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MONT ASPET ET PIC DE DOULY
Mardi 17 juin 2025
Belvédères des Pic de Douly 1630m (Dénivelé +400m) et de Mont Aspet en
option, 1849m (Dénivelé +600m) depuis le parking des Artigous 1360m
Grand ciel bleu à 9h10 dès le parking de L’Artigous, 1360m, peu avant la station de ski de Nistos-Cap Nestès. Une brise légère rafraîchira avec bonheur les pelouses dès la sortie du bois d'Artigous ! Deux groupes se forment : ceux qui ont choisi l'option Mont Aspet en aller-retour partent d'un pas plus vif et retrouveront les copains au Douly pour partager le pique-nique et le retour.
Départ tonique : une charretière monte assez rudement plein sud dans le bois avant de dévider trois ou quatre lacets un peu plus doux. La voilà qui devient sente dès la lisière, en débouchant sur les pelouses d'une crête qui "mamelonne", une bosse par ci un creux par là : ces douces courbes ont-elles évoqué pour les bergers d’autrefois la cambrure d’une croupe féminine ? Métaphore ou pas, la carte vous dit que vous caressez ici Le Cul de la Serre… Le Douly pointe son pic pointu à gauche, le Mont Aspet sa croupe pentue droit devant. Grimpette en perspective pour tous, une ou deux au choix !
Pause au replat des deux cabanes de la Prade, 1629m, à 10h pour les uns, 10h20 pour les autres. Tiens, la première colonne s'étire déjà le long de l'arête du Mont Aspet, plutôt rude mais sans danger aucun. Rien ne presse pour le Douly en voie directe et la pause peut se prolonger car la vue est déjà belle : à l'Est le Douly, à l'Ouest le Pic du Midi et Nistos-Cap Nestès.
Cap au sud pour ceux du Mont Aspet, atteint à 10h30, un somptueux belvédère sur 360° : Tarbes, Lannemezan, Montréjeau, Aurignac dans la plaine, Port de Balès, Antenac, Cap Nestès, Mont Né, Arbizon, Pic du Midi, Tuc de Labatiadère, granges de Grascoué, Plo del Naou, Arbizon, Casque du Lhéris, Signal de Bassia, falaise du Tourroc, Nez de Napoléon, Douly, Gar, Cagire, Mourtis, Valier, Crabère, Maladetta, d’autres encore plus loin...
Descente et en avant pour la grimpette ultime du Douly, où les copains déjà postés depuis une demi-heure observent la colonne qui approche. Jonction à 11h45.
C'est bien agréable, n'est ce pas, de regarder monter les autres quand on est soi-même accoudé sur l'herbe !... On a mis directement cap à l'est en suivant la crête qui mamelonne gentiment, descente et remontée au pic de Belloc, une simple croupe, descente encore pour l'ultime montée de la journée, courte mais raide, jusqu'au cairn du Douly où la vue, quoique un peu moins large, est superbe aussi.
Pique-nique donc pour tous à 11h45 et retour à 13h20, car il fait bon farnienter un peu ! Et comme le soleil gagne en puissance, on va éviter la chaleur sur les pelouses en coupant à flanc par la les fontaines de Prade et de la Hourcadère pour rejoindre au plus vite l'ombre du bois d'Artigous.
Parking vers 15h et en route pour le pot !
Et un peu d'Histoire pour terminer, bien sûr !
Nuit du 13 au 14 juillet 1944 : sur la croupe nord-est du Douly, 200m plus bas que le sommet, un bombardier Halifax parti de Blida en Algérie pour larguer armes, munitions et argent au maquis de Nistos-Esparros, s'écrasa ici dans le brouillard. L'appareil carbonisé fut découvert trois jours après par un jeune berger de Nistos qui courut avertir l'instituteur : les maquisards récupérèrent les containers qui n'avaient pas brûlé et enterrèrent sept jeunes aviateurs clandestinement près de l’épave. Le secret fut gardé jusqu’à la Libération. Maudit brouillard ! Cent mètres plus haut, et l’avion passait la crête… « J’ai un rendez-vous avec la mort, sur quelque pente meurtrie d’un col écorché…» avait écrit le jeune poète américain Alan Seeger, engagé dans la Légion Etrangère en 1914 et mort au combat en 1916 à 28 ans…
Dans la petite clairière du Clos du Douly, une croix isolée marque le point d’impact du Halifax et quelques débris de l'avion sont toujours là, quelques-uns seulement car l’énorme carcasse carbonisée a été pillée au fil des ans par des ferrailleurs et le moteur descendu et exposé au musée de Luchon. Dès la fin de la guerre, on regroupa les corps et on les entoura d'une clôture de branchages. En 1994, des bénévoles aidèrent un professeur du lycée de Gourdan-Polignan et ses élèves à bâtir le cimetière actuel : un muret de pierre entoure une stèle et les 7 nouvelles tombes.
Au fil des ans, les familles de ces jeunes aviateurs ont appris qu'ils reposaient ici et sont venues de tout le Commonwealth se recueillir au Clos du Douly ; des journées du souvenir ont réuni ici familles, délégations et villageois de Nistos...
Le 12 juillet 2014, 70ème anniversaire du crash, quelques randonneurs de l'Accueil ont participé ici à une importante cérémonie, particulièrement empreinte d'émotion, rythmée par les cornemuses écossaises, dans la bruine et le même brouillard qu'en juillet 1944 : détachements militaires de France et du Commonwealth, ambassadeurs, ministres, anciens combattants et familles des jeunes aviateurs disparus...
Imohtep, le scribe des mardis de L'Accueil
Date de dernière mise à jour : 23/06/2025