé d’avoir volé l'argent du tronc, des nappes d’autel et autres effets religieux, fut reconnu coupable après un an de procès, et condamné aux galères à perpétuité, tant les preuves étaient accablantes...  Lourde condamnation pour un homme âgé de 80 ans, qui mourut sans doute aux galères…  Quelle idée eut-il aussi, de faire doubler son manteau par un tailleur avec des morceaux des fameuses nappes !

                              Il y avait ici autrefois d’importantes carrières de pierres à faux, 1100 habitants à la fin du XIX° siècle, 130 aujourd’hui… Dans l’église Saint- Benoît d’Aleu, un passionné d’histoire locale a tenu à rendre hommage aux hommes du village  morts en 1914-1918 : un panneau pour chacun, avec identité, surnom gascon, métier, bataille où il a perdu la vie…

                              Léopold Galy, né à Aleu en 1908 d'une famille modeste et mort à Toulouse en 2001, allait devenir un aviateur et pilote d'essai de renom. Contacté par Pierre Cot, ministre de l'Air du Front Populaire et pilote lui aussi, il convoie de Bilbao à Paris le « trésor » des Républicains Espagnols menacés par l'avance de Franco. Son vol étant interrompu à Toulouse par le mauvais temps, il continue seul jusqu'à Paris, en train, avec les quatre valises. Puis il assure des missions régulières entre la France et Bilbao, assiste au bombardement de Guernica, subit plusieurs attaques et des Républicains l'extirpent de son avion abattu, une passagère morte à ses côtés.

          Devenu pilote d'essai chez Dewoitine à Toulouse, il participe à la Guerre de 1940 en renseignant la Résistance par la prise de photos aériennes  et devient  pilote de chasse dans un groupe FFI à la Libération.

          Au cours d'une carrière brillante, il bat le record du monde de vitesse en piqué à près de 900 km/h, prend en mains le deuxième prototype de la Caravelle, dont il devient l'un des meilleurs pilotes jusqu'en 1966, date de sa retraite. En juin 1965,  Youri Gagarine et sa délégation en visite  au Salon Aéronautique International du Bourget se déplacent à bord d'une Caravelle qu'il pilote jusqu'aux usines de Sud-Aviation à Blagnac où se concrétise  le projet Concorde ; les Soviétiques viennent tout juste de démarrer celui de leur propre supersonique, le Tupolev 144 qui présentera de singulières ressemblances avec le Concorde... Le nom de Léopold Galy a été donné en 2006 à un bâtiment de l'ENAC, l'École Nationale de l'Aviation Civilede Toulouse.

IMOHTEP, le scribe des mardis de L’ACCUEIL

Date de dernière mise à jour : 19/10/2024