CROIX DE PICON
Mardi 28 janvier 2025 : La Croix du Picon (630 m) depuis Seilhan
-Paramètres :
Dénivelé cumulé : 327 m, distance parcourue : 9.6 km. Petite randonnée en matinée post-Herminia et autres tempêtes hivernales.
-Le départ : 19 randonneurs sont au départ de Pégot, direction le Bazert puis Seilhan place / parking du village à côté de la salle communale, en contrebas de l’église au curieux clocher tronqué et semi octogonal… 3 randonneurs venus en automobile des contrées reculées d’Arguenos et de Montrejeau rejoignent le noyau dur constitué du groupe 1 (ah ! tiens, une nouvelle d’Ecorando, bienvenue Françoise !) et de camarades du groupe 2 venus pour l’occasion d’une annonce urbi et orbi à la cantonade la veille en AG, d’une randonnée compactée sur la matinée pour faits de météorologie annoncée pluvieuse et surtout venteuse dans l’après-midi.
Le Picon est l’objectif du jour pour les 22 randonneurs, un Picon marqué de sa croix, pas un Picon Garros oh non…pas un Picon-Bière…Non un « Picon Croisé en haut d’une carrière » !
Sur le flanc nord du Picon du jour, il subsiste en effet une grosse cicatrice que marque la carrière de granulats encore en activité, elle entaille en gradins les calcaires du Crétacé alors que l’autre monticule qui fait partie du même relief crétacé celui du Garros moins haut de 1m est protégé et classé Natura 2000. Amusant d’ailleurs de voir comme la Garonne qui rejoint la Neste contourne ces reliefs et ces morphologies calcaires…Jeu des failles récentes…
Pour nous éclairer sur ce mystérieux Picon surprise géologique agrandi d’une croix, reprenons maintenant les propos de Nicole (IMHOTEP) le 4 avril 2023 pour ses ouailles du groupe 2 à propos de l’histoire de la Croix de pierre de ce Picon commingeois et aussi de ses alentours, propos commentés par le narrateur, s’agissant de la partie Education en général et Nationale en particulier :
La croix de pierre du Picon a été érigée en 1881 à la demande de Jean Cistac, homme de lettres natif de la région, secrétaire particulier du Président de la République Jules Grévy entre 1879 et 1887, qui a subventionné par ailleurs l'aménagement de l’Observatoire du Pic du Midi et recevait en échange chaque jour le bulletin météo du Pic, qu’il affichait sur sa porte à Montréjeau afin que chacun en dispose ! Jusqu'en 1914, un pèlerinage était organisé à la croix du Picon le 1er dimanche de mai. On y déjeunait et redescendait la nuit tombée à la lueur de flambeaux.
Et Il y a un bon demi-siècle, les élèves du lycée technique de Polignan collés le jeudi en faisaient le tour, ou le double tour selon la faute, en guise de punition afin d'intégrer les notions d‘obéissance, d’effort et de travail…
Les élèves de classe de 6èmedu Collège Bertrand Larade de Montréjeau gravissent encore chaque année le Picon croisé en guise de « bizutage intégrant ».
A nos pieds, Gourdan-Polignan, qui doit sans doute son nom à deux Romains propriétaires terriens, Gordius et Paulinius ; un joli château Renaissance construit par la famille de Mauléon ; au-dessus du lac se trouve la colline du Bouchet où se trouve une grotte préhistorique dite Grotte de l’Éléphant, classée en 1956 ; le carrefour du Bazert, du nom de Baeserte, un dieu gallo-romain à tête de sanglier, ancêtre du Porc noir de Bigorre ?
Et on ne quitte pas Seilhan sans évoquer deux figures qui ont marqué le village par leur implication religieuse. Le pèlerin Benoît-Joseph Labre tout d’abord, qui passe ici en 1773, sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Dans un bois, il porte secours à un homme blessé mais deux gens d’armes le prennent pour l’agresseur et le conduisent à Saint Bertrand de Comminges, ainsi que la victime. Il est jeté en prison, mais le blessé reprend ses esprits et l’innocente. Libéré aussitôt et vivement remercié, il séjourne quelque temps à Saint-Bertrand, où il se distingue par sa piété et par les soins donnés aux malades. Près de l’une des portes du rempart, une plaque évoque le souvenir du "vagabond de Dieu", proclamé Saint par l'Eglise; une statue le représente dans la cathédrale, et l'association Benoît Labre a aménagé un espace de recueillement près de la source où il prit de l’eau pour laver les plaies du blessé, sur la petite route de Labroquère.
