CAMPSAURE

Mardi 10 octobre 2024

Le Plateau du Campsaure en boucle

1800/1950m ad libitum.

Dénivelé +430/+580m

 Départ de L’Hospice de France, 1375m, un lieu chargé d’Histoire ! Un document du 25 mai 1200 atteste déjà de la présence d'un Hospitali beati Johanni de Juheu au pied du Port de la Glère, fondé par l’ordre des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem. Objectif, surveiller le passage vers l’Espagne et assurer un accueil aux pèlerins, bergers et commerçants, le col étant souvent utilisé pour le passage de troupes ou de bandes cherchant à razzier la vallée adverse : en 1708, des bandits parviennent même à y faire passer un orgue dérobé à Luchon ! Avec l'ouverture d'une voie carrossable depuis Luchon en 1858 aux débuts du pyrénéisme, l’auberge est pour la Compagnie des Guides de Luchon le but d'une promenade de quelques heures et le départ de l’ascension de  l'Aneto, un passage obligé pour abriter et soigner gens, chevaux et mules au retour des expéditions. Le succès de l'Hospice de France est constant depuis le XIXe siècle et dans la première moitié du XXe.

En 1938, la vieille auberge de montagne rajeunie devient l'Hostellerie de l'Hospice de France, sous la direction d’Odon Haurillon, guide, moniteur de ski et passeur durant la guerre. Il en fut l’âme pendant quarante ans, jusqu’à sa fermeture en 1976, suite à un effondrement de la route. Malgré la construction de la route actuelle sur l'autre versant de la vallée, le site tombe en ruines, jusqu’à sa réouverture en 2009 après d’importants travaux : hôtel-restaurant et refuge confortables, petit musée, deux ânes débonnaires qui vont librement de table en table sur la terrasse en quête d’un bout de pain, plus heureux que les deux oursons capturés vers 1950 qui vivaient ici, exposés à la curiosité des touristes… Deux stèles, l’une en mémoire des Réfugiés Espagnols, l’autre en souvenir des Evadés de France qui empruntèrent le même sentier quelques années plus tard mais dans l’autre sens…

9h30 et 1378m au parking de L’Hospice de France donc. Quelques voiles de brume montés de la vallée traînent encore mais laisseront vite place à un grand ciel bleu.

Montée raide par le sentier du Chemin des chèvres, le passado des crabes, bien nommé car ces petites bêtes agiles aiment les pentes abruptes ! Les randonneurs moins... Mais ce sentier est souvent glissant à la descente, mieux vaut donc l'emprunter en montant : 250m de dénivelé sur moins d’1km, des lacets coriaces et caillouteux en forêt avant de déboucher enfin sur des pelouses en pente douce souvent parsemées de vaches placides. Il ne reste plus qu’une dizaine de minutes pour rallier la cabane de Campsaure, 1650m, à l’extrémité nord du plateau du même nom. Il est 11h. Pic du Midi et Superbagnères dans le lointain, sommets frontaliers tout autour, dont bien sûr le Port de Vénasque encadré par les Pics de Sauvegarde, de la Mine et de la Pique, 2737 et 2706m et 2394m.

Un belvédère superbe s’offre aux regards sur deux bons kilomètres, le temps de traverser paisiblement ce plateau émaillé de troupeaux, situé entre le col du Portillon au nord et le pic espagnol de L'Entecada à l'est, 2266m. Passage au bout près de la petite cabane de Roumingau et arrivée au poteau d’un croisement de sentiers balisés, 1747m : à gauche l'Espagne, à droite le retour où s’amorce la redescente.

A gauche toute sur le sentier qui file vers la frontière et L’Entecade, « 2 heures », dit le poteau et le poteau marche d’un pas alerte…  Pique-nique partagé en Espagne vers 12h45, après un aller-retour pour certains jusqu'aux deux cabanes d'Arro, 1950m. La première est un abri ouvert à tous, la seconde fermée en été, mais ouverte l'hiver avec plusieurs couchages, table et chaises.

Retour pour tous à 13h50 par le sentier de Fontaine Rouge, à l’extrémité sud est du plateau. Pentu certes, mais plus facile que le chemin des chèvres ! En pelouses tout d’abord avec vue sur la vallée glaciaire de La Frêche puis dans une belle hêtraie où la pente s’adoucit et vient surplomber le ruisseau du Pesson descendu de la crête frontière : il s'en va rejoindre d'autres torrents pour former la rivière de la Pique, qui se jette elle-même dans la Garonne à Marignac.  Retour à l'Hospice de France à 15h30 et pot sur place bien sûr !

IMOHTEP, le scribe des mardis de L’ACCUEIL.

Date de dernière mise à jour : 23/09/2024