Au cimetière de Seilhan repose un enfant de famille très modeste, Gilles Bouhours, né en 1944 et décédé en 1960. A peine âgé de cinq ans, il fut reçu en audience privée par le pape Pie XII, à qui il disait devoir confier un secret à la demande de la Vierge qui lui était apparue : "La Sainte Vierge n'est pas morte, Elle est montée au Ciel en corps et en âme". Quelques mois après, le 1er novembre 1950, le pape proclamait le dogme de l’Assomption de la Vierge. L'Eglise n'a reconnu ni apparitions ni miracles à propos de cet enfant. Mais nul n'a pu empêcher les gens, venus parfois en pèlerinage par bus entiers, de se recueillir devant la maison familiale de Seilhan... Tout comme devant la statue de Notre-Dame de Picheloup à Arnaud-Guilhem, où la Vierge serait apparue à quatre fillettes en 1859, un an après Bernadette Soubirous à Lourdes, sans que l'Eglise authentifie jamais les apparitions à Seilhan ou à Picheloup...
Ne vous inquiétez pas on va enfin finir par causer de la randonnée stricto sensu comme disait Gordius !
-Déroulement de cette randonnée « piconesque » et « matinale »
Il est 9h quand nous partons en descente plein ouest et ensuite plein nord au-dessus de la belle vallée de la Garonne, il y a du givre et du soleil, nous croisons sur la route une bergère en automobile (moderne !) qui pousse sur la route son troupeau de moutons aidée de son chien, auxiliaire efficace…
Le site de Saint-Bertrand de Comminges est aperçu au loin, à contre-jour mais toujours majestueux.
Nous rejoignons le GR 86 et nous devisons en marchant sur la renaissance du porc noir de Bigorre sur le chemin parfois très boueux comme savent l’être parfois les auges de ces mammifères. Nous parvenons au confluent de la Neste et de la Garonne, puis nous contournons la colline du Bouchet elle aussi garnie de carrière autrefois exploitées pour la chaux.
Nous prenons sud-est et arrivons en bordure de la carrière active qui borde le mont du Picon de la Croix…Une bonne part du dénivelé de la journée est ensuite atteint sur un petit sentier rocailleux qui mène au sommet et à la croix de Monsieur Cistac. Nous prenons la photo de groupe d’usage alors que le retardateur est… en retard, il n’y a pas d’Alain aujourd’hui pour assister notre photographe patentée…Qu’importe on y arrive avec l’aide de André « Doudou », pièce rapportée du jour…
Nous redescendons en file indienne en devisant, le groupe des 22 s’étire ainsi au gré de la sente et des retardataires trainent dans la sylve en regardant les perchoirs des chasseurs, les curieux grignotages des troncs en épiloguant sur leur cause venant des morsures infligées par des animaux… dont parmi les possibles sont notamment cités des mammifères et des oiseaux tels cerf, chevreuil, pic épeiche et même un castor géant…
Nous redescendons dans le bois sur un chemin feuillu puis atteignons la route empruntée le matin mais le petit groupe attardé fait une légère variante qui retarde un peu plus…
-Le déjeuner
Retour de toutes et tous aux voitures vers midi où le repas est ensuite pris sur les tables de repas aménagées, dégustation de Porto, Moulin à vent (on anticipe déjà la tempête…) et de petits financiers au dessert, confectionnés par la future voyageuse californienne.
Ce fut une belle ballade improvisée lors de l’AG et bien réussie au final en évitant averses et vents et « puis qu’on » se le dise et se l’écrive…Belle rencontre avec les amis du Groupe 2…
Jean-Jacques, par délégation explicite de Monique, Groupe 1 de Saint-Gaudens Accueil.
Crédits photographiques supplémentaires de Jean-Jacques, Monique et Paul.